Un abandon [Akutoku Reitoko/Satoshi Sugimori]

Akai ouvrit la porte du vestiaire d'un coup de pied et entra.

Il commença a chercher du regard ses affaires. Il comptait bien récupérer son sac, prendre une douche et quitter cette arène. Il ne voulait pas voir la finale. Il ne voulait pas risquer ne serait ce que d'être vu par elle. Il fouilla nerveusement la salle. Rien. Pas son sac. Pas ses affaires. Qui lui avait voler ses trucs ?

La réalisation le frappa, et il lâcha un juron. Il était Aoka en arrivant sur le ring. Ses affaires étaient dans les vestiaires des femmes. Il ne pouvait pas y aller comme ça... Il souffla des narines et activa son pouvoir. Si Akai ne pouvait pas aller chercher ses affaires, Akaiko irait. Et ce n'était pas plus mal. On ne risquait pas de le reconnaitre comme ça. Après tout, il n'avait pas montrer cette forme en combat aujourd'hui, ce qui était pour le mieux. Il quitta donc les vestiaires des hommes, et se dirigea vers ceux des femmes.

Ils étaient vide. Normal. Les combats étaient en cours. Reitoko devait être en train de se battre... Elle affrontait Etsu, si elle se souvenait bien. Etsu et Reitoko l'une contre l'autre. Ce serait surement un beau combat... L'imaginer lui faisait mal a la tête. Elle pris ses affaires de toilettes et alla sous la douche.

Pourquoi est ce qu'elle avait abandonner deja ? Elle était si proche... Juste a tirer un peu... Le staff médical de la cité aurait réparé ça en quelques minutes. Elle l'avait deja même fait a Haru avant, et il avait même réussi a quitter le ring seul. Elle aurait eu mal sur le moment, oui, mais Anderson était une combattante, non ? Elle pouvait résister a ce genre de choses... Mais cette image... Pourquoi cette image maintenant...

"J'ai essayer de tuer Etsu"

Elle l'avait prononcé a haute voix, calmement. Un état de fait. Non, ce n'était pas elle qui avait presser la détente, hein ? C'était Aoka. Aoka était une erreur. Un bug. Aoka était dangereuse, pas elle. Pas lui.

Pourtant elle avait lâcher cette erreur sur Wilkowski. Elle l'aurait lâcher sur Anderson si elle avait pu. Et sur Reitoko aussi...

Mais cette erreur était tout ce qui lui avait permis d'arriver jusqu’ici. Akai aurait perdu contre Wilkowski... Et Aoka aurait écraser Anderson si elles c'étaient retrouvées dans la même situation. Akai était juste un grand gaillard aux bras ballants et a l'air antipathique et Aoka était l'athlète parfaite.

Sous la douche, ses larmes se mêlaient a l'eau. Satoshi voulait vraiment gagner. Du plus profond de son cœur. Il était prêt a tout. Mais au moment ou ça comptait le plus, il avait juste abandonner.

Akaiko resta immobile un long moment sous la douche, laissant l'eau lui couler sur le haut du crane. Puis machinalement, elle coupa l'eau, sortit de la douche, se sécha et se rhabilla. Elle laissa la combinaison qu'elle portait pour les combats et opta plutôt pour ses vêtements civils. Le contact de sa casquette sur sa tête la rassura. C'était peu, mais elle se sentait un peu mieux. Elle attrapa son sac et se prépara a partir

Et la porte s'ouvrit.

Et Reitoko entra.

Akaiko lâcha son sac de surprise.

Pas ça.

Akutoku Reitōko écoutait son cœur battre contre sa jambe pliée dans le couloir, attentive. L’organe qui pompait son sang dans tout son corps, du bout de ses orteils jusqu’au sommet de son crâne. Y penser la fit frémir. S’imaginer ouvert, palpitant, comme un cadavre dans une autopsie. C’était ce que l’adolescente avait ressentie à la fin de l’affrontement contre Ai Etsu. Utiliser son propre liquide… Elle tenta de revenir tout au début. Qu’est-ce qu’il s’était passé, déjà ? Sa jambe vibra plus fort. Aku l’écarta rapidement de sa poitrine en regardant le bout de sa chaussure. Utiliser son pouvoir sur son propre corps. A y penser, il y avait bien quelqu’un qui semblait le faire sans… Elle détourna son regard vers sa poche. Ce n’était pas son cœur qui vibrait comme ça.

[ Ah, c’est vrai. Ce n’est pas mon téléphone. ]

Akutoku débloqua le portable et vint décrocher, le calant contre elle. La chaleur en contact avec son oreille et sa joue lui fit plus de bien que tous les bandages et tous les cotons de la Terre.

« Heu, c’est… Moi. Reitōko-san, il va falloir me rendre mon téléphone. »

La voix à l’autre bout du fil n’était forcément pas celle de quelqu’un qui avait l’élocution facile. Pourtant au lieu de grincer des dents, l’adolescente se mit à sourire sans répondre.

« Le class rep… Hum… Nakayama-san, voulait dire que tu avais livré un affrontement qui l’a fortement déplu, heu… Qu’il… Attends, moins vite… Il dit que tu as déshonoré Nagatenjouki Academy en usant de techniques barbares au lieu de combattre loyalement contre Etsu-san… Et qu’il veut que tu soit à la hauteur pour la suite. Que tu avais… Heu… Vraiment… ? Hum… Que tu as ‘‘intérêt’’ à donner le meilleur de toi-même et de gagner la finale. Et Inoue-kun lève un pouce. Ah, et je voulais passer le téléphone à Sumire-kun, mais elle fait non de la tête... »

« Dis à Nakayama-san que je ne me bats pas pour Nagatenjouki Academy, kh kh kh. »

Akutoku leva son sourire aux dents pointues vers le plafond. Elle arrivait bien à imaginer la scène. Nagatenkouki n’avait que peu à faire de cette compétition de toute façon, autant que le Bloc G. Ceux-là devaient regarder le match de leur côté. Si le Bloc G savait qu’elle avait réussit à traverser la barrière… Bah, en fait, ils étaient sûrement déjà au courant.

« Il dit que ça n’a pas d’importance, et heu… Et que tu as intérêt à faire mieux si tu veux arriver… À… À la cheville de Kimura-san et Anderson-san. »

L’air devint glacé. Le téléphone se baissa rapidement, glissant de l’oreille d’Aku pour toucher le sol. Une volute de fumée s’éleva en l’air, alors que le dos de l’adolescente glissa en montant contre le mur. Sans attendre plus longtemps, elle apposa le portable de nouveau sur son oreille.

« Dis à Nakayama-san que je vais gagner. »

« Au fait, à propos de mon por- »

*Bip.*

L’adolescente accéléra dans les couloirs. Elle voulait absolument aller rejoindre Etsu-sempai, mais elle était en train de récupérer, sûrement inconsciente à l’heure qu’il était. Sa main glissa vers son sac à main, d’où elle sortie ses chouchous, venant lier ses cheveux en deux longues couettes toujours aussi enfantines. Pourtant, son visage crispé aux yeux exorbités n’avaient rien de celui d’un enfant innocent. Au contraire, c’était celui de quelqu’un qui ne risquait plus d’être innocent encore très longtemps. Elle rangea le téléphone dans sa sacoche et se dirigea vers le vestiaire des hommes, avant de ralentir et de regarder une carte du bâtiment simplifiée sur le mur.

[ Caché dans ta chrysalide. ]

Elle fit le chemin inverse, revenant sur ses pas. Elle pouvait sentir son odeur comme un requin traquant celle du sang dans l’eau. Ce genre de prédateur serait capable d’utiliser son odorat dans l’océan jusqu’à une distance légèrement inférieure à une centaine de mètres, et ce pour la plus minuscule des gouttelettes d’hémoglobine. Akutoku ne savait pas si elle était un squale. Après tous, ses animaux là chassent pour survivre. Aku ne chassait pas sa proie pour s’en nourrir. Mais elle ne la laisserait pas s’échapper pour autant. Tout ce complexe, dans son intégralité. Les tuyaux acheminant l’eau courante dans les murs, le sol, le plafond. Elle le retrouverait, même si elle devait congeler l’entièreté de la zone de 40 mètres composant sa limite de distance, ainsi que les 400 litres qui composaient sa limite de quantité. Non, Akutoku n’était pas un requin. Akutoku Reitōko était certainement bien pire. Elle ne regarda pas le sac tomber, concentrée sur la casquette.

« Où est-ce que tu vas ? »

Elle avait changé la réalité. Mais lui avait décidé de rester dans sa fiction. De rester dans sa carapace. Elle l’en extirperait de force. Sur le ring, ou ici. Jupe d’uniforme, veste jaune flashy, couettes bleus, yeux aux lentilles magentas. Et une grimace d’inconfort, ses dents pointues agencées les unes contre les autres en imitant les rangées du roi des mers, après l’orque. Elle tenta de rentrer dans sa tête à partir des yeux. Elle voulait lui sauter dessus, l’envoyer par terre, lui serrer le cou. Il n’y avait plus d’Aku du passé, il y avait juste Aku tout court. Et elle était en colère. Elle ouvrit la bouche comme si elle allait cracher une insulte, mais se contenta de grincer des dents. Du moins, de commencer le mouvement.

« Et tu ne devrais pas grincer des dents comme ça, c'est mauvais pour l'émail. »

Elle s’arrêta à mi-chemin en remplaçant cet Akai là avec celui du présent. Effrayé. Roulé en boule, caché dans cette forme. Caché de lui-même… Caché d’elle ? Elle se contenta de resserrer les dents, faisant un pas en avant dans les vestiaires.

« ...C’est tout ? »

« Où est-ce que tu vas ? »

Chaque mot frappa ses tympans comme un marteau frappe une enclume. Ou alors est ce que c'était son coeur qui tambourinait comme ça ? Elle baissa les yeux instinctivement, ses pupilles rouges cachés a la vue de Reitoko par sa casquette. Elle n'imaginait pas leurs retrouvailles ainsi. Dans son rêve, elle se faisaient face sur le ring, et elles faisaient un beau combat.

Ce rêve resterait un rêve.

« ...C’est tout ? »

Elle se mordit la lèvre inférieur. Elle n'était pas prête. Elle ne pouvait pas lui faire face maintenant. Aucun mot ne venait, aucun son, rien qui pourrait transmettre la frustration et l'intense impression d'impuissance qu'elle ressentait a ce moment précis. Reitoko c'était tellement battu pour arriver la, et elle l'avait laisser tomber. Elle pris son courage a deux mains et commença :

-Reitoko-san...

Mais rien de plus ne voulait sortir. Elle ne voulait pas la voir. Elle ne voulait pas lever les yeux et voir dans les yeux de Reitoko a quel point elle était déçue. Sa voix disait suffisamment.Tant de travail pour en arriver la... Elle pouvait sentir ses yeux s'humidifier. Pas encore. Elle en avait marre de pleurer. Pourquoi est ce qu'elle se sentait aussi mal ? C'était pas la première fois qu'elle perdait. C'était peut être la première fois qu'elle brisait une promesse aussi importante, mais ce n'était pas la cause de son conflit...

Elle leva les yeux vers Reitoko, et leurs yeux se croisèrent. Reitoko avait était son objectif depuis longtemps maintenant. Satoshi avait voulu, plus que tout, se mesurer a la Reine des Glaces, s'approcher d'elle, de son niveau, de son talent. Maintenant qu'il y réfléchissait, il n'avait jamais pensé gagner leur affrontement. Il espérait juste faire un combat qui lui montrerait sa progression. Une progression qui rimait avec Aoka.

Une progression qui l'avait mené a s'attaquer a une camarade, a essayer de la tuer. Une progression qui l'avait mené a manquer de mourir d'une crise cardiaque. Une progression qui l'avait mené a se déchainer sur un autre camarade, sans penser une seule seconde aux conséquences des coups qu'il lui portait.

Akaiko pris une grande inspiration, et déclara, simplement :

-Reitoko-san. Je suis désolée. Je ne pense pas que je puisse revoir la Reine des Glaces de près...

« Reitoko-san... »

Elle regarda l’Akai de maintenant se resserrer sur lui-même en évitant son regard, et en pleurant. Alors c’était ça. C’est vrai. Un réflexe de survie aiguisé du fond des ages. Rester immobile, faire le mort. Le nez d’Aku se plissa, accentué par les froissements des muscles de son visage. Elle le laissa reprendre son souffle, alors qu’elle continuait de bouillir sur place.

« Reitoko-san. Je suis désolée. Je ne pense pas que je puisse revoir la Reine des Glaces de près... »

Et elle le laissa sortir.

« LA FERME !  »

Les phallanges d’Akutoku Reitōko vinrent entre viollement en contact avec le contour de la porte en émettant un claquement désagréable. Elle resta sourde aux cris d’alerte de son organisme, tous dirigés vers sa main qui se décolla du mur en y laissant une empreinte rouge. Pire encore, elle les fit sonner encore plus fort en frappant une deuxième fois son poing serré au même endroit, avec assez de véhémence pour faire voler une goutelette jusqu’à sa joue.

« LA FERME !  »

« La Reine des Glaces… La Reine des Glaces… »

Akutoku baissa elle aussi son visage vers le sol, guidé par des épaules tremblantes. Mais ce n’était en aucun cas de la faiblesse. Elle le fit noter à la chose qui se tenait devant elle en relevant sa tête aussi sec et en le fusillant du regard avec une colère qu’elle n’avait pas encore ressentie. Une colère véritable. Bas les masques. Elle ne la jouait pas celle-là. Elle n’essayait pas d’accentuer quoi que ce soit ou de dissimuler quelque chose. Au contraire. Elle la laissait totalement sortir, là, elle était à nue.

« Elle est là la Reine des Glaces ! Je t’ai pas attendu... Je t’ai pas attendu !  »

« Tu...T’es... »

La main aux phallanges visibles d’Aku vint s’accrocher à son propre col, le tirant férocement alors que ses dents glissantes les unes contre les autres n’émétèrent aucun crissement.

« Crève ! »

Fermant la porte derrière elle en levant un pied du sol, l’adolescente se mit à foncer vers Satoshi Sugimori, Akaiko, Aoka et tous les autres, levant son poing rougie pour toucher son visage pour la première fois. Le toucher, et, si l’ordre éléctrique envoyé à son cerveau était bien arrivé à destination, lui imprimer son petit poing au visage.

« LA FERME !  »

Le silence tomba sur la salle.

Akaiko sursauta alors que la main de Reitoko s'éclatait contre la porte, laissant une marque rouge. Elle fit un pas en arrière, instinctivement. Un deuxième coup, du poing ce coup-çi : Du sang vola et alla s'écraser sur sa joue.

« LA FERME !  »

« La Reine des Glaces… La Reine des Glaces… »

Pendant un instant, Akaiko resta sur ses gardes, ses mains légèrement levés, ses jambes légèrement pliés, prête a bondir en arrière. Il y avait quelque chose de terrible qui émanait de la femme en face d'elle. Quelque chose de sauvage. Quelque chose de brut. Comme si ses excuses avaient fait sortir une bête d'une cage ou elle avait était soigneusement enfermée. Un bête qui s'apprêtait maintenant a lui sauter a la gorge.

« Elle est là la Reine des Glaces ! Je t’ai pas attendu... Je t’ai pas attendu ! Tu...T’es...  »

« Crève ! »

Un claquement de porte, trois pas, un poing qui fuse. Akaiko inspira brutalement alors que la bête fonçait vers elle...

Et son poing s'écrasa sur sa joue. Soudainement, elle regardait le mur opposé de la pièce. Ce n'était pas un coup très fort. Ce n'était pas un coup très technique. Mais elle pouvait sentir le fer dans sa bouche. Et un sentiment différent grandir en elle. Après tout ça... Après tout ça...

Elle serra les poings. Cracha son sang et sa sueur au sol. Ses yeux rouges se tournèrent vers Reitoko. Un regard pleins de larmes d'indignation et de frustration.

Brutalement, elle attrapa Reitoko par le col et la frappa de toute ses forces.

-CRÈVE ?! APRÈS TOUT CA ? APRÈS QUE J'AI FAILLIT CREVER D'UNE CRISE CARDIAQUE, APRÈS AVOIR BRISER L’ÉPAULE DE MON COÉQUIPIER, APRÈS M’ÊTRE FAIT A MOITIE ASPHYXIE, CRÈVE ?

Son souffle était court alors qu'elle essayait d'étancher les larmes qui coulaient le long de son visage du coin du poignet. Elle se sentait tellement frustrée, tellement indignée. Même son père ne l'avait jamais frappée. Elle pouvait comprendre sa frustration, mais lui dire d'aller mourir ? Elle l'avait presque fait. Pour se tenir sur la même scène qu'elle.

-Je voulais juste arriver a ton niveau, même pour une minute, même pour une seconde ! Comme toi, comme Etsu, comme Wilkowski ! Tu crois que ça m'as fait plaisir d'abandonner ?! C'était la décision la plus dure de ma foutue vie ! MAIS COMMENT EST-CE QU'UNE ÉLITE COMME TOI COMPRENDRAIT ?!


Elle se jeta sur Reitoko, bien décidée a la cogner au sol si nécessaire. C'était le langage que comprenait les élites, de toute façon, pas vrai ?

Le contact avec le visage d’Akaiko fut douloureux. Évidemment, c’était le poing qui avait servi de premier déchargement de ses émotions. La douleur revint enfin à Akutoku, mais un sentiment encore plus puissant aussi. Elle n’avait jamais été aussi proche de lui. D’ici, elle pouvait vraiment y aller et déchirer sa cachette de chair directement. Les dents d’Akutoku se serrèrent avant qu’elle ne se fasse surprendre par le haut de son corps filant tout seul vers son adversaire au sol. Et un impact vint la rencontrer avant qu’elle ne franchisse tout le chemin, assez pour flasher sa vision et la faire cracher de la salive. Elle ne savait plus dans quelle direction elle était tournée… Le regard d’Akaiko lui revint en mémoire avant que celle-ci ne contre-attaque. Ce n’était plus de la faiblesse qu’on lisait dans celui-ci. Ou peut-être que si…

 « CRÈVE ?! APRÈS TOUT CA ? APRÈS QUE J'AI FAILLIT CREVER D'UNE CRISE CARDIAQUE, APRÈS AVOIR BRISER L’ÉPAULE DE MON COÉQUIPIER, APRÈS M’ÊTRE FAIT A MOITIE ASPHYXIE, CRÈVE ? »

Malgré le choc, Akutoku avait pu tout entendre. Elle chancelait déjà. Comment est-ce qu’elle avait fait contre Ai, déjà ? C’était apparu tellement naturellement… Clignant des yeux entourée d’étoile, Aku compris que si elle fermait les yeux, elle allait tomber. Hésitation.

 « Je voulais juste arriver a ton niveau, même pour une minute, même pour une seconde ! Comme toi, comme Etsu, comme Wilkowski ! Tu crois que ça m'as fait plaisir d'abandonner ?! C'était la décision la plus dure de ma foutue vie ! MAIS COMMENT EST-CE QU'UNE ÉLITE COMME TOI COMPRENDRAIT ?! »

[ Abandonner… ? ]

Click. Le feu était revenu dans les yeux de l’adolescente, l'électricité parcourant son corps redevenue assez intense pour la faire tenir debout. Alors il avait abandonné. Il avait Abandonné. Un abandon.

« ...Un abandon. »

Akaiko se jetait sur elle. Elle était toujours plus lourde, et plus forte. Son seul coup de poing avait été presque assez pour assomer l’adolescente instantanément. Mais elle avait abandonné.

« T’as abandonné !! »

Ah, c’était comme ça. Le poing amoché d’Akutoku arrêta decrescendo de faire siffler cette douleur de lésion ouverte pour à la place lui faire sentir la brûlure du froid. Cette douleur là, elle la connaissait mieux. Utilisant la glace pour accélérer la vitesse de son bras jusqu’à faire craquer son articulation, l’étudiante de Nagatenjouki Academy envoya son poing américain bleuté en pleine mâchoire de l’adversaire qui était désormais au dessus d’elle, cherchant à la dégager. Si il atteignait sa cible, celui-là allait piquer un peu plus que le premier.

« T’as abandonné, sale trouillard ! »

Reitoko criait quelque chose. Akaiko n'entendait pas. Elle refusait d'entendre. Quelque part, elle savait ce qu'elle disait et elle refusait de l'entendre. "Tais-toi, tais-toi, tais-toi..."

Elle se jeta de tout son poids pour plaquer la Reine au sol. Elle devait la faire taire. Comment est ce qu'elle pouvait comprendre, comment...

« T’as abandonné, sale trouillard ! »

Un choc. Une grande lumière blanche. Son épaule explosa de douleur alors qu'elle tombait dessus lourdement. Elle commença a tousser, ayant avaler son propre sang de travers. Non. Elle ne voulait pas l'entendre... Pas de sa bouche... Elle roula pour se remettre sur ses appuis, mollement. Elle se sentait lourde, le sol tanguait. Quelque part, la partie pragmatique de son cerveau déclara qu'elle avait était touchée sous l'oreille droite, ce que avait causer un choc qui avait impacter son oreille interne, causant une désorientation sévère et une perte d'équilibre. Sa toux se mêla a ses sanglots.

-Je ne pouvais pas... Je pouvais pas gagner...

Elle essaya de regarde Reitoko, de retrouver son regard, mais elle n'arrivait pas a se concentrer. Reitoko pouvait frapper aussi fort ? Le corps a corps était censé être sa faiblesse... Mais pour une niveau 4, ce genre de choses devenaient relative. Elle cracha a nouveau.

-Je ne pouvais pas tirer... Pas encore... Si je tirais ici, j'aurais tout perdu, pourquoi est ce que tu ne comprends pas...


Elle se traina vers Reitoko, mécaniquement. Elle devait lui rendre la pareil. Son poing en retour. Elle devait comprendre... C'était la seule qui devait comprendre.

On avait bien rigolé. Aku sentie une onde glaciale courir de ses doigts de pieds jusqu’à son cuir chevelu. C’était le dernier cri d’alarme que son corps se déciderait à lui cracher avant qu’il ne stoppe ses activités. Génial, elle avait capté que Cryogenisation était en elle au lieu d’en dehors. Maintenant, si elle ne voulait pas que son dedans ne sorte de l’intérieur par la bouche, elle allait devoir se calmer. Akutoku se redressa en laissant la glace sur le dos de sa main redevenir eau, et surtout, redevenir sang. Elle vint la saisir dans son autre main en serrant les dents pendant que de l’autre côté, Akaiko se relevait elle aussi.

« Je ne pouvais pas... Je pouvais pas gagner... »

L’adolescente raffermit sa prise sur ses appuis alors qu’elle relâchait son poing droit, engourdie. Elle le, la, les voyaient encore, dans toute leur faiblesse, leur fragilité, leur infériorité. L’image qu’elle s’était faite de lui, gravissant les marches, venant la rejoindre sur le terrain. Ses yeux effrayant comme les siens, mais avec quelque chose d’autre à l’intérieur. Et un sourire. Il aurait pu la battre. Il l’aurait battu et lui aurais appris quelque chose. Ou elle l’aurait battu. Elle l’aurait battu, et elle lui aurait montré de nouveau la Reine de Glace. Elle lui aurait tendue la main, et… Un abandon. Il, elle, ont avaient abandonnés.

[ Ça n’aurait pas dû se passer comme ça...! Tu es fort ! Plus que moi ! ]

« Je ne pouvais pas tirer... Pas encore... Si je tirais ici, j'aurais tout perdu, pourquoi est ce que tu ne comprends pas... »

L’insecte sonné glissait vers elle, incapable de battre des ailes. Akutoku tremblait. Les larmes d’Akaiko étaient véritables. Son expression aussi. Elle était pathétique. Qu’est-ce qui s’était passé ? Qu’est-ce qu’il s’était passé entre cette fois là et maintenant, pour qu’elle devienne celle qui devait le sortir de l’eau ? Une nouvelle étincelle s’alluma dans le cœur gelé de l’adolescente. C’était plus fort que l’entente de son abandon. C’était plus chaud encore, plus rassurant. Elle allait le sortir de l’eau. Elle allait le sortir de l’eau elle même. Elle allait lui retourner la pareille. Mais comment ? La joue de l’adolescente et son bras droit gémissaient dans son crâne. Akutoku n’avait jamais sauvé personne. Se sauver soi-même, à la limite… Mais comment est-ce qu’on sauve quelqu’un ? Le poing d’Akaiko vint couper court à sa réflexion.

C’était Aku qui était par terre maintenant. On avait bien rigolé. Elle avait bien rigolé. Maintenant, après le combat contre Ai, après sa récupération, après ses nouvelles conneries, il demandait rétribution.

[ Comment on sauve quelqu’un ? Est-ce que je peux faire ça ? ]

Non. Akutoku Reitoko ne pouvait pas sauver quelqu’un. Ceci était clair. Son cerveau encore opérationnel collectait les informations, encore sonné. Mais ça, c’était facile à calculer. Akutoku Reitoko avait eut tellement de mal à se sauver elle même, elle n’arriverait jamais. Pas encore. Elle ne connaissait pas assez les gens pour que ça marche. Elle ne connaissait pas assez Akai pour que ça marche.

 « Montre moi une nouvelle fois la Reine des Glaces, s'il te plait. »

Non, Akutoku Reitoko ne peut pas sauver quelqu’un.

[ Mais la Reine des Glaces peut. ]
De l’eau et du sang sur son poing droit, comme animé par son désir nouveau, se forma une unique pointe levée vers le plafond. Celle-ci s’éleva encore un peu, avant de filer comme une flèche pour se planter derrière Akaiko. L’adolescente aux cheveux bleus avala une grande bouffée d’air. L’instant d’après, la canalisation d’eau fuyait. Elle expira. La glace s’assemblait autour d’elle, l’aidant à se relever, à se dresser au dessus de lui, d’elle, d’eux, comme si elle était tenue par ses sujets. La reine regarda vers l’insecte en dessous d’elle avec du mépris, et aussi de l’amour.

« Caché sous cette forme, ou une autre... Tu peux pas juste fuir. »

[ Alors... ]

« ...Si t’as décidé de te cacher dans ta chrysalide, j’vais la briser. Crève ! »

D’un mouvement de sa main blessée, la glace autour de l’adolescente vint foncer vers elle, lui, et les autres, une pluie de flèches fragiles qui ne tenaient qu’à une ligne de calcul.

Comment elle avait réussi a se relever et a lui en coller une, elle ne le saurait jamais. Le monde d'Akaiko n'était que flou et confusion. Elle essuya ses larmes. Reitoko allait pas en rester la. Elle devait... Pourquoi est ce qu'elle devait se défendre ? Est ce que c'était ça le combat qu'elles c'étaient promises ?

C'était... C'était pas ça.

Elle leva maladroitement les mains et ajusta sa casquette sur sa tête. Le contact la rassura. Tout irait bien. Reitoko ne se relèverait surement pas, hein ? Trop fatiguée de son combat...

Et Akaiko avait raison. Reitoko ne se leva pas.

Une lance de glace perça le sol derrière Akaiko. Elle sursauta au bruit : elle n'avait rien vu venir. L'air... L'air devenait humide. Puis... solide. Comme une constellation aqueuse, un millier d'étoiles vinrent soulever celle qui gisait au sol. Et portée par sa procession celeste, la Reine des Glaces se leva et planta son regard dans le sien. Plein de dédain royal mais aussi d'autre chose d'inédit, d'inconnu qu'elle n'avait jamais vu dans ces yeux.

« Caché sous cette forme, ou une autre... Tu peux pas juste fuir. »

« ...Si t’as décidé de te cacher dans ta chrysalide, j’vais la briser. Crève ! »

Et une galaxie abatis sur Akaiko.

Elle protégea mollement ses yeux et son visage, essayant de résister a la pluie de glace qui lui tombait dessus. Ça ne suffisait pas a la blesser, mais c'était bien assez pour l'arrêter. Elle ne pouvait pas bouger, pas avancer, pas se battre. Tel une chenille dans sa chrysalide, elle attendait patiemment que les beaux jours viennent. Les beaux jours ne venaient pas. Les beaux jours ne viendraient pas. Mais sortir de son cocon, c'était signer son arrêt de mort...

Elle fit un pas en arrière. C'était finis pour elle.

Autant partir en beauté.

Elle fit un pas en avant. Puis un deuxième. Puis un troisième. Remontant le flux, secouant ses bras pour repousser activement la glace. Elle était venue pour quoi a la base ? Pour faire tomber la reine des Glaces. Pour la décapiter et prouver qu'elle était forte. C'était ce qui lui avait couru dans la tête depuis des semaines, des mois.

Aoka ne pouvait pas faire ça. Akai ne pouvait pas le faire non plus. Akaiko, encore moins.

Mais peut être... Peut être que si il s'agissait juste de...

Elle regarda au dessus de ses bras, profitant au maximum de la visière sa casquette pour se couvrir le visage. Elle pouvait la voir. La Reine des Glaces. Un sourire naquit sur son visage.

Elle sauta en avant.

Satoshi aurait aimé pouvoir lancer un grand coup de poing dramatique, accompagné d'une catchphrase digne d'un héros de sentai. Il aurait aimé avoir l'air cool en faisant ça, digne, badass. Au final, son bras vola a côté de la tête de la Reine, et il s'écrasa dans ses bras. Il lacha un rire.

-Hey. Jolie vue, Akutoku.

La Reine de Glace regarda l’insecte se recourber sur lui même sans flancher. La glace se renouvellait assez vite. Elle se sentait étourdie, mais elle pouvait tenir. Ses flèches de verres éclataient, se reformaient, et éclataient de nouveau. Est-ce qu’il resterait là ? Est-ce qu’il se laisserait mourir là dedans ? Les ailes s’ouvrirent. Il avançait, désormais. Akutoku frissonna.

[ Ça n’sera pas aussi facile ! ]

Le vestiaire vibrait, ses yeux aussi. Elle voulait cligner des yeux, mais si elle le faisait… Aku gardait les yeux ouverts, chancelante, mais debout. Et sa pluie de flèches continuait de tomber. Si il pensait que ça serait aussi facile de regagner le droit de l’atteindre… ! Les yeux mi-clos de la générale des armées crurent voir quelque chose sous l’ombre de sa visière. Elle releva le bras, sans faire cesser son ordre. Et il bondit.

[ Akai ! ]

La glace s’arrêta. Elle avait fermé les yeux. Elle manquait de force, encore. Non, dans son état, c’était compréhensible. Bon, elle l’avait réveillé, non ? C’est bon, elle l’avait sauvé ? Elle en doutait. Mais elle espérait avoir fait quelque chose. Ça devrait aller. Un bon coup de poing, et elle pourrait enfin aller dormir. Non ! La finale. Gagner la finale ! Akutoku rouvrit les yeux en un éclair, serrant les dents, armant un poing, levant sa glace. Elle pouvait…

« ... »

Il riait.

 « Hey. Jolie vue, Akutoku. »

Une flaque d’eau grandie derrière le duo, arrivant jusqu’à leurs chaussures. De l’eau gouttait de la canalisation, des murs, du plafond, et du visage de l’adolescente aussi. Tremblante, elle resta comme ça un instant. Une pulsation régulière la fit revenir à elle. Ce n’était pas la sienne. Elle tente d’ouvrir la bouche pour lui dire qu’elle le détestait, qu’il avait été un lâche d’abandonner, qu’il pouvait mourir et que personne n’allait s’en soucier, qu’elle le remerciait d’avoir été là pour elle à l’Inter High. A la place, elle souffla une volute de fumée glacée. Tout son corps devait être froid de toute façon. Elle avait des dents pointues. Et des cernes. Et une peau presque blafarde. Et elle devait sentir les produits chimiques. Elle aurait voulu changer la réalité. Mais au final, la réalité n’était pas si mal.

« Hey, Akai... »

« ...Pourquoi tu te bats... Toi ? »

Le monde redevint normal.

Akaiko pouvait sentir l'eau pénétrer ses baskets alors que le sol se retrouvait complétement trempé. L'air lui même était intensément humide, comme en pleine jungle amazonienne. Et pourtant, contre elle, Akutoku était froide, si froide. Elle se souvint de l'Inter High, qu'on avait du la traiter contre l'hypothermie. A l'époque, elle pensait que c'était a cause de l'eau. Maintenant, elle se rendait compte que même la Reine des Glaces ne pouvait pas quitter son cocon sans risque. Quelque chose cliqua dans sa tête, et enfin elle compris pourquoi elle avait toujours était aussi intéressée par Akutoku.

« Hey, Akai... »

« ...Pourquoi tu te bats... Toi ? »

Akaiko cligna des yeux. Une question tout droit sortie d'un shonen. Elle pris un instant pour réfléchir... Et pour activer son pouvoir, et augmenter sa propre température corporelle. Deux degrés, pas plus, et posa la main sur l'épaule d'Akutoku pour augmenter la surface de contact. Le geste avait une certaine nonchalance médicale, d’où pointait, chose inédite pour elle, une légère pudeur. Et pendant qu'elle chauffait, sa réponse lui vint :

-Il y as quelques temps... Je t'aurais répondu que je me bat parce que c'est ce que font les héros. Mais... Maintenant, je sais que ce n'est pas ça.

Elle marqua une pause pour mettre en ordre ses pensées. L'eau qui tombait du plafond lui faisait l'effet d'une douce pluie. Il pleuvait en intérieur. Le staff allait les tuer.

-De tout les insectes, mes papillons sont les préférés... Et un papillon change beaucoup durant sa vie. Il commence larve, en tant que chenille... Puis devient une nymphe, une chrysalide...


Sa main se crispa légèrement. Elle ne savait pas si l'augmentation de son rythme cardiaque était due a sa fièvre volontaire ou a leur promiscuité.

-Le stade finale... On l'appelle la phase imaginal. L'imago. Et je me suis toujours dis que... qu'un jour j'aimerais bien atteindre mon imago, et voir qui je serais sous cette forme ou l'imaginaire devient réalité.

Nouveau frisson. Elle ferma un œil en concentrant sa perception sur la main qu’il venait de poser sur son épaule. C’était… Chaud ? Elle ferma aussi l’autre, pour être sûre.

 « Il y as quelques temps... Je t'aurais répondu que je me bat parce que c'est ce que font les héros. Mais... Maintenant, je sais que ce n'est pas ça. »

Akutoku laissera ses yeux se rouvrir en écoutant la réponse de la question dont elle attendait une réponse depuis pas mal de temps.

« De tout les insectes, mes papillons sont les préférés... Et un papillon change beaucoup durant sa vie. Il commence larve, en tant que chenille... Puis devient une nymphe, une chrysalide... »

 « Le stade finale... On l'appelle la phase imaginal. L'imago. Et je me suis toujours dis que... qu'un jour j'aimerais bien atteindre mon imago, et voir qui je serais sous cette forme ou l'imaginaire devient réalité. »

[ L’imaginaire devenir réalité, hein... ]

L’adolescente essuiera ses yeux d’un revers de manche, la douce chaleur enrobant son corps tout entier, pénétrant même à l’intérieur.

« Tu sais... »

Elle marquera une pause, avalant sa salive. Akaiko criait dans son esprit.

 « MAIS COMMENT EST-CE QU'UNE ÉLITE COMME TOI COMPRENDRAIT ?!  »

« ...Je sais ce que ça fait. »

« De croire que… Enfin, tout ça. Alors, Satoshi… N’abandonne pas, okay ? »

Elle se pinçera les lèvres, hésitant visiblement, frissonnante. Bordel, c’était bien plus dire que de simplement lui en foutre sur la tronche. Elle lèvera finalement ses bras, venant le serrer contre elle avec toute la maladresse dont elle était capable. Elle n’avait vraiment pas beaucoup de chaleur à lui offrir, mais elle espérait sincèrement que ça lui suffirait.

« ...Ton bon... Pour des glaces... Tu sais... Il est... »

« ...Il est encore valide pour au moins deux glaces ? »

Entourée de sa chaleur rassurante, elle compris qu’elle ne claquerait plus jamais des dents à cause du froid.

« Tu sais... »

Une pause. Qu'il était étrange de la voir aussi hésitante...

« ...Je sais ce que ça fait. De croire que… Enfin, tout ça. Alors, Satoshi… N’abandonne pas, okay ?   »

Un frisson glissa dans ton son corps. Satoshi... Elle n'avait pas entendu quelqu'un l'appeler comme ça depuis longtemps... Et un second frisson la parcourut alors qu'Akutoku la serrait contre elle. Elle était froide... mais elle pouvait sentir quelque chose d'étrange, derrière la glace. Elle pouvait sentir son cœur battre, fort, chaud. Elle leva un bras maladroit et lui rendit l'étreinte. Elles devaient avoir l'air idiote, serrée l'une contre l'autre au milieu d'un vestiaire dévasté, mais Akaiko s'en moquait. Ces mots. C'était ce qui les liait. Les circonstances n'étaient pas les même, les origines différentes. Mais elles cherchaient la même chose.

« ...Ton bon... Pour des glaces... Tu sais... Il est... Il est encore valide pour au moins deux glaces ? »

Akaiko ria. La question semblait tellement décalée... En réalité, les bons étaient dans son sac a ce moment même. Elle avait prévu de lui les donner après sa victoire. Mais une meilleure idée lui vint en tête.

Elle leva la main et ôta sa casquette, puis posa son front brulant contre celui glacé d'Akutoku. Elles étaient extrêmement proche, assez pour qu'elle sente son souffle, clairement plus frais que le sien, assez pour que le bout de son petit nez frôle le sien. Mais curieusement, elle ne se sentait pas mal. Elle se contenta de sourire et de dire :

-Je ne suis pas une grosse mangeuse de glace, mon ticket est encore bon pour au moins deux cents, trois cents glaces. On pourrait y aller ensemble. Mais tu sais, je ne vais chez le glacier que pour célébrer de grandes occasions...


Son sourire s'étira.

-Alors quand tu aura gagner ce tournoi, allons fêter ça dignement, d'accord ?