La jeune fille et l'épée, premiers pas vers les ennuis [PV Meiko]

Ah le retour de la routine. J’aurais cru à un moment que retourner à une vie classique et chiante me ferait du bien et que j’arriverais peut être enfin à apprécier la vie chiante et monotone du citoyen lambda mais, finalement, il ne m’avait pas fallu longtemps pour recommencer à m’ennuyer ferme. Je n’avais pas repris la fac après ce qui s’était passé, ni étais retournée au cat’s d’ailleurs. Ce moment d’accalmie où je faisais profil bas n’était pas voué à durer. Et plutôt que de me dire que je m’étais repliée, je me disais plutôt que je m’étais accordé quelques vacances bien méritées.

L’organisation que je poursuivais devait encore avoir l’oeil sur moi, j’en étais certaine. Ils n’avaient plus rien fait en constatant que leurs derniers messages avaient été reçus 5 sur 5 mais c’était certain que je serais encore sous surveillance pour quelques temps. Enfin, j’avais joué à la console jusque tard dans la nuit et je me réveillai enfin, l’impression de lourdeur et d’avoir bien trop dormi au point que j’en étais fatiguée. Jetant un œil au réveil, je constatai que je m’étais levée plus tôt que la veille, il était à peine 16 heures du matin.

Me levant doucement après m’être rendormie au moins trois fois, je me récupérai de quoi m’habiller avant de me diriger vers la cuisine et d’allumer la machine à café. Faisant un tour à la salle de bain pour me préparer et m’habiller, je sortis après une bonne douche, récupéra mon mug rempli de café bien chaud et me dirigeai sur le balcon pour boire le bon café tranquillement en regardant la cité scolaire de haut, toujours à demi-réveillée.

L’air était froid. En même temps c’était normal, on approchait du mois de décembre, c’était de saison. M’accoudant à la rambarde tout en buvant tranquillement mon café, les yeux à demi-clos, je regardai la cité scolaire, baignée par le soleil absolument radieux par ce temps gris et froid d’hiver. Nom de Dieu ce que cette situation pouvait être chiante. Je me plaignais souvent des cours ou du travail en disant que c’était chiant avant, mais en vrai le fait de limiter le temps libre permettait d’en profiter un maximum. Et puis c’était mieux que de ne rien, visiblement, surtout que j’avais totalement arrêté de me balader pour aider les gens que je croisais. Profil bas…

Reprenant lentement une gorgée de café, je constatai qu’il serait peut-être temps de passer un coup d’éponge sur la rambarde du balcon et, la suivant du regard, je remarquai une drôle de chose posée par terre : un katana. Bien rangé dans son fourreau, il était par terre, arrivé je ne sais quand et demeurant là depuis. Si ça se trouve ça faisait des jours qu’il était là et mon état lors de ma routine du réveil ne m’avait pas permis de le remarquer. Levant les yeux, je regardai au-dessus pour essayer de comprendre d’où il venait mais, étant à l’avant dernier étage et le voisin du dessus n’ayant pas de fenêtre à cet endroit, je ne compris absolument pas d’où il était arrivé. Finalement je décidai de remettre la question à plus tard et de finir mon café tranquillement avant d’en faire mon problème.

Quelques minutes après, je finis par rentrer avec le katana dans la main. Je savais pas trop quoi faire de ça en réalité, je pourrais mettre des affiches dans l’ascenseur pour indiquer que le katana était arrivé chez moi, avec une belle photo et mon numéro de téléphone pour que son véritable propriétaire puisse venir le reprendre mais… j’avais la flemme… Ce serait pour le lendemain, là j’avais une partie de GTA à terminer de toute façon.

Laissant le katana de côté, posé contre un mur, je m’affalai dans mon canapé et récupérai ma manette pour reprendre la partie là où je l’avais laissée la veille. Commençant à jouer, je mis la pause rapidement et jetai un regard intrigué au sabre, ayant une soudaine envie de l’inspecter de plus près. Fallait avouer qu’il était classe, la poignée blanche et verte laissait pendre un genre de touffe de cheveux bizarre à son bout et il était plutôt grand. Enfin pour ce que j’y connais… C’était probablement un truc de cosplay, une réplique d’une arme d’anime ou de jeu. Attrapant le fourreau de la main gauche et la poignée de la droite, j’inspirai en me préparant à dégainer. Fermant les yeux avant de les rouvrir à moitié, le regard perçant, je tirai d’un coup sec pour sortir la lame de son fourreau et me mis en position de combat.

Ne bougeant plus pendant un court instant, je finis par me remettre droite pour regarder la lame de plus près. Passant doucement mon pouce sur la lame pour vérifier si elle coupait comme on le ferait pour un couteau, je constatai que, si c’était une réplique, c’était loin d’être un jouet. La lame était belle et bien sculptée et le sabre en lui-même était étonnamment légers même si, encore une fois, je n’avais aucune idée du poids que ça devait peser en réalité. Jouant quelques instants à faire des moulinets dans le vide, je finis assez rapidement par m’en désintéresser et retourner jouer à la console, toute la fin de journée et probablement jusqu’à au moins 6 heures du matin...

Chaleur de la vie
Une antique volonté
Le sceau est brisé

En plein cœur de la nuit, une palpitation parcourus la lame. Désormais libérée de sa prison millénaire, une conscience s'éveillait pour la première fois depuis deux mille ans. Une puissance corruptrice amenant malheur et désespoir prenait racine alors que l'épée commençait, doucement, insidieusement, à modifier la mana de l'air. Comme une respiration viciée, la lame respirait la mana ambiante, se nourrissant de son énergie magique.

Depuis deux mille ans, Meiko n'avait connu que le sommeil. Dans une légère luminescence, le katana commença à se transformer. La poignée grossit alors que des cheveux apparaissaient en son sommet désormais bombé alors que la lame s'allongeait, se scindant en deux jambes fines. L'acier scintillant devint la peau diaphane de la jeune fille maintenant lovée sur le sol du salon de Lena.

J'avais fini par éteindre la lumière principale du salon, préférant la lumière plus tamisée et chaude de la petite lampe de chevet posée sur le bar qui séparait le salon de la cuisine. Je jouais toujours au même jeu, sentant doucement un genre de lassitude m'envahir tandis que je grignotai des chips affalée dans mon canapé mais je refusais de céder à la passivité totale en coupant la console pour mettre une chaîne de télé. Surtout que j'arrivais doucement vers la fin du jeu et que je j'avais très envie de voir ce que les scénaristes avaient prévu comme rebondissement.

Soudain, quelque chose attira mon attention. Sur ma droite, là où le sabre était posé, une lumière commença à briller, du plus en plus forte. Me penchant légèrement pour regarder de quoi il en retournait, je compris qu'il s'agissait en fait de l'arme qui émettait directement cette lumière. Légèrement effrayée, me demandant ce que cela pouvait bien être, je me dirigeai à toute hâte vers ma chambre pour m'éloigner de la source de lumière. Peut-être avaient-ils fini par en avoir marre de me surveiller et voulaient-ils en finir en faisant tout exploser ? Ou un truc du genre, enfin j'étais loin de m'imaginer ce que j'allais trouver en retournant dans mon salon.

Attendant un instant, adossée au mur à côté de la porte, la lumière finit par s'éteindre et je finis par prendre le risque de retourner brusquement dans le salon, pointant quelque chose vers l'endroit où se trouvait le sabre juste avant. La scène qui se déroulait maintenant dans mon appartement était maintenant celle d'une fille nue, visiblement endormie par terre au milieu du salon face à laquelle je me trouvais, bien habillée mais pointant un pistolet sur elle avec un air de méfiance et de défi.

-« Eh réveille-toi ! Qu'est-ce que tu fous là ?! » demandai-je vivement, espérant que la réponse ne serait pas trop déplaisante.

Toute à son sommeil millénaire, la jeune fille ne se rendit pas immédiatement compte du changement. Elle somnolait paisiblement sur un rocher ensoleillé, la brise printanière portant jusqu'à elle quelques embruns de la source proche. Une cigale chantait non loin de là, il en avait toujours été ainsi. D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'avait jamais quitté cette position, la brise ne l'avait jamais réveillée et le printemps n'était jamais parti. Elle ne pensait pas vraiment à quoi que ce soit, elle ne rêvait pas non plus. Elle se contentait de vivre dans l'instant présent.
Pourtant récemment, la source avait été quelque peu agitée. Récemment également, elle avait commencé à s'en rendre compte. A développer un concept du temps, une mémoire. Le soleil s'était fait moins chaud, la brise plus désagréable sur sa peau. D'ailleurs, elle s'était rendue compte pour la première fois de son corps, et des effets de son environnement sur elle.
Quelque chose bouillonnait en elle, une force grandissante la poussant à ouvrir les yeux, mais une certaine inertie l'avait retenue jusqu'ici. Mais maintenant, un son nouveau faisait frémir ses oreilles, un appel. Elle décida d'y répondre. De toute façon, le rocher était devenu froid sous elle et le soleil avait pris une teinte étrange. Ses paupières papillonnèrent, et la cigale se tut.

Face à elle, une pièce remplie de fournitures inconnues. Ce qui ressemblait une table basse était discernable, mais le reste lui était parfaitement inconnu. Et la voix l'appelait, quelque part à sa droite. Sans trop s'en rendre compte elle souleva son buste et tourna la tête. Une jeune femme lui parlait en tendant quelque chose devant elle. Elle portait des vêtements étranges et avait de longs cheveux bruns, mais elle semblait dérangée par quelque chose.
Encore un peu désorientée, la jeune fille pencha la tête sur le côté sans répondre et décida de se mettre debout. Elle n'avait de toute façon pas vraiment compris la question. Elle essaya de bouger ses jambes, mais la logistique de la chose lui échappait quelque peu et le mieux qu'elle put accomplir fut un wariza. Toujours mieux que rien.

L'air curieux, elle tourna la tête vers la jeune femme et cligna des yeux.

Le jeune fille ne répondit pas. Elle semblait totalement paumée et même pas effrayée à la vue du pistolet que je pointais vers elle. Elle inclina sa tête sur le côté comme si elle était intriguée et sembla remuer pour tenter de se mettre debout, sans succès. Lorsqu’elle se mit à genoux et me regarda, un léger blanc survint durant lequel je soutins son regard pour essayer de comprendre ses intentions. Aucune de nous ne bougea et je finis par baisser lentement mon arme avant de laisser mes épaules s’affaisser légèrement tandis que j’essayais de comprendre la situation. La jeune fille ne semblait clairement pas être une menace et… était sortie du sabre ? Y avait des espers qui étaient capables de se transformer en objet ou un truc du genre ? Nan ça n’aurait absolument aucun sens, clairement… Ou alors le sabre était en fait un genre de balise de téléportation et… Ouais nan laissez tomber… En plus il y avait ces étranges cicatrices sur son bas-ventre qu'elle semblait avoir aussi en bas du dos... Et... elle ne semblait pas posséder de nombril ce qui, d'après mon expertise basée sur les séries télé, montrait qu'elle n'était pas née de façon conventionnelle...

Laissant de côté la recherche de vérité, je retournai dans ma chambre rapidement pour y ranger mon arme et revins avec une couverture que je vins poser sur le dos de la pauvre fille perdue, le plus doucement possible pour lui montrer que je ne lui voulais aucun mal, et j’entrepris de l’aider doucement à s’asseoir sur le canapé.

-« Tu vas bien ? Comment tu t’appelles ? Attends t’as l’air gelée, bouge pas, je vais te faire un truc chaud. »

La laissant sur place, je me dirigeai dans la cuisine pour aller lui préparer un chocolat chaud. Attrapant le lait et le chocolat, j’entrepris de faire chauffer le premier et profitai de ce moment pour bien observer la jeune fille. Elle avait quelque chose de… dérangeant… presque attirant en fait… Sans être d’une extrême beauté elle avait quelque chose de… d’attirant, c’est clairement le mot. Elle semblait trop parfaite pour être véritablement humaine, comme une poupée qu’on aurait envie de cajoler et de s’occuper. En tous cas elle semblait totalement inoffensive et je ne comptais pas la menacer plus que ce que j’avais déjà fait.

-« Et donc… tu viens d’où comme ça ? » dis-je en attendant que le lait ne chauffe.

Une fois fait, je mis le sucre et le chocolat et le mélangeai le temps qu’il fonde avec tout ce qu’il fallait avant de ramener deux mugs de chocolat bien chaud dans le salon, en tendant un à la jeune fille avec un léger sourire avant de m’asseoir à côté d’elle.

-« Voilà… Si tu as faim n’hésite pas à me le dire, je dois avoir de quoi préparer quelque chose... »

Un moment de flottement se fit sentir sur la pièce. Pendant de longs instants la jeune fille regardait son interlocutrice armée d'un air légèrement curieux. Elle commençait à ressentir un léger malaise s'installer lorsque la jeune femme abaissa son objet et s'éclipsa sans mot dire dans une pièce adjacente pour en revenir rapidement avec une épaisse pièce de tissu qu'elle posa avec douceur sur la jeune fille.

Encore peu assurée, celle-ci fut heureuse de pouvoir se reposer sur l'aide de celle qui était désormais son hôte pour se mettre debout. Elle vit quelques pas, ce qui lui permit de trouver ses jambes, avant d'être assise sur un meuble molletonné confortable. Sans se soucier de ce qui pendait de ses épaules, la jeune fille adopta instinctivement une posture rigide. Le dos droit, la tête haute.

- Tu vas bien ? Comment tu t’appelles ? Attends t’as l’air gelée, bouge pas, je vais te faire un truc chaud.

Plus son hôte lui parlait, plus la jeune fille comprenait ce qu'elle disait. Le vocabulaire néanmoins la laissait quelque peu perplexe. Mais outre son interrogation sur le lexique exact de son interlocutrice, la jeune fille avait une question à laquelle elle souhaitait répondre.

"Comment je m'appelle...?"

La question méritait d'être posée. Lorsqu'elle était dans la clairière elle n'avait jamais réfléchi à cela. Elle n'avait jamais réfléchi à vrai dire, elle se contentait de paresser au soleil un instant après l'autre pendant ce qui semblait être une éternité. Le concept de nom lui était familier, mais elle était troublée par cet exercice nouveau qu'était la pensée autonome. Alors qu'elle était encore perdue dans ses pensées, son hôte revint à la charge.

- Et donc… tu viens d’où comme ça ?
- Hum... répondit la jeune fille. Elle avait prévu de répondre à la question pour ne pas paraître impolie, mais la manière de produire des sons était elle aussi une nouveauté à laquelle elle aurait besoin d'un temps d'adaptation. Entre temps, la jeune femme était revenue avec deux contenants.

- Voilà… Si tu as faim n’hésite pas à me le dire, je dois avoir de quoi préparer quelque chose...

Avec gratitude la jeune fille prit l'objet qu'on lui tendait à pleines mains et regarda avec curiosité son hôte souffler sur le liquide marron avant d'un prendre une gorgée. Maladroitement, la jeune fille reproduisit le geste, faisant accidentellement couler une quantité raisonnable de liquide hors de sa bouche en raison d'un mouvement trop ample du poignet.
Une fois le liquide avalé, la jeune fille regarda son hôte s'agiter sans avoir de réaction, elle avait une réponse. Une réponse qui sonnait comme un écho dans son esprit, mais pourtant comme une évidence. Elle avait l'impression d'oublier quelque chose néanmoins, mais décida de l'ignorer.

- Meiko. dit-elle d'un voix douce vibrante d'une manière presque imperceptible, je viens de la clairière. Comment vous appelez-vous?

La jeune fille était assez déroutante dans son genre. Assise à côté d’elle, j’osais à peine lui lancer quelques regards tant elle me perturbait. Elle n’avait pas l’air de présenter la moindre once de méchanceté et semblait tout droit sortie d’un comte de fée, princesse immaculée au coeur pur et à l’innocence somme toute assez touchante. Elle avait toujours l’air aussi perdue d’ailleurs, comme si la moindre chose autour d’elle était une source de découverte mais je décidai pour le moment de ne pas y prêter particulièrement attention.

Lorsque je portai mon mug de chocolat à mes lèvres elle en fit de même. Maladroitement. Comme si c’était la première fois qu’elle tentait de boire et qu’elle cherchait à m’imiter, si bien que du liquide vint couler sur ses joues alors qu’elle penchait le mug un peu trop pour simplement boire.

*Elle doit pas avoir l’habitude de boire dans un truc aussi large qu’un mug* pensai-je en posant rapidement le mien sur la table basse.

Allant rapidement en cuisine, j’attrapai un torchon propre qui était posé sur une pile de torchons et revins rapidement vers elle pour essuyer le chocolat qui lui coulait désormais jusque sous la mâchoire, ce qui ne semblait pas la perturber plus que ça.

- Meiko. Je viens de la clairière. Comment vous appelez-vous? dit-elle simplement.

-« Oh euh, joli nom… Moi c’est Lena. La clairière ? C’est où ça ? Un coin de la cité académique ? »

Et je me retrouvais maintenant à hésiter au moment de répondre. Elle avait décidément un truc pas net cette fille. Même sa façon de parler était étrange, comme si sa voix était trop parfaite… J’y connais rien en physique du son mais je suis persuadée que si on étudiait les ondes sonores de sa voix y aurait un truc particulier… Enfin… Bref. Sa voix était presque mélodieuse tant elle sonnait juste et, chose étrange, elle avait un ton particulièrement neutre pour quelqu’un dans sa situation.

Cela dit je m’estimais déjà chanceuse qu’elle ne soit pas totalement amnésique. Je voyais déjà venir le coup de la fille paumée et sans souvenirs dont j’aurais dû m’occuper et jouer le rôle de la tutrice bienveillante avant de me retrouver dans un tas de galères que je n’aurais bien naturellement pas vues venir. Enfin bon, même si ça avait été le cas je n’avais absolument aucune intention de la laisser se débrouiller et je comptais bien l’aider à retourner là d’où elle venait et à retrouver sa famille et ses amis si elle en avait, quoi qu’il en coûte… Enfin bon, elle n’était pas obligée de partir tout de suite non plus mais bon, la priorité était de l’aider en tous cas…

-« Et du coup euh… Tu as faim ? Ou tu veux un truc ? »

- Oh euh, joli nom… Moi c’est Lena. La clairière ? C’est où ça ? Un coin de la cité académique ?
"La cité académique?"
Un nouveau moment de flottement. Meiko fixait attentivement Lena, comme si elle cherchait une réponse dans les mouvements décontenancés de la jeune femme. Elle se demandait ce qu'était la cité académique. Sans doute une ville? En tout cas elle ne venait pas de là-bas. Avant la clairière... un malaise étrange la pris lorsqu'elle essayait de penser à autre chose que la clairière, comme quelque chose qu'elle aurait enfoui au plus profond d'elle-même. Il valait mieux qu'elle ne creuse pas trop dans cette direction.

- Et du coup euh… Tu as faim ? Ou tu veux un truc ?

Meiko était confuse. Elle connaissait le concept de faim certes, mais elle était bien incapable de dire si elle avait faim ou pas. Ou si elle avait jamais eut faim. Elle avait bien envie de quelque chose, comme un manque ou une frustration, mais le sentiment était léger et ne la dérangeait pas réellement.
Quoi qu'il en soit, Lena semblait vouloir s'occuper d'elle, ce qui la rendait heureuse pour une raison floue. Alors qu'elle n'avait passée que quelques très brèves minutes en sa compagnie, Meiko se sentait déjà attachée à Lena et ressentait l'envie de lui être utile. Mais la jeune fille était toujours perdue, intriguée par tant de chose. Pour l'heure, elle copiait le langage corporel de Lena, comme instinctivement.

- Je... Je ne sais pas, je n'ai pas.... Elle secoua à tête. Pardonnez-moi, je ne suis pas encore tout à fait habituée à...à tout ceci, continua-t-elle, bégayant un peu en balayant la pièce du regard avant que celui-ci ne vienne se fixer droit dans les yeux bleus de Lena. Comment euh...comment puis-je savoir si j'ai faim? Et qu'est-ce que la cité académique?

Chaque question semblait soulever tout un tas de problèmes dans la tête de la fille. Elle réagit étrangement lorsque je lui demandai si cette fameuse « clairière » venait de la cité scolaire et je n’arrivais pas à déterminer si elle ne savait pas où c’était, si elle ne savait pas ce qu’était la cité scolaire ou si juste elle était troublée car elle ne voulait pas révéler l’endroit exact d’où elle venait. Elle avait l’air mal à l’aise mais, bizarrement, je n’arrivais pas vraiment à me méfier d’elle. Elle avait l’air si innocente et gentille, de quels genres de mauvaises choses aurait-elle été capable ?

Lorsque je lui demandai si elle avait faim, elle réagit de la même manière que d’habitude et sembla se perdre un moment dans ses pensées. Est-ce qu’elle se souvenait d’un truc qu’elle voulait manger ? Décidément cette fille était un mystère total et elle-même n’avait pas l’air de posséder toutes les réponses aux questions que je me posais sur elle. C’était un peu sorti de mon esprit lorsque j’ai eu envie de l’aider en lui donnant un chocolat et en lui proposant à manger mais le sabre que j’avais récupéré et qui s’était mis à briller avait bel et bien disparu et la fille était apparue à sa place ; c’était important de le noter. Bon, je ne pensais clairement pas pouvoir trouver la solution à ce problème comme ça mais c’était quand même particulièrement étrange et il faudrait bien que je lui pose la question à un moment ou à un autre. Attendant qu’elle ne sorte de ses pensées, je m’apprêtais à la questionner sur le sujet lorsqu’elle dit quelque chose qui me coupa totalement dans mon élan.

- Je... Je ne sais pas, je n'ai pas.... Pardonnez-moi, je ne suis pas encore tout à fait habituée à...à tout ceci… Comment euh...comment puis-je savoir si j'ai faim? Et qu'est-ce que la cité académique?

Clignant des yeux quelques fois avant de prendre probablement ma plus belle expression d’incompréhension. Le léger silence qui suivit fut finalement rompu lorsque je fronçai les sourcils avant de répondre.

-« De… Quoi ? » regardant un instant sur le côté, je réfléchis un bon moment à la façon dont je devais répondre à ça.

Comment on sait si on a faim ? C’était un genre de blague ou c’était sérieux ? En même temps elle était sortie d’un sabre totalement nue au milieu de mon salon, tout était possible mais… Comment on sait si on a faim ? On… le sait c’est tout, nan ? Inspirant longuement, j’entrepris de répondre lentement, réfléchissant à mes paroles au fur et à mesure que je les prononçais.

-« On sait qu’on a faim quand… Je sais pas, soit quand on a l’envie de manger, un genre de manque au début ou alors au bout d’un moment on finit par avoir comme mal au ventre un peu… Mais de façon bizarre. Et on a le ventre qui fait du bruit des fois… Tu vois ? »

La regardant un instant dans les yeux pour voir sa réaction, je continuai finalement mes explications.

-« Et la cité scolaire c’est la ville dans laquelle on est là en fait. Tu peux regarder par la fenêtre pour voir. Bon là il fait nuit mais tu verras les lumières de la ville déjà. »

Sa question avait troublé Lena. Elle semblait avoir du mal à trouver une réponse et lorsqu'elle éleva la voix, ce fut de manière délibérée, cherchant ses mots.

- On sait qu’on a faim quand… Je sais pas, soit quand on a l’envie de manger, un genre de manque au début ou alors au bout d’un moment on finit par avoir comme mal au ventre un peu… Mais de façon bizarre. Et on a le ventre qui fait du bruit des fois… Tu vois ?

Meiko ne voyait pas, mais elle acquiesça néanmoins en continuant de fixer Lena. Apparemment c'était une notion si basique que l'expliquer était un problème.

- Et la cité scolaire c’est la ville dans laquelle on est là en fait. Tu peux regarder par la fenêtre pour voir. Bon là il fait nuit mais tu verras les lumières de la ville déjà.
- Oh?

Curieuse, Meiko se leva en abandonnant couverture et chocolat chaud pour se diriger vers la direction que Lena désignait. Elle fut surprise de tout d'abord apercevoir un reflet d'elle-même ainsi que de la pièce où Lena et elle se trouvaient. Curieuse, elle s'approche et posa la main sur celle de son reflet, qui s'avéra être une surface lisse. Et derrière le reflet, des lumières apparaissaient bel et bien. Pour vérifier, Meiko regarda derrière elle, son regard ne se posant que sur la pièce, sans aucune des lumière qu'elle voyait dans le reflet. Arrêtant un instant son regard sur Lena, Meiko revint à sa contemplation du reflet, essayant de discerner les lumières en ignorant le reflet. C'était...

- C'est beau, murmura-t-elle avant de continuer calmement a voix haute. Je ne crois pas avoir faim, mais je serais heureuse d'accepter de la nourriture si vous m'en proposez mademoiselle Lena. Je ne voudrais pas avoir l'air ingrate devant une telle proposition...

A mesure qu'elle parlait, son visage s'était approché du reflet et il était désormais pressé contre le verre pour distinguer la ville.

- Toutes ces lumières sont des lanternes? Je ne savais pas qu'une ville aussi grande pouvait exister. On dirait des colonnes de lumière. Et il y en à une immense! Elle décolla son visage de la vitre et fit un pas en arrière, effarée par ce qu'elle venait de voir. Elle s'adressa à Lena d'un air peu rassuré, persuadée qu'elle venait d'apercevoir un signe divin.

- Là, dehors, il y à un pilier de lumière qui monte jusqu'au ciel. Qu'est-ce que c'est?

Meiko ne semblait pas convaincue par mon explication mais acquiesça tout de même, probablement plus par politesse que parcequ’elle avait vraiment compris. En même temps, expliquer une sensation c’est toujours compliqué, c’est comme si un aveugle demandait d’expliquer ce que ça fait de voir, c’est juste… compliqué.

Mon explication sur ce qu’était la cité scolaire l’intéressa plus cela dit. Après une petite interjection de questionnement, elle se leva, ignorant totalement la couverture qui venait de tomber de ses épaules, pour aller se coller à la vitre pour regarder ce qui s’y passait. Elle fut tout d’abord plus intriguée par la vitre en elle-même que par ce qui se trouvait derrière mais ce n’était pas vraiment la chose la plus étrange qu’elle avait fait jusqu’ici donc je décidai de l’ignorer et, lorsqu’elle se tourna pour regarder l’appartement avant de regarder à nouveau dehors, je décidai de me lever, couverture en main, et de me diriger vers elle pour lui remettre sur les épaules, histoire qu’elle n’ait pas froid.

- C'est beau, je ne crois pas avoir faim, mais je serais heureuse d'accepter de la nourriture si vous m'en proposez mademoiselle Lena. Je ne voudrais pas avoir l'air ingrate devant une telle proposition...

Enroulant doucement la jeune fille dans la couverture, je souris légèrement en regardant moi aussi la cité scolaire par la fenêtre, par-dessus son épaule. C’est sur que c’était beau, les villes sont toujours belles de nuit -même si j’en ai pas vraiment vu d’autres mais bon- et la cité scolaire plus particulièrement. Toute la ville émettait de belles lumières malgré l’heure tardive, le tout surmonté par l’immense tour qu’était l’ascenseur orbital de la cité qu’on voyait de toute façon d’à peu près partout pour peu qu’on ne soit pas au sol.

-« Nan bah si tu n’as pas faim c’est pas la peine, trop manger ce n’est pas bon non plus. »

Plus elle regardait dehors et plus Meiko s’approchait de la vitre jusqu’à totalement s’y coller, lui donnant un air de petite fille mignonne qui s’extasiait devant une vue pour moi tout à fait anodine. On aurait dit qu’elle cherchait à s’approcher pour mieux voir et je me disais que ce n’était pas vraiment le bon moment pour lui dire que j’avais un balcon, de peur qu’elle ne finisse par en tomber en se penchant trop.

- Toutes ces lumières sont des lanternes? Je ne savais pas qu'une ville aussi grande pouvait exister. On dirait des colonnes de lumière. Et il y en à une immense! Là, dehors, il y à un pilier de lumière qui monte jusqu'au ciel. Qu'est-ce que c'est? dit-elle en se retournant.

Souriant un moment en venant finalement la regarder dans les yeux, j’entrepris de répondre avec une voix pleine de tendresse, presque comme le ferai une mère qui expliquerait les choses à son enfant.

-« Les lumières c’est des lampes, comme celle du salon, là. » dis-je en lui montrant l’ampoule qui pendait du plafond. « Et la tour immense c’est l’ascenseur orbital… C’est euh… une tour pour monter au-dessus de la Terre, au-dessus du ciel, même. »

Continuant de regarder un instant, je finis par la regarder, sentant une pointe de fatigue au moment où je me mis à bailler.

-« T’es pas fatiguée d’ailleurs ? Je peux te prêter un pyjama et le canapé fait lit aussi, tu pourras dormir dedans si tu veux. »

- Les lumières c’est des lampes, comme celle du salon, là.

Meiko regarda l'ampoule qui, effectivement, produisait une étonnante quantité de lumière. Elle resta comme ça jusqu'à être totalement éblouie pour se retourner vers Lena, cligna des yeux comme une chouette alors que des tâches de lumières dansaient devant ses rétines. Pendant ce temps, la jeune femme continuait.

- Et la tour immense c’est l’ascenseur orbital… C’est euh… une tour pour monter au-dessus de la Terre, au-dessus du ciel, même.

Meiko restait dubitative. Monter au dessus du ciel? Est-ce que cela avait du sens?
Elle se repris rapidement néanmoins. Si Lena lui disait quelque chose elle n'avait aucune raison de douter d'elle. Elle n'avait pas besoin de réfléchir, il lui suffisait de suivre Lena.

"Une tour qui monte au-dessus du ciel...Je me demande à quoi cela ressemble là-haut..."

- T’es pas fatiguée d’ailleurs ? Je peux te prêter un pyjama et le canapé fait lit aussi, tu pourras dormir dedans si tu veux.
- Je ne... Meiko s'apprêtait à réiterer une question mais se ravisa. Elle connaissait le concept de sommeil et supposait que la fatigue était du même trousseau que la faim. Une sensation indescriptible. Elle se contenta de suivre l'exemple de Lena et hocha la tête avec un sourire chalereux.

- D'accord. Il n'est pas nécessaire que vous me prêtiez vos vêtements mais si cela vous fait plaisir ce sera avec joie.

- D'accord. Il n'est pas nécessaire que vous me prêtiez vos vêtements mais si cela vous fait plaisir ce sera avec joie.

Souriant franchement en entendant la réponse, je m'écartai finalement de la fenêtre pour aller dans ma chambre.

-« D'accord ! Je vais quand même te prêter un pyjama, il fait froid en ce moment et je ne voudrais pas que tu ais froid pendant la nuit. »

Revenant au bout de quelques secondes, je tenais dans mes mains un ensemble de pyjama comportant un simple haut à boutonner et un pantalon ample, tous deux bleus ciel et quadrillés en bleu plus foncé. Lui tendant, j'attendis qu'elle le prenne pour aller vers la table basse du salon pour la pousser sur le côté, l'enlevant de devant le canapé.

-« Tu peux aller te changer dans la salle de bain là-bas si tu veux. » dis-je en pointant la porte de la salle de bain pas loin de l'entrée de l'appartement. « Pendant ce temps-là je vais te préparer ton lit, tu vas voir il est vraiment plutôt confortable. »

Tirant sur la poignée qui dépassait au-dessus du dossier du canapé, je le dépliai rapidement pour qu'il se transforme en un lit au matelas assez épais malgré le fait que ce soit un canapé-lit. Entre mon petit boulot et les revenus donnés par l'académie pour mon niveau 4, j'avais acheté peu de choses mais elles étaient vraiment de bonne qualité. Il était hors de question qu'une invitée dorme mal chez moi. *Je devrais peut-être même lui laisser mon lit* pensai-je un instant avant de repousser cette idée et d'aller chercher une couverture, un oreiller et une parure de lit pour tout disposer le plus correctement possible pour m'assurer qu'elle dormirait bien.

-« Je vais te mettre une bouteille d'eau à côté du lit si jamais tu as soif, tu veux quoi que ce soit d'autre ? N'hésite pas à demander, je ne voudrais pas que tu manques de quoi que ce soit chez moi. »

Marquant un instant de pause, le côté étrange de la situation me vint en tête. Quelques minutes avant je me demandais d'où elle sortait et me méfiais d'elle au point de la menacer avec une arme et là j'étais déjà entrain de tout faire pour qu'elle soit à l'aise, l'idée même qu'elle passe une mauvaise nuit ici m'étant difficile. Cela dit l'idée ne me resta pas longtemps en tête lorsque je la regardai avec un large sourire.

-« On est pas obligées de dormir tout de suite non plus, c'est comme tu veux. »

Meiko profita du départ de Lena pour rediriger son attentions vers l'extérieur. Des lumières brillaient au-dessus des bâtiments, dévoilant par intermittence d'immenses moulins blancs dépassant des toits de ces bâtiments de verre. Il y avait quelque chose d'écrasant à contempler ces titans construits de main d'homme. Cette cité ne ressemblait en rien aux bribes de souvenirs d'avant la clairière qu'elle possédait. Dans ses souvenirs, les nuits étaient noirs et les villes plus grand bâtiments émergeaient à peine de la cime des arbres. Quand à cet ascenseur...

- Tu peux aller te changer dans la salle de bain là-bas si tu veux. Lena était revenue. Pendant ce temps-là je vais te préparer ton lit, tu vas voir il est vraiment plutôt confortable.

La jeune fille acquiesça et se dirigea vers la porte indiquée les vêtements en main. Il lui fallu quelques secondes de perplexité avant de se rendre compte que la porte ne coulissait pas, puis pour se rendre compte que ce qu'elle avait pris pour une décoration en relief était en réalité un mécanisme d'ouverture. Dans le doute, elle laissa la porte ouverte derrière elle, inquiète de ne pas pouvoir la rouvrir.
La pièce était surprenante, des carreaux de ce qui semblait être une pierre plus lisse que la jeune fille n'en avait jamais connu recouvraient les murs et le sol, qui lui était couvert de tapis. Une grande dalle entourée de vitres prenait une grande partie de l'espace alors qu'un bassin fait de la même pierre blanche, d'un seul bloc cette fois-ci, lui faisait face. A milles lieux des bains de bois de ses souvenirs ou de la source naturelle qui s'écoulait dans sa clairière, l'ensemble était presque inquiétant dans la demi-pénombre projetée par les lumières du salon.
Légèrement inquiète, la jeune fille pris garde de rester dans l'entrée de la pièce pour enfiler les vêtements que lui avaient donnés Lena. Ceux-ci ressemblaient à des vêtements de travail pour homme. Une pièce pour le torse restant ouverte sur le devant ainsi qu'une pièce pour la taille dans laquelle il fallait enfiler ses jambes. Le tissu était agréable bien que visiblement coupé pour quelqu'un de plus grand qu'elle. Elle décida de faire un ourlet sur les jambes pour libérer ses pieds, mais laissa les manches recouvrir ses mains tel que l'auraient fait des manches de kimono. Étonnamment alors que les jambes étaient trop longues, la taille du pantalon s'était ajusté à ses hanches sans qu'elle n'ait besoin de faire le moindre ajustement. Celle-ci semblait pouvait grandir et rapetisser juste en tirant dessus et laissa Meiko perplexe un instant avant qu'elle ne décide de sortir de l'inquiétante salle de baignade pour retourner vers l'éclairage du salon.

- Je vais te mettre une bouteille d'eau à côté du lit si jamais tu as soif, tu veux quoi que ce soit d'autre? N'hésite pas à demander, je ne voudrais pas que tu manques de quoi que ce soit chez moi.

L'hospitalité de Lena faisait plaisir à voir et Meiko commençait à se demander si elle ne devrait pas trouver un moyen de lui rendre la pareille. Mais elle ne savait pas trop ce qu'elle pourrait faire pour elle.

- On est pas obligées de dormir tout de suite non plus, c'est comme tu veux.

La jeune fille réfléchit un instant puis demanda, un peu hésitante.

- Si...si vous n'avez pas sommeil et que cela ne vous dérange pas, j'aimerais beaucoup continuer de parler avec vous mademoiselle Lena. Je ne suis pas habituée à cet endroit et tout à l'air si étrange, j'ai de nombreuses questions. Mais bien sûr je ne voudrais pas vous importuner! s’empressa t-elle de finir en s'inclinant respectueusement.

Hésitant un instant, elle répondit sur un ton mal assuré.

- Si...si vous n'avez pas sommeil et que cela ne vous dérange pas, j'aimerais beaucoup continuer de parler avec vous mademoiselle Lena. Je ne suis pas habituée à cet endroit et tout à l'air si étrange, j'ai de nombreuses questions. Mais bien sûr je ne voudrais pas vous importuner!

Souriant légèrement en voyant à quel point elle faisait des efforts pour ne pas déranger, j'entrepris de répondre, cherchant à la détendre un peu et à la pousser à se sentir plus chez elle.

-« Tu peux me tutoyer, tu sais, je le fais bien moi. Et pas de mademoiselle. Lena suffira amplement. »

Puis, décidant de rester discuter un peu avec elle, Meiko commença à poser tout un tas de questions. On aurait dit un enfant curieux qui demandait pourquoi ci et pourquoi ça à sa mère, ne comprenant pas ce qu'il avait autour de lui mais en version ultra condensée. Les questions portaient sur à peu près tout ce qui nous entourait, sur les objets tout autant que sur le mode de vie des gens d'ici et d'ailleurs. En fait elle avait vraiment l'air d'être apparue de nulle part au milieu de mon salon, sans aucune connaissance sur le monde qui l'entourait.

Finalement, moi qui avais décidé de rester "un peu", je finis par aller me coucher au bout d'un long moment lorsque la fatigue m'indiqua qu'il était grand temps d'aller me coucher. M'excusant et promettant de remettre ça au lendemain, je m'assurai qu'elle se couchait correctement avant d'aller à mon tour me mettre dans ma chambre alors même que les premières lueurs du jour n'allaient pas tarder à poindre.

Seule dans mon lit, et malgré la fatigue, il me fallut un certain temps pour m'endormir tant j'avais des questions qui me venaient. Cette soirée avait été pour le moins extraordinaire. J'avais trouvé un sabre échoué sur mon balcon, finalement il avait disparu et avait laissé place à une jeune fille perdue que je m'efforçais désormais d'aider et qui semblait... pas vraiment amnésique, elle n'avait pas l'air d'avoir oublié des choses, juste complètement étrangère au monde dans lequel je vivais... C'était beaucoup trop bizarre et, finalement, le sommeil vint avant que je n'ai le moindre élément de réponse quant à l'origine de cette mystérieuse fille.


Le lendemain plus-vraiment-matin, je me levai et sortis de la chambre totalement débraillée, ayant légèrement oublié que j'avais quelqu'un chez moi, ou plutôt croyant que j'avais fait un rêve étrange jusqu'au moment où je vis le lit déplié en arrivant dans mon salon, les rideaux fermés et tout prêt pour une invitée. Meiko était là aussi et je la fixai un moment en clignant des yeux pour m'assurer qu'elle était vraiment là.

-« 'jour. » dis-je avant d'aller allumer la machine à café avant d'aller dans la salle de bain pour me préparer.

Sortant au bout de plusieurs minutes, je retournai finalement dans la cuisine, toujours en pyjama pour me préparer un bol de céréales.

-« Tu as faim ? Tu manges quoi le matin ? »