Event n°1 : The Phantom Panic part 2 [Ai Etsu et Akai Sugimori]

15 secondes a peine après son départ, son téléphone commença a sonner dans son sac.

-Ah, merde !

Elle freina des deux roues et chercha frénétiquement le téléphone, enterré sous des battes de base-ball et des bouteilles d'eau. Hors de question de rater cet appel, et si c'était Etsu qui appelait a l'aide ? Mais quand elle extirpa finalement le précieux appareil, le nom qui apparut n'était pas du tout celui d'Etsu. C'était Onizuka, celui qui gérait les branche de Judgement du District dans lequel Aoka et Etsu travaillait. En d'autres terme, leur supérieur hiérarchique direct. Un appel, surtout maintenant, ne pouvait augurer du bon. Mais elle décrocha quand même : peut être avait t il convaincu Anti-Skill de se mêler a l'affaire ?

-Sugimori a l'appareil

-Ou est ce que tu est ?

La voix était dure et sans équivoque.

-Dans la rue, monsieur.

-Qu'est ce que tu fais dans la rue ?

-Je... Je rentre chez moi, monsieur. Il est tard.

-Ah, tu rentre chez toi ? Très bien...

Aoka n'aimait pas ce ton menaçant. Pas du tout.

-Oui, je rentre chez moi, est ce que ça vous pose un problème ?

-Ça me pose un problème, Sugimori, quand un hôpital m'appelle et m'annonce que le chef de la 136éme branche leur a amené 79 élèves en plein milieu de la nuit, qu'il a sorti du lit en prétendant une fuite de gaz, avant que lui et sa comparse ne prennent la poudre d'escampette. Ça me pose un problème, Sugimori, quand le chef de la 136éme et sa comparse ont fait tout ça alors qu'un couvre-feu est en place pour les agents et qu'avant de partir, le chef de la 136éme a envoyé un avis de recherche après avoir manqué de respect aux agents d'Anti-Skill qui lui ont simplement dis de respecter les voies normales quand il a voulu leur transmettre ses tuyaux percés. Oui, tu me pose un problème, Sugimori, alors tu va récupérer ton amie, et vous allez tout les deux rentrer chez vous et y rester jusqu’à demain matin. Vous avez de la chance, personne n'as était blessé dans votre petite escapade. Si vous obéissez, je serais clément et on considérera simplement ça comme une erreur de communication et on fera comme si rien ne c'était passer.

Aoka fronça les sourcils. Il ne devait pas se rendre compte de l'urgence de la situation.

-Monsieur, quelqu'un a ouvert le feu sur nous. Avec une arme a feu militaire. On a trouvé quelqu'un blessé par balle. On ne va pas rester inactif, un groupe terroriste sacrément bien équipé est en train de chasser des étudiants a travers la ville au moment ou je vous parle ! Ils ont quelque chose a voir avec le meurtre du Cat's Eye, on doit au moins mettre tout le monde a l'abri avant de s'y mettre nous, c'est notre travail !

-Sugimori ! Obéis. Cette histoire vous dépasse. Si tu continue, tu sera suspendu, rétrogradé pius expulsé.

Un léger silence plana alors qu'Aoka encaissait la menace. Expulsé ? De Judgement ? Elle avait mis tant de travail dans la 136éme, ce serait cruel de l'en renvoyer. Elle était peut être la pire chef de l'univers, mais pour une fois elle avait eu quelque chose dans lequel s'impliquer, qui lui donnait l'impression de rendre le monde autour d'elle un peu plus agréable. Et en même temps, a quoi bon rester si on elle ne pouvait même plus faire ça ?

-Eh bah tant pis alors.

Elle raccrocha et jeta le téléphone dans son sac avant d'enfourcher son vélo. Mais quand elle voulu s'élancer, son équilibre fut soudain perturbé et elle s'écroula sur le côté.

-Ben quoi ? J'ai oublié le frein ? Grommela t elle en repoussant mollement le vélo qui semblait peser des tonnes.

Elle se remit debout. Ou plutôt, essaya : ses jambes étaient devenus lourdes et raides comme deux blocs de béton. Son souffle commença a se faire court. Elle n'arrivait plus a trouver son souffle et un point de côté venait de naitre dans ses côtes. Une puissante migraine commença a lui vriller le crane. "Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ? Tout allait très bien y as cinq secondes..." Maintenant c'était son cœur qui lui faisait mal. Elle abandonna toute idée de se lever et se laissa giser par terre. A peu près tout son corps avait décider de la laisser tomber. Mais elle restait calme. Étonnamment calme.

Ce qu'Aoka ne réalisait pas, et qu'il lui était devenu impossible de réaliser, c'est que sa transformation n'avait pas fonctionner comme prévu. Quand, quelques 40 minutes plus tôt, elle avait lancer son processus de métamorphose, elle avait comme a son habitude mit en berne certaines parties de son cerveau, pour éviter que la douleur ne l'empêche de terminer sa transformation. Mais la ou en fin de métamorphose, elle était censé réactiver ces parties, içi ces étapes ne se sont pas réalisés comme prévu. Une partie de son lobe frontal n'as pas était reconnecté correctement, et quand bien même il était encore présent, vivant et couvre la plupart de ses fonctions basiques, il ne transmet plus efficacement les données qu'il reçoit. Cela entraine un certaines nombre d'effet secondaires : Troubles de la personnalité, désensibilisation a la douleur et aux signaux d'alarmes du corps et mauvaise interprétation des stimulus externes ou des émotions, en particulier la peur. Aoka avait donc était incapable de sentir son corps s'épuiser durant tout ce temps, et ne le remarquait que maintenant, quand les signaux d'alarmes surchargeaient son système nerveux. Ce n'était cependant pas la seule erreur commise par Aoka : Dans l'espoir de se rendre plus efficace en situation d'urgence, elle avait aussi augmenter sa production naturelle d’adrénaline. En trop grande quantité, cette hormone cause des problèmes cardiaques. Si tout c'était bien passer, cela n'aurait pas était un problème : dès les premiers symptômes de douleurs ou de fatigue trop intense, elle se serait immédiatement reposer et son corps aurait naturellement cessé de produire l'hormone. Mais incapable de se réguler, son cœur commençait aussi a atteindre ses limites.

Complétement ignorante quand a l'origine de ses maux, Aoka essayait donc tant bien que mal de récupérer, plus surprise que terrifiée. Quelque part au bord de sa conscience, elle se rendait parfaitement compte qu'elle devrait avoir peur. Mais tout ce qu'elle ressentait, c'était l'agacement et la frustration liée a la douleur. Pas maintenant. C'était stupide, elle ne devait pas laisser ça lui arriver. Elle devait être d'attaque. Elle avait besoin d'aide pour pouvoir retourner chercher Etsu et Reitoko. Dans un éclair de lucidité, elle traina son bras jusqu’à son sac, et composa le numéro d'urgence.

-Bonsoir, quel est votre problème ? Répondis une dame

-Devant l’hôpital. A l'aide, se contenta de croasser Aoka

Elle laissa tomber le téléphone a coté d'elle sans même prendre la peine de raccrocher.
"Je vais faire un petit somme içi", se dit elle "Désolé Etsu. Je serais surement un peu en retard. Pas que tu m'attende de toute façon". Elle ferma donc les yeux et se laissa glisser dans l'inconscience.

Ai observait la surface du mur d’où était probablement descendu le garçon blessé qu’elle et Aoka avaient trouvé plus tôt. Il était difficile d’y trouver la moindre trace et la pénombre ne permettait absolument pas de voir si de petites gouttes de sang ou des impacts de balle étaient présents sur la surface. Elle resta là à regarder durant de longues minutes, passant d’un côté à l’autre de la rue, refusant de partir sans avoir inspecté minutieusement le moindre centimètre carré se trouvant dans les 20 mètres autour de la dernière position connue du garçon.

Tout en observant avec ses yeux, elle « observait » aussi les alentours et surtout le sommet des toits avec son pouvoir, faisant ricocher les ondes sonores un peu dans tous les sens pour essayer de déceler une forme anormale qui s’approchait ou qui l’observait peut-être. Tout à coup, un bruit étrange attira l’attention de la lycéenne. S’immobilisant un moment, elle comprit avec soulagement qu’il s’agissait de son téléphone qui s’était mis à vibrer dans sa poche et elle le prit dans la main pour regarder qui l’appelait. A sa grande surprise, il ne s’agissait pas de la photo d’Akai qui s’affichait sur l’écran large du téléphone mais celle de son supérieur direct, celui qui gérait les branches du district où se trouvait celle de Ai et Akai.

Elle se doutait un peu de la raison de l’appel, après tout il n’y avait pas 36 possibilités et il avait dû apprendre d’une manière ou d’une autre que les deux membres de la 136ème s’étaient fourrés dans quelque chose d’un peu trop grave et il venait leur remettre les pendules à l’heure. Soupirant, Ai raccrocha pour couper la sonnerie et bloqua le numéro de Onizuka. Elle ne voulait pas éteindre son téléphone au cas où Haru venait à la rappeler mais elle ne voulait pas être dérangée par quelqu’un d’extérieur à tout ça avant que tout ne soit terminé. Et puis le coup de l’appel qui tombait tout pile quand le héros se cachait des hommes de main du méchant était trop classique dans les romans policiers que Ai aimait tant pour qu’elle n’y pense pas et ne se prémunisse contre cette possibilité.

Tandis qu’Ai rangeait son téléphone dans la poche d’où elle l’avait sorti un instant plus tôt, elle entendit quelque chose. Une voix très faible et étouffée qui provenait du toit du bâtiment qu’elle était entrain d’inspecter. Prise de panique, Ai activa son pouvoir pour bloquer les sons qu’elle pouvait faire -que ce soit en se déplaçant ou même en respirant- et se dirigea à toute vitesse dans une ruelle qui partait plus loin sur la gauche, tandis qu’elle commençait à percevoir les deux personnes qui s’approchaient du rebord du toit pour regarder en bas.

Dès qu’elle fut hors du champ de vision des deux hommes, Ai se plaqua contre un mur et coupa doucement son pouvoir tandis que sa respiration se calmait afin de pouvoir écouter ce qu’ils avaient à dire et surtout suivre leurs déplacements.

"Mec, c'est mauvais ça non? Avec le bordel qu'il a fait on risque de tomber sur des témoins si on s'approche plus, on devrait se barrer.
- Pas de précipitation. Cette ruelle est isolée du reste et on dirait qu'il y a pas mal de sang, ça vaut le coup de faire disparaître les preuves au moins ici. Allez descend, je m'occuperais des murs.
- Evidemment, c'est moi qui me paie les poubelles."

Tout à coup, Ai repensa aux gens qui étaient toujours dehors et qu’elle avait laissés là, à la merci des soldats. Cela dit, les deux hommes ne semblaient pas être armés et étaient visiblement là uniquement pour couvrir les traces des autres et nettoyer les rues avant que des témoins ne tombent sur des preuves. Ai les observait grâce à son pouvoir et pu donc, grâce à cela, voir où se trouvaient les trace de sang qu’elle n’avait pas su déceler d’elle-même sur les murs un peu plus tôt. Sa piste se confirmait et elle savait maintenant où aller. La membre de judgement attendit donc encore un peu que les hommes s’en aillent, apparemment alertés par quelque chose qui venait d’émettre.

Une fois les hommes retournés sur leurs toits et assez loin, Ai -pleine d’une énergie nouvelle et prête à poursuivre – s’écarta du mur et prit un instant pour faire le point. Les hommes se trouvaient sur le toit du bâtiment d'où le garçon blessé était arrivé, il lui fallait donc aller de l'autre côté pour essayer de voir son point d'origine avant qu'il ne monte sur le toit, pour peu que les preuves n'aient pas été effacées. Utilisant son pouvoir pour bloquer le bruit de ses pas, Ai s'y dirigea donc en courant, longeant le bâtiment sur lequel elle pouvait toujours percevoir les deux "nettoyeurs" qui partaient vers le fameux truc qui avait recommencé à émettre.

Une fois de l'autre côté, Ai pu constater que sa piste s'arrêtait net, ne sachant pas si elle avait été effacée par les deux hommes du toit ou si elle s'arrêtait simplement là. Toujours était-il qu'elle prit la décision de suivre les nettoyeurs pour voir qui ou quoi émettait. Avec un peu de chance il s'agissait d'un soldat aux prises avec Reitoko ou même Haru et sinon, au moins elle avait une piste à suivre ce qui était déjà pas mal.

Il n'était pas très difficile de ne pas se faire repérer, elle pouvait sentir quand les deux hommes s'approchaient du bord pour voir en bas et devait simplement se cacher à ce moment-là. A côté de ça, elle avait juste à bloquer le bruit de ses pas avec son wave modifier et elle pouvait très bien courir au besoin sans qu'ils ne puissent l'entendre. Il ne restait plus qu'à voir où tout ça allait la mener.

"Il devrait pas être loin"

Les deux nettoyeurs avaient marché en silence pendant quelques minutes, ne faisant pas plus de détours que strictement nécessaires et venaient d'arriver dans une ruelle non-loin du croisement où l'affrontement principal avait eu lieu. D'après les rapports, Whiskey était MIA, enlevé dans sa fuite par la jeune esper cryokinésiste. Mais la reprise inattendue, quoique faible et brouillée, des signaux de son équipement avait poussé le QG a contacter l'équipe la plus proche pour aller vérifier.
La capture d'un membre de l'organisation ainsi que du matériel de pointe qui les équipait était parmi les plus graves infractions au protocole, sans doute dû au coût financier et humain engendré pour faire disparaître ces preuves gênantes, graisser les bonnes pattes et en appeler aux faveurs des bonnes personnes. Sans compter le risque qu'un gêneur aux priorités mal placées ne décide de fouiner d'un peu trop près.
Aussi les deux hommes avaient pour mission de récupérer tout matériel et corps présent sur les lieux.

Forcés de descendre au niveau du sol par un immeuble trop haut pour être franchi, ils marquèrent un temps d'arrêt en découvrant la scène qui se déroulait sous leurs yeux.
Whiskey, torse nu, visage tuméfié, tenait à bout de bras le corps inanimé de la gamine aux cheveux bleus, sa main fermement serrée autour de la gorge de l'adolescente.
La présence des nettoyeurs le fît se retourner alors qu'il allumaient des lampes sur leurs casques. L'un deux murmura en interne.

"Et merde, il est vivant"

"Tiens donc, les ramasse-merde daignent enfin débarquer. Bougez pas, je règle son compte à cette petite salope et je suis a vous."

Pendant mollement au bout du bras du soldat, Aku, illuminée par la seule lumière des lampe-torche militaires, semblait totalement inconsciente de la mort qui se rapprochait.

La filature se passait bien, les deux hommes qui passaient de toit en toit n'allaient pas trop vite pour que Ai puisse les suivre en contrebas. Qui plus est, il ne fallut pas longtemps avant que les deux ne descendent de leurs perchoirs pour rejoindre la rue. Restant en retrait pour ne pas être vue, Ai se posta au coin d'un bâtiment, à une vingtaine de mètres d'eux. Les deux hommes marchèrent et prirent dans une ruelle adjacente, firent quelques pas et s'immobilisèrent, permettant à Ai de s'approcher encore un peu. Une fois à l'angle de la rue, Ai se pencha légèrement pour voir ce qu'ils faisaient et fut stupéfaite par ce qu'elle vit.

Au milieu de la rue se trouvaient les deux homme en combinaisons étranges face à un autre à l'équipement plus militaire qui soulevait une jeune fille par la gorge, cette dernière ne bougeant plus. Réfléchissant un instant, Ai plongea sa main dans sa sacoche et chercha dans ses affaires avant de sortir un petit objet métallique cylindrique. La flash-bang qu'elle avait prise tout à l'heure en trouvant le cadavre de l'autre soldat allait effectivement lui être utile. Cela dit, même si l'arme lui permettrait de neutraliser les cibles pendants plusieurs secondes, cela ne suffirait pas pour lui permettre de s'occuper des trois à la fois.

La solution était simple et à la fois terriblement dangereuse et complexe. Dégoupillant la flash, Ai la lança au milieu des trois hommes et ferma les yeux pour se concentrer. Lorsque l'objet éclata et libéra un flash aveuglant ainsi qu'un son terrible capable d'assourdir pendant plusieurs dizaines de secondes tout ceux qui se trouvaient autour, Ai utilisa son pouvoir pour amplifier les ondes sonores. Elle n'avait pas le temps de faire dans le détail et utilisa son pouvoir au maximum pour simplifier ses calculs car il lui fallait avant tout se concentrer sur la direction. En effet, elle devait amplifier les ondes partant dans la direction des deux nettoyeurs mais ne pouvait pas prendre le risque de le faire pour le troisième homme, au risque de toucher la pauvre lycéenne visiblement k.o.

L'onde de choc fut terrible et Ai sortit à toute vitesse de sa couverture tandis que les deux hommes qu'elle avait suivis étaient encore entrain de valdinguer, propulsés en arrière, du sang sortant de leurs oreilles mais aussi de leurs bouches et de leurs nez à l'intérieur de leurs masques. Avant même qu'ils n'aient touché le sol, Ai était déjà presque sur celui qui venait de lâcher la fille qu'il tenait pour pouvoir se couvrir les yeux et les oreilles. Ai sauta en avant et envoya son poing s'écraser sur le visage du soldat qui tomba en arrière, n'étant pas prêt à se prendre un tel coup. Atterrissant tant bien que mal, elle se releva directement pour se jeter sur le soldat pour lui remettre un coup de pied en pleine tête afin de s'assurer qu'il reste bien au sol.

Ai se redressa et souffla. Elle regarda sa main, s'attendant à bientôt ressentir la douleur liée à son coup quand l'effet de l'adrénaline s'estomperait. Elle se dirigea vers la pauvre fille aux cheveux bleus étalée par terre et vérifia qu'elle allait assez bien pour être transportée mais elle ne semblait pas avoir pris de coup à la tête. La membre de judgement se plaça donc derrière l'autre fille et la prit contre elle pour la tirer dans une rue plus loin au cas où un de ces hommes venait à se relever. Ai chercha du regard les deux membres de l'équipe de nettoyage et détourna finalement le regard. Elle soupira longuement avant de tourner dans une autre rue, elle devrait tirer des conclusions et voir comment elle devrait réagir plus tard...

Ai tira la jeune fille sur encore quelques dizaines de mètres et vint se mettre en bas d'une volée d'escaliers menant à une porte afin de ne pas être visible depuis la rue. La jeune fille était froide mais son coeur battait, Ai pouvait l'entendre. Elle s'adossa à la porte et serra doucement la jeune fille contre elle, retirant sa veste pour lui faire une couverture. Ce moment de pause fut terrible, la douleur physique apparaissant, sa main lui faisait encore plus mal que prévu. Cela dit, c'était plutôt la dimension psychologique qui était dure à assumer.

Elle commença à penser à Haru, se demandant si il allait bien mais préféra chasser cette pensée. Les pensées qui suivirent étaient encore plus effroyables, elle revoyait les deux nettoyeurs étalés au sol. Elle n'avait pas pu voir leurs visages sous leurs masques mais elle se doutait bien de l'état dans lequel ils étaient. Ai préféra donc penser à la suite, se demandant qui était la fille qu'elle avait trouvé et savoir ce qu'elle ferait. Peut-être était-ce la fameuse Reitoko, auquel cas il suffisait d'attendre qu'elle se réveille, si ce n'était pas le cas, peut-être retournerait-elle voir Akai à l'hôpital plutôt que d'errer au hasard dans l'espoir de trouver une piste... Et après tout ça, qu'allait-il se passer ? Elle ne pourrait pas juste reprendre sa petite vie normale après de tels événements. Décidément, il n'y avait pas une seule pensée réconfortante qui lui venait...

Michiko appréciais beaucoup son travail d'infirmière de nuit. La plupart de ses patients étaient trop amochés pour être conscients, ce qui lui évitais de devoir supporter les plaintes irrationelles de personnes souffrant souvent le martyr. Elle n'avait qu'à vérifier que les diverses assistances vitales dont ils étaient bardés fonctionnaient comme il se devait et, l'étage étant dédié aux traitements de pointe (ainqi qu'expérimentaux), prêter main-forte aux médecins et parfois scientifiques qui venaient récolter leurs résultats. Sa collègue était sympathique et agréable aux yeux, bien que peu brillante. Heureusement, rien qui ne se règle par une bonne paire d'écouteurs et un livre épais.
Sa montre professionelle attachée à sa casaque était équipée pour vibrer au moindre dysfonctionnement, évitant qu'une infirmière peu attentive ne laisse un patient dépérir. Elle avait beau être payée à coups de petits éclats de granit, elle adorait son job.
Sauf cette nuit.

Les médecins n'avaient pas pu sauver l'agent, déjà mort a son arrivée, mais le blondinet qui s'était fait poignardé avait monopolisé l'attention dès que l'équipe du bloc opératoire s'était rendue compte que rien ne semblait pouvoir arrêter le saignement. Pendant de longues heures les chirurgiens s'étaient relayés et concertés alors que le gamin semblait bien parti pour sérieusement entamer les réserves de l'établissement.
C'était un médecin calvitié à l'étrange face rappelant une grenouille qui proposa la solution de la dernière chance; une cuve dernier cri supposément capable de remplacer les fonctions vitales d'un patient en cas de défaillance critique de son organisme.
Acheminée en urgence à l'étage de traitements expérimentaux, la machine fut préparée en quelques heures par une floppée de techniciens et de médecins alors que les aides soignants, essayant désespérément de maintenir un semblant d'ordre et d'hygiène dans les locaux, semblaient au bord de la crise de nerfs.
De l'avis de Michiko la machine ressemblait étonnamment à un de ces tube de soin présent dans certains mangas populaires. Le jeune garçon fut plongé dans la solution dès qu'elle fut prête alors que le médecin à face de grenouille prenait les commandes de l'opération. Après quelques minutes de relevés et d'ajustement, il fut décidé de laisser le collégien en état de coma artificiel le temps de trouver un moyen d'arrêter son étrange saignement et Michiko fut chargée de surveiller de près les relevés pour alerte les médecins au moindre signe d'affaiblissement des fonctions vitales du patient.

A peine l'agitation retombée et l'infirmière rassise que l'agitation repris de plus belle alors qu'un second patient était amené. Malgré ses faibles blessures, l'homme qui devait être a peine plus vieux qu'elle souffrait du même saignement incurable que le collégien. Il fut décidé qu'il serait maintenu en observation à l'étage expérimental pour comparer ses réactions à celles de l'autre patient. Son saignement n'étant pas important, une simple poche de sang lui fut administrée en attendant qu'il se réveille.Mais moins d'un quart d'heure plus tard, deux agents d'anti-skill en civil débarquèrent dans le service. Apparemment l'homme ne disposait pas de papiers d'identité et, en tant que clandestin, représentait un danger potentiel. Il fut donc menotté à son lit et un des agent prit position dans sa chambre alors que l'autre squattait une chaise dans le couloir. Ses liens avec le collégien était inconnu, mais ses blessures avaient elles aussi été infligées par une altercation et la thèse du règlement de compte commençais à courir chez les forces de l'ordre.

Et rapidement, l'agitation repris. Quelques minutes après qu'une explosion ne se fasse entendre du côté du centre commercial un appel interne informa Michiko qu'une membre de Judgment avait été acceptée pour des analyses d'urgence des suites d'un dysfonctionnement de son pouvoir de métamorphose. Un bon quart d'heure plus tard, deux lycéennes de Nagatenjouki furent amenée; une esper aux cheveux bleus souffrant d'une grave hypothermie et qui fut mise en urgence sous couveuse, ainsi une autre jeune fille qui, pour une fois, était consciente et semblait relativement calme. Elle n'avait pas besoin de soins importants comapré aux autres mais, étant liée à cette affaire, Anti-skill avait demandé à ce qu'elle soit soumise à la même surveillance que les autres alors que la garde était doublée à l'étage.
L'activité était intense dans le service alors que des patients étaient déplacés, un coin de l'étage étant dédié aux victimes de cette nuit pour faciliter la surveillance des lieux par anti-skill. Avec un patient sous surveillance policière, un gamin en cuve, une esper level 4 sous couveuse et une jeune fille à surveiller en plus de ses patients habituels, Michiko sentait que la nuit serait longue.

Elle était loin de se douter d'à quelle point son intuition était fondée.

MJ a écrit:

Fin de la partie 2 pour Aku, Ai, Akai et Dim.
La suite: PAR ICI (coming soon)