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 [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku)

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Haruhiro Wilkowski

Haruhiro Wilkowski

Messages : 305
Date d'inscription : 22/05/2016
Localisation : Quelque part à Gakuen Toshi, à une vitesse respectable. Bien sûr.

[ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 Empty
MessageSujet: Re: [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku)   [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 EmptyVen 16 Fév - 2:19

Haruhiro avançait à l’aveuglette dans l’épais brouillard qui avait envahi la grande pièce où se trouvait Superior, une troupe de mercenaires ainsi que bien entendu, Akutoku. Un air mécontent et méfiant sur le visage, il tenta à plusieurs reprises de balayer l’épaisse fumée au hasard avec son bras mais sans rien toucher. Ces mouvements répétés lui apprirent tout de même quelque chose : le gaz était très épais, à tel point qu’il pouvait presque le sentir contre lui. Après plusieurs réitérations, Haruhiro remarqua autre chose ; une fine couche d’humidité avait recouvert son bras droit.

« Qu’est-ce que c’est que ça… c’est froid. Oi Akutoku ! » cria-t-il en élevant la voix. Pas de réponse. Une voix sembla cependant lui parvenir de la gauche, très faiblement, mais aussitôt s’était-il retourné que tout son avait disparu.

« On s’entend pas alors… »

Gardant un regard vif, Haruhiro recommença à marcher, lentement. Il devait rester sur ses gardes, maintenant que cette fumée complètement opaque était là, ils étaient tous aveuglés et sourds. C’était donc à qui trouvait l’autre en premier, qu’il soit allié ou ennemi.

Malgré sa volonté de rester concentré, l’adolescent ne put s’empêcher de repenser à ce qu’il avait vu et entendu en faisant irruption dans la grande salle. Cet homme à la peau sombre tout d’abord, il était probablement celui qui avait enlevé Akutoku, le visage déformé par la rage d’Otaki, juste avant que la fumée ne les sépare, mais surtout :

« Voi-là ! Maintenant ça ne se fermera pluuus ! »

Cette phrase qu’avait dite Akutoku, pourquoi lui paraissait-elle si peu naturelle ? Il y avait quelque chose de différent de d’habitude, quelque chose d’étranger dans sa voix, son ton, son attitude…

[ Haruhiro ! Bon sang, contente de te retrouver… Ce- ce brouillard, c’est un mélange de vapeur d’eau stagnante et de dioxygène liquide ! Je ne sais pas comment ses propriétés ont pu changer mais… On peut le respirer, c’est inofenssif… Cependant, si jamais une flamme était allumée… Je pense que tout prendrait feu ! Il faut absolument trouver un moyen de sortir d’ici avec Akutoku ! Je vais la chercher par la pensée aussi alor- ]

La voix de Chō qui fit soudain irruption par surprise dans son esprit écrasa complètement le reste des pensées du garçon, le faisant se retourner brusquement.

[ Chō ? Chō t’es toujours là ? ]

Se crispant soudain, Haruhiro manqua d’éjecter la chose qu’il venait de percuter avant de reconnaitre les teintes beiges des vêtements du senpai de Nakamura Chō, le garçon au chapeau qiu s’abillait comme un détective anglais.

«Bon sang ! Pfouah, ça fait du bien de retomber sur ta tête… Mais toi t’as pas l’air content de me voir… Restons ensemble, tu veux ? J’ai perdu Nakamura… »

Baissant sa main, l’utilisateur d’Instant Shift expira l’air bloqué dans ses poumons par le nez, sans quitter son allié des yeux. Une pensée venait de lui traverser l’esprit, mais c’était complètement hors sujet compte tenu de la situation actuelle.

« Elle a trouvé ma tête à l’instant mais je l’ai perdue aussi. Elle m'a apprit que ce brouillard est très inflammable, une petite étincelle et… boom, on meurt tous. », mima Haruhiro en faisant la forme d’une explosion avec ses mains.

« Ton truc c’est la manipulation des souvenirs, c’est ça ? Tu peux rendre ceux que tu as volé aussi ? Dans tous les cas, blackout n’importe quel ennemi que tu trouveras, surtout si c’est un grand type aux cheveux verts ou une Otaki sauvage. »

Un cri strident retentit soudain à quelques mètres des deux adolescents, bien audible malgré le gaz en suspension. D’un regard, Haruhiro fit comprendre à l’esper de le suivre puis s’élança à pleine vitesse en direction du son. La voix n’était pas celle d’Akutoku, il en était sûr, mais quoi qu’il se passait là bas, il n’avait pas d’autre option que de foncer, à moins de rester planté comme un piquet au milieu de nulle part.

Alors qu’il courrait, une masse sombre au sol attira le regard du mercenaire qui pivota immédiatement sur le côté. Un bruit d’aspiration d’air se fit entendre alors que Haruhiro comprenait ce que l’homme essayait de faire.

« Les dieux guident ma main. Ainsi, ma main ne se trompe pas. »

Alors qu'Aibak s’apprêtait à gratter le béton avec le morceau d’os, un pied s’écrasa violemment sur sa main et la plaqua contre le sol dans un bruit de décompression, envoyant le petit pendentif disparaître dans le brouillard.

« Je ne crois en aucun Dieu, mais si tu cherches le jugement dernier, je me ferai un plaisir de t’envoyer en enfer moi-même. »

Un regard haineux pointé sur celui qui avait enlevé Akutoku, Haruhiro ne releva pas immédiatement son pied. Dès qu’il perçut le moindre mouvement de la part d’Aibak, une propulsion localisée envoya son genou heurter la machoire de l’homme à la peau noire dans un craquement, l’éjectant sur le côté.

« Va voir ce que c’était que ce cri, je m’occupe de lui. » dit rapidement l’adolescent en retroussant ses manches tandis que le brouillard se dissipait lentement autour de lui et d’Aibak, conséquence directe de trois compressions supplémentaire.

[ L’air est tellement chargé qu’il est difficile de compresser… saloperie. Mais peu importe. Lui, je vais le briser à mains nues s’il le faut. ]

La zone sans gaz entourant Aibak et Haruhiro s’étendit encore, jusqu’à englober le garçon au chapeau et même les quelques mètres devant lui, créant une sorte d’arène délimitée par l’épaisse fumée bleutée. Près la limite, à l’intérieur de l’ovale, deux jeunes filles apparurent devant le garçon, légèrement semblables malgré leurs expressions totalement différentes.

A plusieurs dizaines de mètres de là, Eitarō restait immobile comme un élément du décor. Il n’avait pas bougé en voyant le brouillard, ni même lorsqu’un cri étouffé lui était parvenu depuis l’autre bout de la salle, près de Superior. A la place, le mercenaire avait fermé les yeux et activé son pouvoir, visualisant une carte en trois dimensions de l’ensemble de la salle dans son esprit. En utilisant la même technique que dans les égouts, il était en mesure de voir tous les objets métalliques l’entourant. A sa gauche, Shoetsu avait fait quelques pas en avant, apparemment en position de combat et prêt à réduire en bouillie quiconque le toucherait. Derrière lui, Ryosei était toujours au sol et de petits objets caractéristiques permirent à l’esper de reconnaître Fuyu, juste à côté. Voilà donc ce qui l’avait frôlé un peu plus tôt. En scannant d’avantage dans la zone derrière lui, Eitarō décela la présence d’une troisième personne dont il ne connaissait pas les objets.

Cette personne était Chō Nakamura, et si elle n’avait pas conscience d’être observée de deux côtés à la fois, elle avait remarqué sans mal le regard inquisiteur de Fuyu qui venait de se relever pour lui faire face.

« Tu es… la télépathe, celle de l’hôpital. »

Lentement, le pied gauche de Fuyu glissa sur le sol vers l’arrière alors qu’elle fléchissait les genoux pour se mettre en position. Mais la fillette s’interrompit, réalisant une nouvelle fois à qui elle avait affaire.

[ Elle peut lire mes pensées… je n’aime pas ce pouvoir. Et elle non plus je ne l'aime pas. ]

Il lui restait une partie de l’énergie qu’elle avait récupéré pour passer au travers des arbres, mais est-ce que cela suffirait pour la battre alors qu’elle pouvait prévoir ses mouvements ? Appliquant la solution en même temps qu’elle l’imaginait, Fuyu fit apparaître une énorme friandise colorée dans son esprit et se focalisa dessus aussi fort que possible. Dans la brume, un craquement rocheux se fit entendre en même temps qu’une surface dure frappait Chō sur l’avant de son corps, la repoussant d’un seul coup en arrière

Un regard hautain verrouillé sur la jeune fille, Fuyu fit quelques pas en avant, les coudes collés contre son corps et les poings tournés vers le haut.

« Même si tu es dans ma tête… je ne te laisserai pas interférer. »

Eitarō se retourna vers l’autre côté de la salle en entendant la phrase de la fillette s’échapper de sa radio. Compte tenu des capacités des deux adolescentes, c’était un match équitable, Fuyu pouvait s’en sortir seule. Se reconcentrant, l’esper reprit la modélisation de sa carte mentale, et agrandit son rayon. Shoetsu avait un peu avancé, prudemment. La vague de détection magnétique se déplaça d’encore quelques mètres vers Superior. Dix, vingt, trente. A exactement vingt-sept mètres et douze centimètres de la position d'EItarō, des objets en mouvement venaient d’apparaître. Aibak, l’homme qui avait enlevé Akutoku. Juste à côté se trouvait Haruhiro et moins de dix mètres plus loin, une personne inconnue puis Akutoku et enfin Otaki. Eitarō fronça les sourcils en faisant un pas en avant et tendit la main.

[ Pourquoi Otaki est-elle sur le sol ? Est-ce qu’ils l’auraient vaincue ? A eux seuls ? Akutoku Reitōko est juste là. C’est proche de ma limite, ça ira. ]

D’un coup, le mercenaire tendit simultanément ses doigts, projetant ses aiguilles désormais invisibles dans la brume en direction du groupe de personnes.

Arrivant au niveau du premier duo à pleine vitesse, près d’un tiers des petites tiges métalliques s'enfoncèrent dans le dos, les bras et les jambes d’Aibak, le renversant vers l’avant. Haruhiro eut tout juste le temps de faire un saut en arrière en voyant l’homme s’écrouler avant que trois aiguilles ne lui transpercent l’avant-bras sans grande précision. Encore plus loin, le garçon au chapeau pu sentir une dizaine de petits points de douleur localisés dans son dos. Eitarō fit claquer sa langue contre son palet en accélérant sa marche en direction du groupe, des morceaux de métal s'élevant autour de lui. A cette distance et sans voir le corps des ennemis, ses aiguilles n’avaient fait égratigner la troisième cible et seulement blesser légèrement Haruhiro. Aibak, cependant, n’avait pas été épargné.

[ La journée a été longue. Un sur trois à quarante mètres, pathétique. ]




***



« Je vous avais dit que j’étais déterminée… Mais vous, à quel point l’êtes vous ? Ahah, je pense que vous avez deux possibilités, monsieur Inoue. Si vous tuez Horikawa, la personne que Nonoka a failli tuer elle-même… Alors la rotation devrait s’arrêter... Cependant, je pense qu’il y a bien 50% de chance qu’en s’arrêtant brusquement, votre sœur soit projetée contre un immeuble et dans son état… Enfin, pour un meurtrier comme vous, j’imagine que ce n’est pas un choix difficile à faire. Où alors vous pouvez aller secourir votre sœur là-dessous mais, je crains que ça ne sauvera pas la situation car, Inoue… Qui va vous sauver vous ? »

Miyamoto écarquilla les yeux en entendant la voix sortant de l’énorme machine. C’était elle. Une inquiétude folle venait de surpasser complètement toutes la colère qu’il ressentait, le faisant se retourner en direction de là où il avait laissé sa petite soeur. Prenant une inspiration, il fusilla la vitre du type_Butterfly du regard, ses yeux étant redevenus normaux après l’avoir vu atterir brusquement devant lui.

« Toi… Utiliser Nonoka comme ça… Tu dois pas savoir ce que c’est, de tenir à quelqu’un, j’imagine. T’occupes pas de moi, sale garce, et fais plutôt attention aux conséquences de tes actes. Tu t’en sortiras pas indemne, cette fois. »

Un bruit semblable à celui d’une turbine se mettant à tourner commença à grandir en puissance au niveau du bras droit de Miyamoto alors qu'il terminait sa phrase. S’avançant légèrement et levant le poing, l’ancien Skill-out reprit la parole plus fort pour couvrir le bruit de chargement, s’adressant à Kousouke Horikawa cette fois.

« M’oblige pas à te faire ça, gamin. J’ai pas essayé de te sauver pour ensuite devoir te tuer… alors ouvre tes putains d’yeux et arrête ces conneries !! »

Un puissant bruit de choc retentit en même temps qu’une formidable bourrasque soufflait les petits gravats sur le toit. Le poing métallique de Miyamoto avait frappé la machine avec assez de puissance pour l’ébranler, mais pas suffisamment pour briser la vitre derrière laquelle se trouvait le membre de Judgement. Inoue poussa un grognement, juste avant que l’un des trois bras restant de la machine ne balaye l’air pour dégager le danger qu’il représentait. Visiblement, le type_Butterfly était seulement réactif au minimum, de la même façon que le serait une personne focalisée sur une tâche en particulier. Se rapprochant une seconde fois pour une attaque éclair, Miyamoto frappa directement dans le bras mécanique cette fois, brisant l’articulation dans des crépitements électriques.

« Tu vas vraiment lui faire ça, à ta copine ?! Cette petite t’aime, alors t’as intérêt à te réveiller ! » lâcha Miyamoto en regardant de nouveau par-dessus son épaule en direction de Nonoka. Elle s’était encore rapprochée de la limite qui avait détruit la pierre comme si elle était aussi fragile que du verre. Les dents serrées, l’aîné des Inoue fracassa le sol de son pied en métal. Ses yeux se rallumèrent de la même lumière bleutée qu'auparavant tandis que le bruit de turbine retentissait de nouveau, deux fois plus fort. Des arcs électriques parcoururent le bras de Miyamoto, puis son torse et enfin sa jambe gauche, qui se mit à émettre le même bruit de chargement. Bien visible dans l’air froid du matin, de la fumée commença à s’échapper des parties métalliques qui constituaient en partie le corps de l’ancien Skill-Out.

« Nonoka est ma petite sœur. J’espère que vous pourrez me pardonner, tous les deux. »




***




Les yeux rivés sur l’écran de télévision, Lily affichait un air à la fois sérieux et surprit. Ne sachant comment réagir à ce qu’elle voyait, elle se contentait de détailler le plus possible les images qui défilaient sur l’écran vidéo.

Divisées en petits rectangles sur la surface rétroéclairée, les images des caméras de vidéo surveillance  étaient difficiles à croire. Cinq d’entre elles offraient différents angles de vue sur la salle dans laquelle se trouvait Superior, et si deux d’entre elles étaient recouvertes d’une fumée bleutée, les autres étaient des sources d’informations aussi utiles que sidérantes. Enfin, un rectangle dans un angle diffusait les images de la caméra postée sur le toit. C’était sur cette dernière que Lily reportait toute son attention. Dans des émissions violentes de lumière, elle voyait son banal chauffeur frapper à répétition la machine qui était vraisemblablement la cause de la rotation du plateau entier, tentant d’arrêter le papillon de métal par la force brute. Machine contre machine.

« J’y crois pas… alors c’est ça qu’il cachait ? »

« J’ai du mal à croire que tu n’étais pas au courant, il travaillait pour toi, tu as du découvrir son passé non ? »

La fillette fit non de la tête, gardant les yeux rivés sur l’écran.

« Hmm mmh, ça faisait partie du contrat qu’on a passé. Évidemment je savais qu’il avait participé à un programme spécial, c’est pour ça que j’ai pris contact avec lui. Mais il m’a dit qu’il accepterait de travailler pour moi à seulement certaines conditions, l’une d’entre elle étant de ne pas enquêter d’avantage sur lui. Je n’aurai jamais imaginé que… »

« Il est de toute évidence plutôt puissant, il a survécu à la chute et même réussi à protéger sa petite sœur, regarde. »

Sur l’écran, une retransmission en temps réel apparu en grand, provenant d’une caméra au niveau de l’entrée de Therma. Une partie de l’exterieur y était visible et en plissant légèrement les yeux, Lily pu discerner la silhouette allongée de Nonoka, à moins de deux mètres du bord de la plateforme tournante qu’était devenu le site.

« Tch ! Je n’aime vraiment pas cette peste mais si elle y reste, c’est lui qui va me tourner le dos. Pirate cette machine et éteins là ! »

« Je refuse. »

La bouche de la fillette s’ouvrit dans une expression de surprise mêlée au choc d’un « Non » si direct venant de son allié. Se redressant encore pour placer son visage juste devant la webcam sur le dessus de la télévision, elle fusilla l’objectif du regard.

« Tu te rebelles contre moi ? Ce n’est pas le moment de plaisanter, n’oublie pas que j’ai quelque chose que tu ne pourras obtenir nulle part ailleurs ! »

« J’ai déjà pénétré le système de Therma deux fois, si en plus j’entre à l’intérieur de cette machine le risque sera trop grand. De plus la station est entrée en mode urgence depuis que son apport en énergie a été coupé et que les batteries de secours ont pris le relai. Ce champ de bataille, aussi bien physique que virtuel sera analysé dans les moindres détails. Même moi je ne peux prendre ce risque face à la technologie de la Cité. »

« Mais- »

« Aucune information que tu pourras me fournir n’est plus importante que ma propre vie, Lily. C’est pourquoi je vais te le dire encore une fois. Je refuse. »

Un immense sentiment de frustration s’était emparé de la fillette qui serra les poings aussi fort que possible. Si même cette personne ne l’aidait pas, comme pourrait-elle réussir ?

[ Je suis vraiment quelqu'un égoïste. ]

Attrapant son micro du bout des doigts, Lily bascula sur trois canaux différents puis se mit à parler.




***




De trois pressions sur l’écran de son gantelet, Azami avait inversé la répulsion magnétique de ses bottes pour la transformer en attraction, se clouant au sol. Retentant Oshiko d’une main, elle pianota rapidement quelque chose de plus sur l’écran, jusqu’à ce que les LED de ses deux gantelets bourrés d’électronique ne s’allument eux aussi. Après avoir lancé un rapide regard à Manzo qui s’accrochait à la pièce en métal comme à une barre de sécurité dans une attraction de fête foraine, elle tira la membre de Judgement vers elle et se laissa tomber au sol en l’entrainant dans sa chute. La couvrant de son corps, la jeune fille posa une main au sol, qui s’aimanta immédiatement contre le bitume.

« Laisse-toi faire ! »

La panique pouvait se lire dans les yeux d’Azami. Quel était ce phénomène ? Et ce scientifique, qu’avait-il dit ? Au niveau 5 ? Alors c’était cette machine qui les faisait tourner ? Ses yeux s’écarquillèrent soudain. Est-ce que cette chose utilisait le pouvoir du garçon à l’intérieur après avoir augmenté sa puissance ?

Lâchant un juron, Azami stabilisa sa position en laissant le bout de ses bottes aimantées au sol et appuya sur un bouton qui retransforma son arme en fusil sniper. La membre de Judgement en dessous d’elle risquait de la gêner mais elle ne resterait décidément pas là à rien faire. Ce garçon était-il seulement en vie ? Cette question en tête, elle prit le toit en joue et passa son œil dans la lunette.

En haut, un visage familier frappait sans relâche la machine dans des fracas métalliques. Azami zooma encore, devait-elle tirer ? Abattre le membre de Judgement à l’intérieur ? Un mouvement de la part d’Oshiko lui fit décaler son canon et presser la détente légèrement plus bas. Le recul de l’arme frappa les deux jeunes filles alors que la balle de fusil explosait la façade en un petit cratère.

Un air ahuri sur le visage, Azami baissa les yeux vers Oshiko qui semblait etouffer sous son poids.

« Arrête de bouger ! Je... »

La voix de la jeune fille sembla refuser de sortir de sa gorge. Pourquoi était-elle soumise à cette situation, elle ? Pourquoi est-ce que tout était à l'envers ? Où était sa cible dans un affrontement comme celui là ? Où était la pourriture à éliminer ? Comme se forçant à la fois à dire et taire sa pensée, Azami articula difficilement les paroles qui suivirent.

« Sur... qui je dois tirer ? »




***




Dans l’oreillette de Miyamoto, un grésillement précéda la voix affolée mais déterminée de la jeune fille aux cheveux blonds.

« Miyamoto ! Éloigne-toi de là ! Je sais comment battre cette machine alors… bouge ! »

Essoufflé, l’ancien Skill-Out recula à l’entente des mots de la jeune fille. Malgré ses efforts, il n’avait pas réussi à déraciner le Butterfly du béton, seulement à le faire reculer. Mais ses coups répétés avaient tout de même eu des effets, du moins sur l’extérieur de la machine. La carrosserie externe était cabossée et enfoncée à de nombreux endroits, deux des petits bras mécaniques étaient hors d’usage et l’épaisse vitre qui protégeait Horikawa était fêlée en deux en son centre, juste au niveau du visage de l’adolescent.

« Elle va sortir de la limite Miyamoto, va la chercher, vite ! »

Aussitôt, l’ainé des Inoue se retourna pour constater avec horreur que Lily disait vrai. Nonoka avait continué de dériver et n’était à présent plus qu’à une trentaine de centimètres du bord du plateau.

[ Je peux… en moins d’une seconde, je peux la rejoindre en moins d’une seconde ! ]

La lumière bleue dans les membres et les yeux de Miyamoto s’intensifia, en même temps que les bruits de turbines qui s’accélérèrent encore. Pour cette impulsion, il aurait besoin d’encore plus de puissance. Alors qu’une vive douleur se faisait sentir au niveau de son cœur, des lumières bleutées apparurent au niveau de son torse, suffisamment brillantes pour être visibles à travers le tissu.

« 120% non… je peux encore aller plus loin. Pour sauver Nonoka… 150% ! »

Les systèmes électroniques et mécaniques de ses prothèses redoublèrent soudainement de puissance en même temps que la douleur qui se répandit dans tout le haut de son corps, l’obligeant à serrer les dents pour ne pas crier. Dans un bruit de courant électrique, le pied métallique de Miyamoto s’était posé contre la vitre du Butterfly après qu’il ait sauté. Un petit moment de flottement s’en suivit puis, d’un seul coup, une décharge à la puissance colossale explosa, repoussant la machine en dehors du toit en créant deux profonds sillons dans le béton renforcé. Filant dans les airs Miyamoto fléchit les jambes et se retourna de façon à ce que ses pieds touchent le sol en premier. Il fallut moins d’une demi-seconde pour qu’il ne fracasse le sol, attrapant Nonoka dans ses bras au même moment. A l’instant où le Butterfly s’était raccroché au rebord du toit de Therma, Miyamoto marchait dos au bord du plateau en tenant sa petite sœur dans ses bras, sa jambe gauche s’enfonçant dans le sol à chaque pas.

Posant un genou à terre, il déposa la jeune fille au sol puis se laissa lui aussi tomber à genoux, ruisselant de sueur.

« C’était moins une… petite sœur… tu vas bien ? »




***




Le mercenaire aux pouvoirs magnétiques s’était arrêté de marcher en même temps que Shoetsu s’était figé, les deux prêtant une attention maximale à la voix qui sortait de leurs radios respectives.

« Marché conclu. »

L’esper aux pouvoirs magnétiques réarrangea les larges pièces de métal qui l’entourait et en fit léviter une jusqu’à ses pieds. Il n’était plus qu’à une dizaine de mètres du groupe mais l’information qu’il venait de recevoir primait sur le reste dans l’immédiat. Pressant un bouton de sa radio, il donna des ordres à ses subordonnées.

« Fuyu, Otaki, je vous laisse gérer la situation ici quelques minutes. Récupérez Akutoku vivante, faites ce que vous voulez des autres. Ne me décevez pas. »


D’un mouvement du bras, Eitarō planta deux larges morceaux de métal dans le mur derrière lui puis les fit lentement tourner jusqu’à tracer un profond sillon circulaire. Une puissante force magnétique fut appliquée sur l’endroit ciblé au moment où l’esper ouvrit la main, ce qui eut pour effet de repousser vers l’extérieur le pan de mur circulaire qui vint s’écrouler au sol en se brisant. Une plaque tordue sous les pieds, Eitarō sortit par le trou qu’il avait créé dans la façade, échappant enfin au phénomène qui touchait le sol et tout ce qui était en contact avec ce dernier. Shoetsu quand à lui disparu totalement de son champ de vision, semblant foncer vers les étages supérieurs par les escaliers. Tout en s’élevant lentement vers le toit, droit comme un I et les mains dans les poches, Eitarō regarda l’ombre de Shoetsu traverser les couloirs des étages de Therma à une vitesse ahurissante. Cet homme… devrait-il s’en débarrasser à la première occasion ?

Une fois que Shoetsu eut atteint le toit, ouvrant la porte de métal y menant d’un bon coup de pied, l’esper aux pouvoirs magnétiques baissa en altitude pour poser lui aussi un pied à l’endroit où se tenait Miyamoto quelques instants plus tôt. Les deux espers restèrent ainsi sans bouger ni parler près d’une minute, le seul bruit brisant le silence étant les chocs répétés des appendices géants de la machine qui escaladait lentement la façade opposée. Crac. Crac. Crac. Finalement, il leur apparut, le Butterfly géant qui les avait enfermés dans ce piège mortel, l’insecte de métal à la puissance dévastatrice. Les mains toujours dans les poches, Eitarō détailla le monstre avant de pencher légèrement la tête sur la droite. D’un certain côté, c’était comme s’il affrontait Shiina Sumire, et même si devoir se débarrasser de l’un de ses jouets ne l’enchantait pas vraiment, la taille démesurée de la machine provoqua quelque chose chez lui ; de l’intérêt. Cet affrontement pourrait bien être intéressant, tout compte fait.

Tels des challengers arrivés à la dernière salle d’un donjon, les deux mercenaires dévisagèrent le boss de dernier étage en s’avançant. Ils étaient là pour la même raison, le vaincre. Le contraste était présent, pourtant : Si l’un d’entre eux était habillé d’un costume quasiment impeccable, très onéreux et assortit de chaussures de cuir de qualité, le second n’était vêtu que de rangers boueuses et d’un pantalon de treillis pour la partie inférieure, ainsi que d’un débardeur blanc taché de sang, lui laissant les épaules et les bras à l’air libre.

« On ne doit pas le laisser se stabiliser à nouveau. Je vais aller au contact, je te laisse me couvrir, Kimura-san. » sourit brièvement Shoetsu d'un air sûr de lui avant de s’élancer vers la machine à la vitre craquelée, comme un prédateur sur sa proie.

Quatre morceaux de métal fusèrent sur l’engin en même temps que le mercenaire touchait la patte principale gauche qui vibra soudainement avant d’exploser en pièces détachées et tordues, faisant perdre l’équilibre au bipède. L’un des projectiles d’Eitarō enchaina immédiatement l'attaque et acheva de détruire la vitre derrière laquelle se trouvait Horikawa, la réduisant en centaines de petits morceaux de verre en se plantant juste au dessus de l’épaule du garçon.

« Doucement ! La consigne est de le garder en vie. »

« Si tu veux que ce garçon vive, sors-le de là avant que je ne l’embroche, et toi avec. »

Élevant un peu la voix tout en faisant léviter une dizaine de projectiles dans son dos qui se mirent à tourner sur eux même en vrille, Eitarō s’adressa à une autre personne, qui l’écoutait sûrement.

« Shiina Sumire. J’espère que tu admires ta défaite, car elle ne fait que commencer. »
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Akutoku Reitōko

Akutoku Reitōko

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MessageSujet: Re: [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku)   [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 EmptyDim 4 Mar - 5:08

« Laisse-toi faire ! »

Onigawara Oshiko laissa ses yeux emplis d’appréhension rouler en direction d’Azami. Manzo était désormais stable contre le morceau de métal recourbé que la membre de Judgment aux cheveux noirs avait bien fait attention de ne pas trop rouiller. Mais à présent, le problème venait plutôt de la mercenaire à côté d’elle qu’allait faire Azami à présent ? Il semblait que toute cette situation semblait aussi lui faire frôler les limites. Si personne n’était là pour l’arrêter, qui sait jusqu’où elle pourrait aller ? Oshiko serra les dents en voyant le canon de l’arme de l’adolescente se pointer en direction du garçon dans la machine au loin, son regard traduisant le stress lié à la panique.

« Ah- Attends, Miura-san, non ! »

Le tir d’Azami avait raté sa cible après qu’Oshiko ne se soit posté sur son arme pour la dévier légèrement. La membre de Judgment n’avait pas vraiment réfléchit, mais elle comptait être la barrière qui empêchait sa camarade d’aller trop loin. Après tout, c’était elle, la seule représentante de la loi de la Cité Scolaire ici… Même si Judgment se comparait plus à un conseil scolaire, elle se devait de faire en sorte quand elle le pouvait que tous les étudiants ne dépasse pas les bornes. Et Azami Miura, quel que soit son lieu d’origine, n’échappait pas à la règle. Le regard des deux jeunes fille se croisa, alors qu’Onigawara tenta de soutenir celui de sa camarade avec une expression condescendante malgré le poids qui commençait à lui faire mal au ventre.

« Arrête de bouger ! Je... »

« …Miura-san… »

Le regard de la membre de Judgment se posa en direction du toit qui semblait être le centre de la commotion. Elle sentait que quoi qu’il pouvait se passer là haut, c’était là bas que ça avait du commencer, et c’était là bas que ça allait finir, qu’ils interviennent ou pas.

« Sur... qui je dois tirer ? »

« … Trouvons la réponse tous ensemble… Miura-san. »



♦♦♦



« Donc finalement… Il a décidé d’aller chercher sa petite sœur, hein. »

Shiina Sumire, assise sur les banquettes arrière de la camionnette blanche conduite par RagDoll, un mercenaire du Dark Side habillé dans un grand manteau rose, regardait le feedback vidéo donné par les capteurs installés sur le Type_Butterfly, l’imposant prototype de drone fabriqué par la Cité Scolaire. L’image vidéo sur la tablette de Shiina commençait à vibrer et à grésiller, les coups de l’apparent cyborg avait endommagés plusieurs zones de la machine. D’une façon ou d’une autre, Shiina sentait que ses prises sur la situation commençait de nouveau à lui échapper. C’était mauvais. Ce n’était pas comme ça que cette situation avait été prévu, elle avait été obligé d’improviser.

« Mademoiselle, je ne vois pas ce qu’il se passe sur votre grosse tablette tactile, mais… Si vous pouvez faire tourner des trucs aussi grands avec cet espèce de boîte de conserve, pourquoi ne pas tout simplement mettre hors d’état de nuire ce type ou tous ceux qui sont nos ennemis en les faisant tourner eux aussi… ? Je veux dire, ça me semble évident. »

Sumira vint passer une main sur sa coupe de cheveux pour ajuster une mèche qui venait de tomber devant son œil gauche à cause de la conduite « originale » de RagDoll.

« Je ne peux pas cibler des êtres humains avec le pouvoir d’esper du Butterfly. Seulement des objets. »

Une expression étonnée vint apparaître sur le visage de RagDoll, qui pencha la tête en direction du rétroviseur en continuant de tourner autour de la zone centre de Therma qui elle, tournait sur elle-même.

« Et je peux savoir pourquoi ? C’est le truc le plus ridicule que j’ai jamais entendu. Une arme qui ne peut pas cibler des humains… Je veux bien que ce soit un prototype votre machin là, mais je veux dire… Comment est-ce qu’il tout simplement capable de faire la distinction, et pourquoi ? Je croyais que le garçon était dans le comas et qu’il ne contrôlait rien ? »

« Il l’est. Je pense que c’est un système de sécurité installé par les scientifiques et les ingénieurs qui travaillaient sur le projet. Je ne sais pas quels pouvoirs d’esper ils ont déjà intégrés dans la machine pour tester le prototype, mais ils durent peut-être activer une sécurité de ce genre pour empêcher la machine de viser ses constructeurs par accident pendant les ajustements. Du moins, c’est ce que je pense. »

RagDoll jeta le détonateur du collier explosif d’Haruhiro devant lui sur le tableau de bord, manquant de l’activer alors que celui-ci roulait en direction de la vitre après un virage mal assuré qui fit tourner tout le véhicule.

« Dis comme ça, ça fait sens… Bon, et alors, qu’est ce qu’on fait à présent ? »

« On attend que l’un des côtés avance sa plus grosse pièce. On attend l’échec et mat, et on se retire après avoir sécurisé notre propre fuite. »

Un sourire apparu sur le visage du jeune esper, alors qu’il regarda en direction de la station d’épuration d’eau en faisant tourner le volant.

« Ça sonne comme un plan ! »


♦♦♦


*Krak*

La chaussure du garçon imprima sa trace dans la main d’Aibak en lui fracturant les phallanges, un de ses doigts se tordit sur l’autre côté à cause de la force et de la vitesse de l’attaque surprise. Mais aucun son ne s’échappa de la gorge de l’homme, qui regarda son outil rouler bien trop loin hors de sa prise en se crispant derrière son énorme masque de crâne.  La douleur dans sa main droite ne lui procura pas plus de réaction malgré qu’elle fut ressentie au maximum. Il souffrait déjà continuellement depuis que l’artefact qui lui servait à diffuser l’énergie destructice du grimoire, le Crâne d’Ogun, avait été détruit par la petite fille aux cheveux bleus.

« Je ne crois en aucun Dieu, mais si tu cherches le jugement dernier, je me ferai un plaisir de t’envoyer en enfer moi-même. »

« … »

L’homme imposant, sa main toujours bloquée vers le sol, tenta de lever son bras gauche vers le garçon, mais à peine eut-il entamé le mouvement que le bruit de l’air explosant vint s’accompagner d’un coup de genou en dessous du masque d’os, faisant claquer la mâchoire du sorcier vaudou sur sa langue dans un bruit de jointure rouillée. Le coup avait été accompagné d’assez d’énergie pour faire glisser le corps de l’homme sur le côté, amenant Aibak à être légèrement éjecté sur le côté sans qu’il n’ait le temps de répliquer. Ce garçon allait trop rapidement pour qu’un puisse tout simplement le combattre avec de la force physique.

« Va voir ce que c’était que ce cri, je m’occupe de lui. »

Le sempai de Nagatenjouki, habillé d’un costume complet beige, d’une chemise blanche en dessous et d’un chapeau s’empressa de le réajuster alors que des petites bourrasques arrivaient jusqu’à lui. Le combat faisant rage non loin entre Haruhiro et cet homme à la peau noire, mais le mercenaire semblait avoir totalement le dessus sur son ennemi, celui-ci ne pouvant que garder et continuer d’encaisser les manœuvres éclairs se répétant dans sa direction.  Le télépathe renifla prestemment en voyant le gaz opaque s’éloigner aux alentours par l’effet d’Haruhiro lui-même.

[ C’est inutile d’essayer de le stopper, ça au moins, je le sais… Pour l’instant, je dois retrouver-… ! ]

Et tout d’un coup, le sourire du sempai pris la forme d’un rictus embêté. Il n’avait pas à marcher beaucoup plus : à sa gauche, postée sur un bord d’Exterior et entourée de pointes de glace acérées, Akutoku Reitoko s’était dévoilée derrière le rideau de fumée. Plus loin, à sa droite, ses cheveux violets tombants au sol alors qu’elle était à genou, Otaki Sumire était dans la position opposée et tournait le dos au télépathe. Ses mains étaient postées sur son visage si bien que quelque soit le point de vu, il était impossible de le distinguer, et de léger tremblement accompagné d’un aura meurtrier l’entourant indiquait que s’approcher était tout autant une mauvaise idée. Le garçon au chapeau inspira par le nez en se rappellant les paroles d’Haruhiro. [ Ton truc c’est la manipulation des souvenirs, c’est ça ? Tu peux rendre ceux que tu as volé aussi ? Dans tous les cas, blackout n’importe quel ennemi que tu trouveras, surtout si c’est un grand type aux cheveux verts ou une Otaki sauvage. ]

[ Je pourrais essayer de trafiquer la mémoire de Sumire-kun de nouveau… Mais j’ai l’impression que si j’essaye, cette fois, elle ne me laissera pas en un seul morceau. Elle semble hors d’état de nuire, alors je devrais me focaliser sur Akutoku-chan, maintenant que son agresseur est maîtrisé par Haruhiro-kun ! ]

Deux compressions d’air et l’éclatements de morceaux d’os du masque d’Aibak répondirent aux pensées de l’étudiant qui s’empressa de s’approcher de la jeune fille aux cheveux bleus. Ses couettes avaient été faites, mais même de cette façon, ses cheveux partaient dans tous les sens comme une construction chaotique. Un léger tracé sombre dans ses pupilles dilatées donnait presque l’impression que ses yeux couleur océan étaient ceux d’une espèce de reptile.  Le sempai de Nakamura fronça les sourcils en s’arrêtant de marcher vers Akutoku dans la zone privée fumée. Quelque chose n’allait pas chez elle, dénotté par un large sourire taquin dirigé vers lui. Il se crispa alors que les yeux se dirigèrent dans sa direction.

[ Un leurre ? Non, on dirait que c’est vraiment elle mais… Elle doit être sous l’effet de quelque chose, elle n’est pas dans son état normal. Je dois la récupérer avant que Sumire-kun revienne à elle, pendant qu’Haruhiro-kun gagne du temps ! ]

Tout d’un coup, des bruits simultanés de lames fendant l’air surpris le télépathe qui tourna la tête derrière lui en pensant à des tirs. Il n’était pas loin de la vérité, puisque de véritables pointes de métals, projetées à une vitesse difficile à discerner, venaient de se ficher dans la peau de l’imposant homme à la peau sombre, qui vacilla sous la puissance de la rafale qu’Haruhiro venait d’éviter d’un bond agile. Criblé de projectiles métalliques, celui-ci resta à terre sans pouvoir bouger, son sang commençant à se répandre sur le sol. Le sempai de Nakamura se mit alors à serrer les dents en fermant un œil, tout en se mordant la langue. De vifs pics de douleurs venaient de se faire sentir le long de son dos. Il avait été touché ?

[ M-merde ! Qu’est-ce-que c’est que ça… L’esper de l’attaque de l’hôpital ? ]

L’étudiant au chapeau fut forcé de poser un genou à terre en tournant la tête en direction d’Haruhiro et du kidnappeur. Le mercenaire aux cheveux en pétards ne semblait pas gravement atteint, comparé à celui qui se tenait non loin de lui, ensanglanté. Si cet esper aux pouvoirs incroyable devenait leur ennemi, alors tout allait devenir plus compliquer, c’était sûr. Est-ce qu’il arriverait à s’approcher assez de celui-ci pour le toucher et l’empêcher de nuire ? L’idée semblait tout simplement folle. Même Haruhiro, ayant perdu une partie de sa confidence, semblait troubler. Mais si celui-ci venait de derrière eux… Quand était-il de Chō Nakamura ? Cette pensée fit serrer les dents encore plus fort au télépathe, mais cette fois, pas à cause de la légère douleur dans son dos.

La membre de Judgment lança son bras devant elle pour tatonner le sol à la recherche de sa casquette qui venait d’être projetée après le choc. Après un râle, celle-ci roula sur le côté pour regarder en direction de sa désormais adversaire. L’autre esper de l’attaque de l’hôpital, celle qui pouvait foncer à une vitesse incroyable et être protégée des assauts extérieurs. Comment Nakamura pouvait rivaliser avec un pouvoir à la puissance offensive comme défensive aussi importante ? Tournant son regard vers son adversaire avec sa télépathie d’activée, Chō avait tout de même une certitude, son adversaire n’était pas une experte des pouvoirs télépathiques de haut niveau.

[ La technique de fixer son esprit sur un point fixe… ça marche plutôt sur les télépathes de niveau inférieur à 4, et beaucoup mieux lorsque l’on est pas dans une situation comme celle là… Ce camouflage grossier n’est pas assez pour m’empêcher de voir défiler ses pensées. Mais dans tous les cas… Est-ce que ça peut vraiment m’aider contre un tel pouvoir d’esper ? ]

Derrière la sucette multicolore, le cerveau de la dénommée Fuyu était en ébullition. Visiblement, la télépathe n’était pas vu de façon très positive par la jeune fille, et celle-ci ne comptait pas simplement la laisser partir comme ça sans s’assurer qu’elle n’était plus en état de nuire. Nakamura continua de faire sembler de chercher sa casquette en détournant le regard alors que son autre main, derrière son dos, raffermissait sa prise sur un pistolet tranquillisant « emprunté » à un scientifique. Elle ne savait pas combien de capsule elle avait à sa disposition, mais elle savait qu’un seul tir pouvait fonctionner… Car si un seul ratait, l’armure de Fuyu devrait sûrement la protéger de tous les autres prochains coups qu’elle pouvait tirer.

[ Tous les autres sont devant… Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais je dois m’occuper d’elle rapidement si je veux avancer et pouvoir leur prêter main forte… Je n’aurais qu’un seul essai, alors il faut que je le fasse compter ! ]

De multiples légères douleurs se firent sentir par l’adolescente alors qu’elle se releva enfin. Fuyu fonçait dans sa direction, prête à la balayer avec sa capacité… Cela voulait dire qu’elle devait avoir déployée sa genre de protection dont elle semblait douter elle-même dans sa tête. Son pouvoir n’allait plus tenir longtemps ? Pas le temps, Nakamura devait exploiter cette apparente baisse de confiance. La fumée se dissipa de façon sphérique sur le passage de Fuyu. La protection était là. Il n’y avait qu’une seule façon possible de faire en sorte qu’elle disparaisse… L’empêcher de se concentrer.

[ Maintenant… HALTE !!!]

Comme le son d’un haut parleur, la voix de Nakamura se répercuta dans l’esprit de Fuyu de la même façon que si on lui avait directement criée dans les oreilles. Se les boucher ou fermer les yeux se servirait à rien : le son continuait de s’intensifier, comme emplifié tel un écho dans une grotte. Chō leva son arme en se crispant légèrement, elle s’était fait mal au coude en tombant. N’hésitant pas une seconde, elle tira avec son pistolet tranquilisant en direction de l’épaule de Fuyu peu après l’utilisation de sa célèbre technique d’appréhension de criminel.

« Désolé pour ça mais… Reste à terre, s’il te plaît ! »

Alors que Nakamura se mit à courir sur le côté pour rejoindre le groupe se trouvant plus loin droit devant, une image étrange se mit à apparaître dans son esprit. Apparemment, elle n’avait pas encore coupée la liaison télépathique qu’elle entretenait avec la jeune mercenaire aux cheveux bleus. Une sucette colorée apparue alors dans sa tête, avant qu’elle ne se retourne, pour remarquer que le dard tranquilisant avait été stoppé avant d’atteindre sa cible. Deux yeux bleus étaient vissés dans sa direction.

« Que- ?! »


♦♦♦


« Tch… Une partie des capteurs a déjà été paralysée par cette saleté de cyborg, Inoue… Le Type_Butterfly ne sera bientôt plus qu’une épave. »

Le visage de Shiina Sumire se mit à devenir lentement plus sombre, ses yeux rivés sur la réception caméra hasardeuse du drone qui grimpait désormais la paroi de Therma pour revenir se poster sur le toit de celle-ci. Le piège mis en place par Shiina n’avait toujours pas fonctionné, si bien que sa crispation fit apparaître une lueur semblable sur le visage de RagDoll. Si celle qui lui donnait des ordres se mettait à envisager la défaite, alors il n’allait sûrement pas tarder à changer de camp. Shiina devait sûrement savoir qu’avoir un personnage chaotique comme RagDoll comme allié signifiait qu’une mutenerie était totalement plausible. Et tout d’un coup, l’expression du visage de Sumire dans le rétroviseur changea totalement sous les yeux du mercenaire.

« Il est arrivé…  Alors ça commence. »

Spoiler:

Une série d’explosion et de craquements multiples résonnèrent aux oreilles de RagDoll qui ne put s’empêcher de lever la tête derrière lui : ses bruits venaient de la récéption audio du drone  « sous le contrôle » de Shiina Sumire. Assauts après assauts, l’image principale relayée par les caméras fonctionnant encore étaient les morceaux de la machine qui volaient en tout sens. Les pattes, la vitre, les stabilisateurs, les fines ailes de plastiques, et puis enfin, la caméra, si bien que la dernière image qui parvint à Shiina fut un projectile métallique projeté par Eitaro Kimura. Au lieu de rester prostrée devant sa tablette tactile, l’intéressé semblait au contraire en plein travail puisque celle-ci s’était mise à allumer son téléphone et à taper de multiples instructions sur l’écran avant de venir le connecter à la tablette avec un cable. La voix du mercenaire aux cheveux verts résonna à travers la réception audio encore fonctionnelle du drone.

« Shiina Sumire. J’espère que tu admires ta défaite, car elle ne fait que commencer. »

RagDoll ne put tout simplement pas frissonner en entendant la phrase menaçante de l’esper, tout simplement à cause du remue-ménage sur les banquettes arrières. Quoi qu’elle était en train de faire, Shiina Sumire avait visiblement quelque chose de prévu.

« Camille-kun, accélère et continu la rotation autour du bâtiment, mais rapproche t’en. Et utilise ton pouvoir d’esper pour me retenir, il doit te rester assez de contrôle pour au moins faire ça. »

Les mots prononcés par la dirigeante du Bloc K n’eurent au départ aucun sens à RagDoll, avant que celui-ci ne regarde dans le rétroviseur Shiina ouvrir la trappe supérieure de la camionette blanche. Manqua un hoquet de surprise en la voyant grimper au sommet du véhicule malgré la vitesse de celui-ci, RagDoll s’empressa de se concentrer à la fois sur la route, mais aussi sur deux filins de cotons qui vinrent s’aggripper aux chevilles de la femme aux cheveux noirs.

« Merde- mais, qu’est ce que vous foutez ?! A la vitesse où on va, vous allez pas pouvoir rester sur le toit ! Et comment ça, me rapprocher ?! »

« Eitaro Kimura-san vient de détruire 85% des capteurs de la machine. Je suis incapable de la guider à présent, et je n’ai aucun visuel. »

Shiina Sumire termina de grimper sur le toit alors que le véhicule accéléra d’autant plus malgré l’air totalement désemparé de RagDoll qui la prenait maintenant pour rien d’autre qu’une folle furieuse suicidaire. Les cheveux de Shiina voletaient dans tous les sens derrière son cou alors que le vent lui giflait le visage. La camionnette blanche entama un nouveau virage entre deux bâtiments en construction, la grande station d’épuration Therma encore cachée par un long mur de béton. Son téléphone et sa tablette en main, la femme qui se tenait sur le toit du véhicule, son dos penché vers l’arrière à cause de la vitesse de celui-ci, n’était plus tenue que par les filins de RagDoll qui luttait pour les contrôler eux ainsi que le véhicule.

« ET EN QUOI C’EST SENSÉ EXPLIQUER POURQUOI VOUS VENEZ DE MONTER SUR LE TOIT EN ME DEMANDANT D’ACCÉLÉRER ? »

La pokerface de Shiina s’intéressa aux bruits des nouveaux assauts des assaillants du Butterfly. Malgré qu’il ne puisse plus se déplacer, celui-ci tentait apparemment encore de se défendre des obstacles autour de lui en envoyant aux alentours quelques espèces de bourrasques, utilisant les propres morceaux de verre projetés en tout sens de sa vitre pour créer de petites pointes. Cependant, trop petites, celles-ci ne servaient qu’à effectuer de petits souffles de vents avant d’être désintégrée par la force de rotation.

« Sans la majorité de ses capteurs, le Type_Butterfly ne peut plus se déplacer correctement, plus détécter et éliminer efficacement les menaces, et surtout plus analyser correctement ses alentours. La seule chose qui doit encore marcher correctement, c’est le système qui lui permet de récupérer des informations des autres drones, c’est la plus protégée. »

« ET EN QUOI C’EST UNE BONNE CHOSE ? DESCENDEZ, S’IL VOUS PLAIT, VOUS NE M’AVEZ PAS ENCORE PAYÉ ! »

Shiina cligna des yeux en direction de la lumière du soleil s’échappant de droit devant elle, sur la route qu’était en train d’emprunter RagDoll. Levant son téléphone malgré le puissant souffle d’air qui lui giflait les joues, Shiina Sumire activa l’application appareil photo de son portable, se mettant aux aguets comme si elle se préparait à quelque chose de spécial, comptant presque les mètres dans sa tête.

« A vrai dire, c’est terriblement embêtant… Mais dans le même temps, ça me permet d’exploiter une faille majeur. Au shōgi, l’idée n’est pas simplement de foncer vers la victoire avec son armée au complet. Si il le faut, le joueur le plus déterminé doit être prêt à laisser toutes ses pièces tomber pour qu’assez puisse passer et lui fasse rafler la victoire. Tu te souviens du système de sécurité installé par les scientifiques ? »

Les yeux de RagDoll se rallumèrent alors qu’une ampoule apparaissait au dessus de sa tête. Shiina pris une longue inspiration alors que la fin du long mur de béton était en vu. Dans quelques secondes, la station d’épuration Therma allait être en visuel.

« Si le Type_Butterfly n’est plus capable d’analyser ce qui l’entoure correctement, alors il ne doit plus pouvoir faire la différence entre un humain et un objet. C’est précisément parce qu’il est plus endommagé… Qu’il devient encore plus dangereux. Pas parce que le pouvoir d’Horikawa est puissant… Mais parce qu’une fois qu’il a ciblé un objet, il ne lui échappe pas. »

«  Le leurre sur le toit… Alors depuis tout ce temps, celui que vous attendiez là haut… Celui pour lequel vous avez préparé un piège de ce genre avec le drone… »

Un sourire se dessina sur le visage de Shiina alors que le véhicule dépassa enfin le mur de béton pour laisser à la femme aux longs cheveux noirs dans le vent tout le loisir de diriger son téléphone en mode photo en direction du toit de la station d’épuration.

« C’est ça. La pièce la plus importante. Eitaro Kimura. »

Dans le viseur de l’appareil photo, Shiina zooma en direction d’une silouhette floue qui se tenait un peu en retrait autour de projectiles en métal recourbés. Oui c’était ça. A la manière de l’image distante d’un drone Wasp, elle allait devenir, pendant cette fraction de seconde, les yeux du papillon. D’une pression du doigt, Shiina Sumire activa la réception audio du Type_Butterfly qui fonctionnait encore.

« Eitaro Kimura-kun, merci pour cette partie. Echec et mat. »

Lâchant son téléphone au vent, Shiina Sumire traça un cercle autour de la photo floue envoyée au Drone Butterfly. Un soubresaut, du côté de Shoetsu et d’Eitaro se fit sentir au niveau de Kousuke Horikawa. Les cables qui l’entourait venaient apparemment d’envoyer un ordre qui n’était plus interprété correctement, si bien que rien ne se passa à part un grésillement éléctronique puis un léger bip-bip à peine audible. Et puis, un doigt de Kousuke bougea, alors que ses yeux restaient fermés. Ce n’était pas l’œuvre de sa volonté, mais celle de l’ordre éléctrique qui venait d’être envoyé à son cerveau. Celui de viser une cible.

Et si il n’y avait plus d’appendice disponible, n’importe quel pointeur suffirait. Eitaro Kimura, comme les nombreux morceaux de bétons réduit en cendre jusqu’à maintenant, se mit alors à tourner sur lui-même, alors que dans un grand fracas, la rotation de la zone s’arrêta brusquement en faisant trembler la station d’épuration. C’était la dernière manœuvre du Type_Butterfly qui s’écroula en déversant son contenu, un étudiant de Judgment et des cables sur le sol, devant une ombre bougeant à grande vitesse tel un morceau de bois resté accroché à une perceuse allumée.


♦♦♦


La nouvelle secousse avait légèrement faite trembler l’intérieur de la station d’épuration Therma, si bien que des morceaux de verres venant du toit s’étaient mis à tomber du ciel en même temps que quelques blocs en béton venant des nombreuses fissures dans le plafond. Les rayons du soleil s’étant complètement levé vinrent tracer des lignes sur le sol craquelé de l’étage où se trouvait le groupe, maintenant que l’entiereté de la fumée opaque s’était dissipée. Le télépathe, après avoir jeté un léger coup d’œil à Haruhiro pour s’assurer qu’il allait bien lança un regard derrière lui. Il cru distinguer Nakamura et une autre personne, mais n’eut pas le temps de penser puisqu’une voix sussurante retentit dans son oreille droite.

« Hooooy sem-pai ! Quel plaisir de vous voir tout d’un coup ! J’avais justement envie de vous parler, sugoi-ne~ ! »

Haruhiro avait visiblement crié quelque chose en direction de la jeune fille, mais celle-ci ne lui adressa pas un seul regard. Les yeux bleus aquatiques étaient dirigés en direction du télépathe au chapeau dans sa veste beige, qui se crispa un peu en l’entendant. Tentant de garder un air calme et composé, celui-ci fit plusieurs pas en direction d’Akutoku Reitoko. Allongée comme elle l’était sur le bord d’une machine totalement congelée, Superior, l’adolescente avait un air narquois et son rire de crécelle semblait empreint d’une violente ironie. Malgré son visage innocent et ses traits délicats, le regard qu’elle envoyait à son sempai semblait perverti et, s’accompagnant à ses vêtements salis, ses cheveux mal coiffés lui tombant autour de son visage et à son grand sourire, simplement la regarder semblait immoral.

« Reitoko-chan… Haruhiro est là, et Nakamura aussi, nous devons vite nous en aller, tu n’es pas en sécurité ic- »

« Hahahahahaha~, qu’est ce que vous êtes drôle, sempai ! Toujours à ramener les choses aux autres, hein ? »

Le garçon plissa les yeux en tentant de comprendre ce qui avait pu arriver à Akutoku Reitoko. Le son de son rire enfantin résonnait encore dans ses tympans, et celui-ci, sans savoir pourquoi, sentait que quelque chose de mauvais allait arriver. Il lança un regard sur le côté pour voir qu’Otaki Sumire était toujours agenouillée au sol à se tenir un œil. Non… Les mauvaises vibrations semblaient venir d’Akutoku. Alors que les petites lèvres roses se remirent à bouger, le télépathe fit un nouveau pas en avant en avalant sa salive.

« Reitoko-chan, je n’ai pas le temps de tout t’expliquer, mais vient vite avec nous ! Il ne reste plus beaucoup de temps avant qu’ils-  »

« Bla-bla-bla. »

La tête d’Aku se pencha sur la gauche, la droite, puis de nouveau la gauche comme si celle-ci était en train de s’ennuyer sévère. A la manière du chat de Cheschire, celle-ci s’allongea un peu plus sur le bord de la grande machine pour regarder le garçon au chapeau avec plus d’attention. Le bruit du magicien non loin d’Haruhiro se mettant à tenter de bouger résonna en même temps que les doigts de l’adolescente qui se mirent à tapoter frénétiquement sur le métal.

« Pfuuuh !~ Et dire qu’avec tout ce que vous avez fait, vous arrivez encore à me regarder dans les yeux, moi et tous les autres… C’est quand même assez impressionnant, sempai. Quand on sait que c’est votre faute si tout ça arrive depuis le début. »

L’étudiant de Nagatenjouki haussa un sourcil en direction de l’adolescente aux cheveux et aux yeux océan. Aku tentait de le monter contre les autres ? Il savait pertinemment qu’il n’avait rien à se reprocher, il devait donc y avoir une raison pour qu’elle se mette à mentir, cependant, son impression que quelque chose de terrible allait lui arriver continuait de grossir comme une ombre dans son dos.

« Ahah, mais suis-je bête ! Bien sûr que ça ne vous fait rien… Puisque vous vous l’êtes fait oublier, sempai ! »

Un doigt d’Akutoku se leva doucement en direction du garçon habillé en beige, pétrifié sur place. C’était comme si une lance venait de se planter dans son ventre. Il se mit à avaler sa salive en clignant des yeux. Son visage se mua rapidement en une expression effrayée, comme si Aku venait de devenir un démon qui jouait avec lui. Il lança un regard d’incompréhension en direction d’Haruhiro, puis revint regarder l’adolescente.
« Ou… Oublier ? Qu’est ce que tu veux dire, Reitoko-chan… ? »

Le doigt d’Aku vint rapidement se poster sur ses lèvres alors que le sourire de celle-ci s’agrandissait. Deux jolies jambes aux genoux roses et aux marques brunes de terre vinrent apparaître alors que l’adolescente avait décidé de sortir de sa position allongée pour s’asseoir sur le bord de la machine gelée, au milieu de ses pointes.

« Grâce à Damballa-san, j’ai pu enfin ouvrir les yeux. Je me souviens enfin des choses… Des choses que vous m’avez faite oubliée, Akechi sem-pai.~ »

Une chaleur insupportable pris Kyo Akechi à la gorge. Il se mit à suffoquer alors que de la sueur s’écoula de ses tempes, l’obligeant à placer ses mains à son cou. Ce nom venait de revenir des tréfonds de sa mémoire, et comme une flamme, était lentement entrain de transformer son esprit en un chaos sans nom. Le souffle du garçon s’accéléra en même temps que les battements de son cœur qui semblaient redoubler d’intensité, lui donnant l’impression que son cœur allait sortir de sa poitrine. Un gargouillement étouffé s’échappa de sa gorge nouée.

[ Kyo… Akechi… C’est… C’est mon nom… Le nom… Le nom que je me suis fait oublier… Que j’ai fait oublier à tout le monde… Qui ne figure plus dans la Data Bank… Co… Comment… Hrrrk…  Comment… ?! ]

« N-… Comment… ?! »

« Akechi-san, c’est vous qui m’avez faite oublié les moments que j’ai passé au Bloc K… C’est aussi vous qui avez servi à faire oublier à des dizaines d’étudiants… Non, sûrement plus, des tonnes d’expérimentations du Dark Side. Vous étiez un toutou de la Cité Académique… J’imagine que c’est pour ça que vous avez tenté de tout faire oublier à tout le monde, y compris vous… Mais les mensonges finissent toujours pas revenir à la surface, mon petit sem-pai adoré.~ »

Akutoku Reitoko fit un petit saut hors de la machine gelée alors que sa glace éclata en morceaux, envoyant des minuscules morceaux translucides voleter dans les airs tout autour d’elle comme des petits éclats de verre.

« N-… Non… Non, c’est pas possible.. Ahah, pas possible… Pffahah… C’est pas vrai, c’est… C’est une blague, pas vrai ? Non, un piège… C’est un piège ! Tu essayes de me convaincre de tout cela alors qu- »

Le rire affolé et stressé du garçon s’évanouissa dans sa gorge alors qu’Akutoku pencha la tête sur le côté en lui souriant. Cette fois, il le vit parfaitement bien. Ce qui le regardait, c’était les yeux d’un boa, un serpent s’enroulant autour de son corps pour l’écraser lentement entre ses anneaux. Il se sentit alors totalement piéger. Est-ce que c’était vrai ? Est-ce qu’il était un membre du Dark Side depuis le début ? Est-ce qu’au final, la tâche noire qui l’intriguait tant dans sa mémoire n’était pas le côté sombre de la Cité Scolaire, mais son ancien lui, ou la trace qu’il avait laissé en s’effaçant ? Le monstre qu’il pourchaissait, les idées noires qu’il voulait découvrir étaient en réalité en lui depuis le début. Kyo Akechi, celui que le détective traquait, c’était lui-même. Les larmes aux yeux et le mental brisé, le garçon tomba à genoux au sol la tête baissée, devant une Akutoku qui le regarda d’un air intéressé en restant silencieuse.

« Alors mon intuition ne m’avait pas trompée… »

Un nouveau bruissement non loin d’Haruhiro se fit entendre, alors que le corps d’Aibak roula légèrement sur le côté. Son sang s’était répandu au sol tout autour de lui venant de ses blessures, et semblait révéler des écritures. Il était impossible de dire si les lettres inconues se trouvaient déjà au sol où si le sang en contenait, mais une tension dans l’air apparu au moment où l’homme à la peau sombre fit en sorte qu’Haruhiro, prêt à réagir, puisse regarder ce qu’il y avait d’écrit sur son bras droit à l’aide de son propre sang. Dans un claquement de métal, des chaînes rouillées s’échappèrent du sol pour venir refermer des liens sur Haruhiro au niveau de ses chevilles, de ses poignets et de son cou, comprimant  sa respiration à cause du collier noir qui s’y trouvait déjà.

Malgré le fait qu’il soit encore cloué au sol, l’homme à la peau sombre se mordit la langue avec violence puis se mit à ouvrir la bouche au dessus de la mare de sang pour y laisser tomber une goutte de sang. De l’autre côté d’Haruhiro, Akutoku s’était finalement désintéressée de Kyo et regardait à présent dans sa direction, visiblement piqué de curiosité par les liens qui venaient de s’accrocher à lui. A ce moment, un serpent blessé glissa dans le sang et fila à grande vitesse jusqu’à la bouche d’Aibak qui la garda volontairement ouverte. Après un temps, la silouhette imposante du magicien masqué s’éleva de toute sa hauteur à côté du mercenaire détenteur d’Instant Shift.

« Mon tribut est le sang, mon tribut est la souffrance. Mon corps est le navire et mon esprit est le gouvernail. Chaque pic de souffrance… Oui… Chaque nouvelle douleur me rapproche un peu plus de leur condition à eux. »

Au lieu de se débarasser des morceaux de fer qui semblaient ne plus l’empêcher de bouger maintenant qu’il avait ingéré le serpent, Aibak se mit à regarder une des pointes fichée dans sa jambe. Il envoya une main vers celle-ci et, d’un coup, la ressortie de sa peau d’un coup sec avant de la laisser retomber au sol dans le sang. Malgré la quantité anormale qu’il avait perdu, le sang avait déjà commencé à coaguler en laissant de nombreux symboles illisibles se former sur sa peau, comme si il était à présent couvert de tatouages pourpres.

« Grâce à toute cette souffrance, toute cette douleur, toute cette impuissance, je me rapproche encore plus du statut des anciens esclaves de la traite négrière. Oui… Je pense que j’ai une meilleure compréhension de ce qu’il avait enduré, à présent. »

Le masque de crâne cachant le visage d’Aibak se leva en direction d’Haruhiro qui se débattait dans ses chaînes rouillées sans réussir à s’en extirper. Apparemment, celles-ci étaient tout simplement sorties du sol et y étaient fermement accrochées. La voix rauque et grave de l’homme à la peau sombre se mit à retentir avec fermeté pour répondre à la lutte d’Haruhiro contre ses liens.

« Oh. Tu te demande ce que c’est… ? Ses chaînes sont formés par les liens qui te retiennent. Qu’ils soient physiques ou psychologiques, ils sont tous simplement l’image de toutes les choses qui font de toi un esclave, de tous les gens qui ont un contrôle sur toi. Tu comprends à présent ? Regarde ses chaînes… Tu es un esclave, garçon. Si tu veux t’en extirper, il va falloir faire bien plus que tirer dessus. »

Aibak se mit à se masser le poignet tout en regardant les nombreuses blessures sur son corps et le sang qui en tapissait la plus grande partie. Oui, il n’y avait plus d’aller retour cette fois. Maintenant qu’il avait transformé son propre corps en zombie en ingérant un serpent, il avait finalement tracé la dernière ligne. En fermant les yeux derrière son masque, Aibak fit son dernier adieu à tout ce qu’il restait d’humain de son corps. A présent, il ne pouvait plus se dire appartenir à la race humaine. L’homme à la peau sombre fit plusieurs pas en direction de son bâton de pluie qui lui avait échappé lors de la rafale de projectiles de métal.

[ Cependant, j’ai besoin d’une dernière information, ou je ne pourrais pas avancer. Mais… Commençons déjà par écrire une nouvelle page de grimoire. ]

Aibak se saisit de son bâton en regardant en direction du plafond, avant de se mettre à entamer une danse rituelle. La danse en elle-même n’avait aucun sens et n’était qu’un amalgame désordonné de mouvements de son corps qui étaient encore possible malgré les objets en métal qui le criblait de toute part. Après ses mouvements de pantin désarticulé, le magicien à la peau sombre tapa une fois, puis une deuxième, et enfin une troisième avec son bâton sur le sol. Encore une fois, Aibak invoqua la pluie. Mais cette fois, ce n’était pas de l’eau qui fila en hauteur pour se répandre aux alentours sous la forme d’une bruine. C’était son propre sang.

« Hhrrrrk... Finissons-en avec ça une bonne fois pour toute. Ce corps ne m’est plus d’aucune utilité et le grimoire aura tôt fait de le consumer. Dans ce cas, il me suffit d’en créer un nouveau, quitte à utiliser tous les esclaves en ma possession pour le fabriquer. Mais j’ai besoin d’être sûr que le Grimoire en est capable, quitte à de nouveau solliciter un des esprits sacrés. »

Passant à côté de Fuyu et du corps de Ryosei, des pas légers claquèrent sur le sol rougie par la pluie sanglante. Une petite fille aux cheveux crêpus et à la peau noire traça une ligne partant de son cou à sa taille, là où se trouvait une cicatrice marquant l’ancienne ouverture qu’avait creusée Otaki Sumire. Damballa avait mal digéré le fait de devoir désormais accueillir le sang d’Aibak, et marchait dans sa direction avec la ferme intention de procéder à une dernière menace derrière son regard de reptile, qui montrait bien qu’elle agissait malgré elle.

« Quel que soit le nombre de fois ou tu me fais revenir, sorcier,  tu n’obtiendras jamais la présence d’un véritable esprit. Je te l’ai déjà dis, tu fabriques ce corps et mes paroles toi-même par ton interprétation. Dans tous les cas si c’est ce que tu veux entendre…  A présent, tu en as le pouvoir. »

« Alors, qu’il en soit ainsi. »

Damballa arriva jusqu’à Haruhiro et regarda dans sa direction. Les chaînes qui se trouvaient autour de lui continuaient de tenir, mais la détermination qui se lisait dans son visage montrait qu’elles ne tiendraient pas longtemps. Pas par sa force physique, mais par celle qui résidait dans son esprit. Semblable à celle d’Aibak lui-même, c’était celle d’un humain qui ne craignait plus la mort.

« La magie vaudou n’est pas faite pour faire du mal… Tu perverties ta propre culture et tu deviens l’esclavagiste en te disant protéger la mémoire des esclaves. Soit maudit Aibak, que ton esprit pourisse pour l’éternité. »

Mais le sorcier ne l’écoutait déjà plus après avoir eu sa réponse, et ouvrit la bouche derrière son masque une dernière fois. Une dernière fois, une voix humaine s’en échappait. Elle était dirigé en direction d’Haruhiro, mais aussi Akechi, Akutoku, Otaki, Fuyu, et toutes les autres personnes de la Cité Scolaire. Détruire la Cité Académique. Ce fut la dernière volonté d’Aibak le sorcier.

« ‘‘Vendicta100, Je briserais les chaînes des opprimés.’’ »

Les corps des membres d’Anti-Skill assassinés par les mercenaires se relevèrent, en même temps que les nombreux paramilitaire engagés par l’agence et qui avaient été tués eux aussi. Tous les corps qui étaient touchés par cette pluie sanglante n’appartenaient plus à la terre, mais étaient désormais sous le contrôle et soumit à la seule volonté d’Aibak. Des chaînes semblable à celles retenant Haruhiro, formée par le sang du sorcier filèrent dans toutes les directions en manquant tous les individus encore vivant de l’étage, incluant Damballa. Les chaînes s’étaient toutes refermés sur les cadavres relevés, qui furent acheminés à grande vitesse en direction d’Aibak. Rapidement, ce sont des dizaines de corps qui se mirent à couvrir le corps d’Aibak. Après plusieurs claquement et des mouvements des chaînes, la masse à plusieurs bras sur laquelle était enroulée les liens de sang s’éleva à plus de six mètres au dessus du sol.

« M-mon dieu… »

Le garçon au chapeau osa relever la tête en direction du véritable monstre difforme qui venait de se former à quelques mètres de lui. Deux appendices semblable à des bras vinrent se former sur la créature qui s’en servit pour attraper Akutoku Reitoko et Otaki Sumire. D’une façon ou d’une autre, l’énorme amalgame de cadavre sentait que la nouvelle destination était le toit. C’était de là qu’il avait la possibilité de créer le plus de destruction. Désormais muée par une pensée plus animale qu’humaine, la bête de chair se mit à bondir sur un mur et à le gravir avec ses deux longues pattes formées de corps humains en direction du toit. Quoique cela puisse être, il semblait avoir avalé tout les espoir de la zone et les avoir transformés en désespoir. Et pourtant, le combat n’était pas finis.


Dernière édition par Akutoku Reitōko le Sam 10 Mar - 20:16, édité 1 fois
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Haruhiro Wilkowski

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MessageSujet: Re: [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku)   [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 EmptySam 10 Mar - 2:16

Alors qu’Eitaro s’apprêtait à envoyer un énième morceau de métal en direction du type_Butterfly, visant le cœur du garçon à l’intérieur, une voix retentit des haut-parleurs de la machine, le stoppant dans son mouvement de bras.

« Eitaro Kimura-kun, merci pour cette partie. Echec et mat. »

Les yeux du mercenaire s’agrandirent soudain lorsqu’une force invisible commençait à le faire tourner, le faisant décoller du sol de près d’un demi-mètre. La rotation prit très vite prit une vitesse suffisante pour qu’il perde ses repères et dès la première seconde, il pu sentir de multiples pics de douleurs en tous points de son corps, se superposant et irradiant chaque parcelle de sa chair d’une douleur aigüe qui devint rapidement insupportable. L’esper ne tarda pas à sentir ses os craquer à défaut de pouvoir encore les entendre. Mais dans son esprit, une seule question seulement subsistait au milieu du chaos de pensées désordonnées qui s’y était créées.

[ Est-ce… une défaite ? ]

À moins de deux mètres de lui, Shoetsu pu voir la chose tournoyante et ensanglantée qu’était devenue Eitaro dévier de son axe de rotation et s’écraser contre le mur abritant la cage d’escalier donnant accès au toit. Au moment où le mercenaire entra en contact avec le béton, une partie du mur s’effondra en soulevant un nuage de poussière dans un bruit de craquement d’os. Après avoir jeté un bref coup d’œil au type_Butterfly qui venait de s’éteindre ainsi qu’à Kousouke au sol, l’esper au débardeur s’approcha prudemment du corps mutilé. Le jeune homme qui se tenait à ses côtés quelques secondes plus tôt était difficilement reconnaissable ; ses bras et ses jambes étaient tordus et brisés à de multiples endroits, tout comme ses doigts, pliés dans des angles aussi improbables qu’aléatoires. Le tronc principal semblait également avoir été tourné sur lui-même, tout comme la tête d’Eitarō, qui était presque entièrement retournée maintenant. Sa peau était déchirée à de multiples endroits et il ne restait plus grand-chose du costume chic dont était habillé le jeune adulte, rapidement transformé en un genre de torchon sale et en lambeaux. L’ensemble de ce qui constituait autrefois Eitarō Kimura était noyé, recouvert et imbibé de sang.

Une grimace de dégout sur le visage, Shoetsu recula de quelques pas puis appuya sur le bouton de sa radio.

« Lily ? Les choses ont… bien évolué, haha ! Le gros engin est hors d’état de nuir et Eitarō Kimura a fini en pâté pour chien. Hm ? Oui, je suis pas médecin mais comment dire… tu vois ce qui se passerait si tu prenais un poussin et que tu le mettais dans un mix- hm ouais d’accord. »

« Bon, mission accomplie et en plus Kimura est mort… je fais quoi du garçon ? »

Derrière Shoetsu, un œil vitreux était posé sur le débardeur blanc sale du mercenaire. Le jeune adulte dit quelque chose dans une exclamation joyeuse qui parvint comme un brouillard sonore jusqu’au cerveau de la masse qui gisait au sol dans son propre sang. Dans un écœurant mais quasi-silencieux bruit de chair, l’œil bougea.




***




[ Maintenant… HALTE !!!]

L’ordre de la télépathe explosa aussitôt dans la tête de Fuyu, à un volume bien plus important qu’un cri physique. La fillette interrompit brusquement sa charge en se couvrant les oreilles, les yeux fermés et dents serrées à cause de la douleur. Et avant qu’elle n’ait eu le temps de faire un geste, la membre de Judgement avait déjà tiré dans sa direction à l’aide du pistolet de plastique blanc.

« Désolé pour ça mais… Reste à terre, s’il te plaît ! »

Dans un pur réflexe de survie, Fuyu avait claqué des doigts, redressant sa barrière le temps d’une seconde. La seringue resta figée un instant dans les airs, alors que la mercenaire relevait un regard emplit de colère vers celle qui était et resterait son adversaire.

« Que- ?! »

« Pourquoi tu es là, si tu ne comptes pas te battre ? », marmona Fuyu plus pour elle que pour la jeune fille, avant de se mettre en mouvement, une barrière psychokinétique déployée autour de sa jambe. Il suffit d’un instant pour qu’elle rejoigne Chō. Écrasant son pied sur le sol juste devant l’adolescente, la petite mercenaire pivota et balaya l’air de sa jambe droite avec la ferme intention de la toucher, cette fois.




***




L’ongle de son pouce entre les dents, Lily regardait sa tablette d’un air contrarié. Elle avait perdu le visuel sur le toit depuis à peine quelques minutes et maintenant elle apprenait qu’Eitarō avait été battu en seulement une seconde. Non, pas battu, complètement détruit. Est-ce que cette femme disposait de cette attaque depuis le début, comme une sorte de botte secrète ? Est-ce qu’elle en avait d’autres du même genre ? Balayant ses pensées d’un bref mouvement de tête, la fillette reprit la parole en réajustant le micro de son casque.

« Emmène-le et quitte le toit, j’ai une idée pour la suite. »

Après avoir coupé la communication, Lily gigota un instant sur son semi-fauteuil pour prendre une position plus confortable. Elle était le cerveau de cette opération qui se déroulait sur plusieurs champs de bataille, il fallait qu’elle se détende si elle voulait gagner cette partie, beaucoup trop de choses étaient en jeu pour qu’elle se laisse aller maintenant.

« Number, mets-moi en relation avec elles, je vais devoir réutiliser Azami. »




***




« Grâce à toute cette souffrance, toute cette douleur, toute cette impuissance, je me rapproche encore plus du statut des anciens esclaves de la traite négrière. Oui… Je pense que j’ai une meilleure compréhension de ce qu’il avait enduré, à présent. »

À genoux et peinant à garder le dos droit à cause des chaines qui étaient apparues de nulle part, Haruhiro fixait le magicien d’un regard allumé d’une lueur de colère pure. Les veines partant de son cou avaient déjà commencé à gonfler tant il tirait sur l’arceau qui lui comprimait les voies respiratoires. Finalement, Aibak s’adressa à lui.

« Oh. Tu te demande ce que c’est… ? Ses chaînes sont formés par les liens qui te retiennent. Qu’ils soient physiques ou psychologiques, ils sont tous simplement l’image de toutes les choses qui font de toi un esclave, de tous les gens qui ont un contrôle sur toi. Tu comprends à présent ? Regarde ses chaînes… Tu es un esclave, garçon. Si tu veux t’en extirper, il va falloir faire bien plus que tirer dessus. »

L’adolescent ouvrit la bouche mais plus aucun son ne pouvait en sortir à cause du collier et du métal qui empêchaient la majorité de l’air de passer. Redoublant d’efforts, il tira encore plus fort sur les chaines.

[ Enfoiré… c’est quoi ces conneries ? D’où sortent toutes ces choses, ces pouvoirs… ]

« Ngrlhgh… Je me fous de ça… reste ici… je vais te dézinguer ! »

Au moment où la pluie sanglante commença à frapper le sol, Fuyu bondit d’un seul coup en arrière et déploya une bulle ne laissant passer aucune forme de liquide autour d’elle et de Ryosei, toujours inconscient. En tournant la tête à gauche, elle put voir Damballa qui se dirigea d’un pas déterminé en direction de l’homme à la peau sombre. Comment pouvait-elle bouger après la blessure infligée par Otaki ? La fillette lança un regard incertain au visage de Ryosei. Il aurait sûrement pu lui répondre, lui. Sans désactiver son pouvoir, elle tourna son partenaire jusqu’à ce qu’il soit sur le dos et grimaça  en voyant la plaie couverte de sang partiellement coagulé sur son côté. Malgré son jeune âge, la fillette comprit rapidement la situation : si Ryosei ne recevait pas rapidement des soins il risquait de ne jamais se réveiller.

[ Peut-être que Kimura-san saura… ]

Tirant la radio de la ceinture du mercenaire, Fuyu appuya sur le bouton d’émission à l’aide de ses petits doigts. Rien, du bruit blanc. La station avait arrêté de tourner pourtant, est-ce que leur supérieur avait perdu sa radio pendant son combat ? Les yeux bleus de la petite esper s'agrandirent en même temps qu’une lueur d’inquiétude apparaissait dans son regard. Son autre main, qu’elle avait posée sur le corps de son partenaire, était maintenant couverte de sang.

« R-Ryosei… »




***



Manzo soufflait bruyamment en regardant la limite séparant le plateau tournant du reste du monde, n’osant pas la franchir de peur de finir comme ce scientifique un peu plus tôt. Au moment où la zone circulaire avait cessé de tourner, le brusque changement de force l’avait fait rouler sur plusieurs mètres mais étrangement, la sonnerie caractéristique de son téléphone portable provint tout de même de la poche intérieure de sa veste. Numéro Inconnu.

« O-oui ? » demanda-t-il d’une voix peu assurée après avoir décroché, non sans jeter un coup d’œil aux deux adolescentes qui venaient de se relever à quelques mètres de là.

Les traits du cinquantenaire changèrent pour une expression d’incompréhension alors qu’il s’approchait du duo, tendant le téléphone à Azami.

« Je… crois que c’est pour toi, Miura-san. »

La mercenaire jeta un coup d’œil à Oshiko puis prit le téléphone et appuya sur la touche activant le haut parleur.

« Moshi mooosh ! Azami-chan ? ‘Taku, tu peux pas faire un peu attention à tes affaires ? J’arrivais pas à te joindre ! Et ça vaut pour toi aussi, Oshiko-chan ! »

« Lily ! Qu’est-ce que tu fabriques ?! Tout ça c’- »

« Chigaimasu ! », la coupa la fillette à l’autre bout du fil avant de reprendre sur un ton plus sérieux. « En fait, j’aimerais simplement que vous vous occupiez de Horikawa, j’ai peur qu’il ne s’en sorte pas indemne, vu son état. »

Azami serra les dents et écrasa un peu plus le téléphone entre ses phalanges. Comment Lily était-elle au courant de tout ça ? Est-ce que c’était son œuvre ?

« Depuis quand tu te préoccupes des dégâts collatéraux ? Et quand bien même tu t’inquièterais réellement de sa survie, comment on est censés le retrouver exactement ?! »

« Il est juste ici, alors arrête de crier comme ça, c’est pas très féminin comme comportement… »

Derrière Azami et Oshiko, un homme venait d’apparaître sans qu’aucune des deux jeunes filles n’ait pu le remarquer. Grand et doté d’une musculature imposante, il affichait un sourire rassurant qui contrastait avec le corps du garçon qu’il tenait dans ses bras couverts de sang.

Se retournant comme une flèche, Azami pointa immédiatement le canon de son arme sur l’homme en débardeur qui l’ignora complètement, faisant quelques pas supplémentaires pour remettre Hirokawa à un Manzo –qui comprenait de moins en moins la situation-.

« C’était moins une, j’ai bien cru qu’il allait y passer, là haut. Ses signes vitaux semblent stables pour le moment mais emmenez le vite, on ne sait jamais. »

« Pafait, pendant que Manzo emmènera Horikawa à l’hôpital le plus proche, Azami-chan j’ai besoin que tu trouves un point en hauteur pour viser le toit. De gros pions se réunissent là bas, c’est l’occasion à ne pas rater, pour moi comme pour toi. Tu couvriras Shoetsu une fois qu’il sera arrivé en haut. Quand à toi Oshiko-chan, tu as le choix entre partir avec Manzo et te mettre à l’abri ou suivre Shoetsu pour foncer dans la bataille. Personne ne t’en voudra si tu pars, et honnêtement quitte à envoyer des personnes au front, je préfère que ça soit des combattants aguerris qu’une simple lycéenne. Cependant… tu voulais des informations sur Eitarō Kimura n’est-ce pas ? Il semblerait qu’il n’ait pas survécu à son altercation avec la machine, là haut. Tu peux aller vérifier si tu le souhaites, je ne t’en empêcherai pas. »

La respiration bruyante et énervée d’Azami était presque audible à l’autre bout du fil. Encore une fois, Lily menait le jeu. Devait-elle vraiment collaborer avec des mercenaires, une fois de plus ? La veine de son front se démarquant largement plus que d’habitude, Azami écrasa avec colère le téléphone contre le pectoral droit de Shoetsu lorsqu’il la dépassa, le laissant récupérer l’objet. Pour l’instant, Lily n’était pas sa priorité et aussi difficile que c’était à admettre, elle avait raison sur un point ; une bonne masse de pourriture s’amassait sur le toit maintenant. Laisser Oshiko en compagnie de ce Shoetsu qui paraissait aussi dangereux qu’énigmatique à ses yeux l’enchantait clairement moins que de la laisser repartir avec Manzo mais le choix ne lui appartenait pas. La tentative de manipulation de Lily était évidente puisqu’elle connaissait la fillette, mais du point de vue d’Oshiko qui l’avait même aidée dans sa fuite dans le seul but de recueillir quelques informations sur Kimura, ça n’était peut-être pas la même chose.

« En échange, tu devras me livrer des informations sur la position des Inoue, aîné et cadette. »

« Marché conclu. »




***





A l’intérieur de Therma, Haruhiro suffoquait, continuant de tirer si fort que ses bras auraient pu s’arracher de son corps. Dans sa tête, les informations qu’il avait recueilli furent bientôt écrasées par un ordre mental qui devint rapidement de plus en plus intense. C’était une obligation, une nécessité !

[ Bouge bouge bouge bouge bouge bouge… BOUGE !! ]

S’obstinant graduellement et redoublant d’efforts, l’esper se mit à lutter aussi bien physiquement que mentalement, prêt à tout pour briser les entraves d’Aibak le magicien.

[ Moi esclave ? Non je ne suis plus esclave, je ne suis plus les ordres, je ne suis plus enchaîné comme avant. Ma mission c’est moi et moi seul qui me la suis imposé… maintenant je suis libre. ]

D’un coup, les chaines se fissurèrent. Au fur et à mesure que l’adolescent luttait dans son esprit contre des liens invisibles, inexistants, les liens matériels qui l’entravaient se fissuraient et se craquelaient, encore et encore, toujours plus. Il avait abandonné son contrat, protégé Akutoku, Chō et les membres de Judgement au péril de sa vie. Oui, il avait protégé ses alliés et confronté ses ennemis. Seul, il avait choisi son camp et s’était battu pour ce dernier. Ou non ? Il n’avait pas fait ça seul, c’était bien l’œuvre de quelqu'un, quelqu'un qu’il ne pouvait pas abandonner.

« ‘‘Vendicta100, Je briserais les chaînes des opprimés.’’ »


« M-mon dieu… »

« Temeeee ! »

En même temps que Haruhiro bandait ses muscles encore plus fort, les chaines cédèrent enfin, le faisant basculer en avant à quatre pattes. L’air frais pénétra enfin dans ses poumons tandis que des gouttes de sueur provenant de ses joues et son front s’écrasaient en masse sur le béton. Toujours haletant, l’adolescent se redressa puis fixa la direction prise par Aibak qui venait de sortir pour atteindre le toit. Peu lui importait s’il tentait de s’enfuir ou décidait de semer le chaos. Il était venu récupérer Akutoku, et ni le Dark Side ni les gens anormaux comme cet homme ne pourraient l’arrêter.

Se tournant subitement, Haruhiro adressa un regard meurtrier au télépathe agenouillé avant de se précipiter sur lui et de l’attraper par le col pour le relever d’un mouvement brusque, l’étranglant au passage. Dans un grognement énervé, l’ancien assassin écrasa violemment son front sur celui du garçon tout en le plaquant contre un mur. Le chapeau beige roula sur le sol, prenant rapidement une teinte pourpre à cause de la pluie de sang.

« J’en ai entendu des conneries mais là ça dépasse toute mon imagination. Alors t’es vraiment une sale ordure aussi toi… si t’es toujours le chien du Dark Side que t’étais alors t’hésitera pas à effacer ce que je viens d’entendre de mon cerveau, hein ? », hurla Haruhiro avant d’attendre quelques instants, le fusillant de son regard où se battaient colère et frustration.

L’adolescent n’avait visiblement pas eu le temps de se remettre de la révélation faite par Akutoku puisqu’après une vingtaine de secondes non concluantes, Haruhiro lui lâcha le col d’un mouvement sec et recula d’un pas en poussant un juron.

« J’ai autre chose à foutre que jouer les babysitters pour le moment. T’as un nom et un passé ? Bienvenue dans le présent, télépathe. Maintenant sors de ton putain d’état de larve et bouge toi, j’aurai à te parler de ces choses plus tard. »

Se baissant à l’endroit où les chaines l’avaient attrapées, Haruhiro attendit quelques secondes pour voir la réaction du membre de Judgement, puis reprit la parole.

« Ça a arrêté de bouger… mais ce type a emmené Akutoku et Otaki sur le toit. »

[ J’imagine que je vais vraiment devoir me le faire ce taré. On va voir s’il sera aussi arrogant six pieds sous terre. ]

« Oi Chō ! » cria-t-il à l’attention de la jeune fille, désormais visible maintenant que le brouillard avait commencé à se dissiper.

« Oublie-les, on a plus important à faire que de frapper des enfants et des mourants. Grouille-toi de le faire sortir de son état de légume, je vais avoir besoin de votre aide. »

Montant les escaliers d’un pas lent mais déterminé, Haruhiro réfléchissait à la situation. Quoi qu’il y avait là haut, il allait devoir faire extrêmement attention à ce qui allait suivre. Si Otaki attaquait, il n’aurait d’autre choix que de reculer. Elle avait manqué de le tuer avec une facilité déconcertante lors de leur dernier combat mais là n’était pas le seul problème. Il ne pouvait pas combattre Otaki une autre fois, pas après ce que lui avait dit Shiina. La probabilité que ce n’était qu’un gros coup de bluff était grande mais Haruhiro ne pouvait s’empêcher de la prendre au sérieux, cette femme était trop dangereuse. L’homme aux pouvoirs étranges constituait également un adversaire de taille, d’autant plus qu’Eitarō et les autres personnes présentes à l’intérieur de Therma devaient maintenant se trouver sur ce même toit puisqu’ils avaient disparus suite à l’apparition du brouillard. Mais le problème qui l’inquiétait tout autant que ces adversaires plus redoutables les uns que les autres était d’une autre nature. Ou l’était-elle vraiment, maintenant qu’elle avait « recouvré la mémoire » ?

[ Sans oublier RagDoll… je le vois mal partir aussi gentiment mais avec un peu de chance, il voudra seulement observer le final. ]


Themu:

Portant une main au dispositif autour de son cou, Haruhiro baissa les yeux sur l’arme qu’il tenait dans l’autre. L’un des couteaux militaires qui avaient été éparpillés ça et là dans la salle du séparateur de particule, Superior. Même avec ce qu’il avait récupéré, vaincre tous ces titans à la fois était comme courir au suicide. Les yeux de l’adolescent se plissèrent à cette pensée. Oserait-il se défiler ? Il n’y avait aucun moyen que ça arrive. Son expression changea alors qu’il gravissait les dernières marches le menant au toit. Quel était son talent, quelle était sa profession ? Tuer, il était un assassin. Un sourire se dessina sur son visage au moment où il émergeait à l’air libre. Son pied émit un bruit de liquide lorsqu’il se posa dans une flaque de sang poisseux. A ses pieds gisaient les restes d’Eitarō.

[ Alors ils sont assez forts pour réduire un esper aussi puissant que lui en bouillie, hein ? ]

Bien, voilà qui mettait les choses au point. Se débarrasser de tout ces ennemis mortels était impossible pour lui seul, mais étrangement, le sourire de Haruhiro ne s’effaça pas. Ishida n’aurait pas hésité après tout, et puis, personne sur ce toit n’était aussi doué que lui quand il s’agissait d’enlever une vie. Relevant le regard, l’assassin s’adressa à l’ensemble des personnes présentes, agitant son couteau avec une facilité née de l’habitude de l’utilisation d’armes blanches.

« Me revoilà bande de salopards ! Alors, qui veut passer en premier ? Ça sera rapide, je vous le garantis. »





***




Miyamoto avait sauté hors du plateau tournant dès que ce dernier s’était arrêté. Une fois Nonoka mise à l’abri juste en dehors de la zone appartenant à la station, cachée derrière la grille, il se retourna et reprit lentement le chemin inverse. Laissant ses armes refroidir en laissant échapper de la fumée dans l’air encore frais de fin de nuit, il appuya sur son oreillette en continuant de marcher.

« Dis-moi à qui appartenait cette voix, j’ai des comptes à régler. »

« Miyamoto ! Mais qu’e- »

« Lily ! »

La voix rauque de l’aîné des Inoue résonna soudainement dans la rue déserte, coupant la parole à la jeune fille qui répondit seulement après un petit temps de pause.

« Wakata. Dans la camionnette blanche, elle se dirige vers la première sortie. »

Depuis sa tablette et avec la collaboration de son allié à la voix électriquement modifiée, Lily dicta des instructions à Miyamoto tout en pianotant tout un tas de choses sur l’écran.

« … ils ont pas cessé de tourner autour de la station quand le plateau était en mouvement, mais maintenant que ça toure plus, leur machine doit être out. À partir d’ici continue tout droit ! Tu devrais les intercepter avant qu’ils atteignent la sortie. »

Themu 2:

Un sourire se dessina sur les lèvres de Lily tandis que Miyamoto se déplaçait à grande vitesse vers le point indiqué par la jeune fille à l’aide de ses membres de métal. Le sol se craquelait à chaque pas, qui était aussitôt suivit d’une impulsion dévastatrice, faisant à chaque fois bondir le cyborg sur plusieurs mètres de longueur à une vitesse effrayante. Dans les rayons du soleil orangés de la matinée, des lumières bleutées surnaturelles fendaient le sol et les airs, l’espace les séparant de leur ennemie.

Sans plus attendre, la petite blonde appuya sur une icône et d’un coup, la tablette que possédait Shiina s’illumina en blanc, juste avant qu’une voix féminine et claire n’en sorte, avec une pointe de malice.

« Hajimemashite, onee-san. Tu as été une adversaire de taille, je dois bien l’avouer… mais je ne viens pas te couvrir de louanges, je voulais juste te prévenir. C’est fini pour toi. Si tu cherches un coupable, je pense que tu peux t’en vouloir à toi-même, et blâmer tes propres méthodes. Sur ce, bon courage~ »

D’un coup, une forme lumineuse apparut dans le champ de vision de RagDoll, au milieu du chemin. Le corps parcourut d’arcs électriques, Miyamoto fléchit les jambes, son regard bleuté croisant celui du français.

« Vous comptez aller où comme ÇA ?! »

Une impulsion et un craquement rocheux précédèrent un choc violent qui secoua l’ensemble du véhicule, neutralisant totalement son accélération et réduisant presque sa vitesse à zéro ; le pied métallique de l’ancien Skill-out venait de s’enfoncer dans l’avant de la fourgonnette. Les arcs électriques qui parcouraient Miyamoto ravagèrent le véhicule en même temps que les vitres volaient en éclat. Dans un bruit de machine en mouvement et de pistons métalliques, le cyborg prit une seconde impulsion et sauta en direction de Shiina Sumire qui avait été projetée en avant. Le poing métallique de Miyamoto balaya la jeune femme  sur la gauche avant qu’il ne retombe sur le sol, soulevant un nuage de poussière.

« C’est l’heure de ton châtiment. »

Ses yeux bleus verrouillés sur Shiina étaient la seule chose discernable dans la poussière et le sable opaques qui entouraient l'ancien Skill-Out. Un bruit de chargement se fit entendre alors que la turbine placée dans son bras se remettait à tourner à plein régime, produisant une bonne dose d’énergie qui se manifesta sous forme d’arcs électriques et d'une illumination de patterns bleus semblables à des tatouages sur l'ensemble du corps de Miyamoto au moment où il sortait du nuage. La main ouverte et les doigts crispés, l’aîné des Inoue jeta un rapide coup d’œil en direction de la camionnette. L’airbag de sécurité s’était déclenché, évitant à RagDoll de s’ouvrir le crâne contre le volant du véhicule.

« Soko no omae, ne bouge pas de là. Je ne veux pas de victimes inutiles. »

Les dents serrées et le regard remplit d’une animosité sans limites, Miyamoto agrippa Shiina Sumire par les cheveux et la souleva avec son bras humain jusqu’à ce que son visage soit à la hauteur du sien. Le coup qu’il avait porté avait atteint la jeune femme au niveau du bras gauche, brisant ce dernier et peut-être autre chose au vu de la violence du choc. Arquant le poing en même temps que le bruit de turbine s’intensifiait, Miyamoto laissa à Shiina tout le loisir de le regarder en face l’espace de quelques secondes, gravant dans sa mémoire le visage de celle qui avait utilisé, manipulé et tenté de tuer sa petite sœur.

« Je viens juste faire mon boulot de grand frère, sore dakeda !!! »

Et le coup partit.
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Akutoku Reitōko

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MessageSujet: Re: [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku)   [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 EmptySam 10 Mar - 5:40

« Je… crois que c’est pour toi, Miura-san. »

Onigawara Oshiko se releva en prenant appui sur un débris. Quoi qu’il avait pu arriver, c’était désormais terminé : la zone ne tournait plus sur elle-même. Ça avait été l’œuvre, sans nulle doute, de la machine dans laquelle se trouvait Kousuke Horikawa, ou d’un dérivé de celle-ci utilisant ses pouvoirs… « Au niveau 5 », comme l’avait dit le scientifique qui n’avait malheureusement pas survécu. Qu’est ce qui allait se passer maintenant ? De tout cœur, Oshiko espérait que l’arrêt de la rotation ne signifiait pas la mort du membre de Judgment… Le regard d’Azami croisa le sien lorsqu’elle appuya sur le bouton haut parleur du téléphone.

« Moshi mooosh ! Azami-chan ? ‘Taku, tu peux pas faire un peu attention à tes affaires ? J’arrivais pas à te joindre ! Et ça vaut pour toi aussi, Oshiko-chan ! »

« Ahe… ? Moi ? »

« Lily ! Qu’est-ce que tu fabriques ?! Tout ça c’- »

« Chigaimasu ! En fait, j’aimerais simplement que vous vous occupiez de Horikawa, j’ai peur qu’il ne s’en sorte pas indemne, vu son état. »

[ Mince, je le savais… ! ]

Onigawara se mordit la lèvre inférieure en entendant la voix au volume amplifié s’échappant du téléphone. Elle ne savait pas à qui elle appartenait, mais c’était visiblement un allié d’Azami. Pouvait-elle lui faire confiance ? A la place de cette question, il en vaint une autre qui fit taire toute protestation de son esprit : avait-elle le choix ?

« Depuis quand tu te préoccupes des dégâts collatéraux ? Et quand bien même tu t’inquièterais réellement de sa survie, comment on est censés le retrouver exactement ?! »

[ Question légitime de la part de notre- attends, dégâts collatéraux ? C’est pas elle qui tuait des scientifiques… ? ]

« Il est juste ici, alors arrête de crier comme ça, c’est pas très féminin comme comportement… »

Sursautant, Oshiko décocha son pistolet et le pointa dans la direction du colosse aux muscles saillants qui venait d’apparaître derrière elles avec la discrétion d’un papillon. Oshiko baissa son regard en direction de son « pistolet ». En fait, elle avait tout simplement pointé son index dans la direction de l’homme en levant le pouce par réflexe, mimant seulement une arme. Voyant qu’à côté, l’arme d’Azami était réelle, et qu’en une seconde plus, tout l’monde remarquerait sa position, elle enfouissit rapidement ses mains dans son dos en rougissant de honte. Ou peut-être qu’elle rougissait à cause de la musculature sensuelle de leur nouvel invité.

[ Donc voilà à quoi ça ressemble en vrai sur un adulte… C’est pas pareil qu’en sculpture… ]

« C’était moins une, j’ai bien cru qu’il allait y passer, là haut. Ses signes vitaux semblent stables pour le moment mais emmenez le vite, on ne sait jamais. »

« Pafait, pendant que Manzo emmènera Horikawa à l’hôpital le plus proche, Azami-chan j’ai besoin que tu trouves un point en hauteur pour viser le toit. De gros pions se réunissent là bas, c’est l’occasion à ne pas rater, pour moi comme pour toi. Tu couvriras Shoetsu une fois qu’il sera arrivé en haut. Quand à toi Oshiko-chan, »  La tête de l’adolescente se leva instantanément des muscles saillants de l’homme en entendant la voix, « …tu as le choix entre partir avec Manzo et te mettre à l’abri ou suivre Shoetsu pour foncer dans la bataille. Personne ne t’en voudra si tu pars, et honnêtement quitte à envoyer des personnes au front, je préfère que ça soit des combattants aguerris qu’une simple lycéenne. Cependant… tu voulais des informations sur Eitarō Kimura n’est-ce pas ? Il semblerait qu’il n’ait pas survécu à son altercation avec la machine, là haut. Tu peux aller vérifier si tu le souhaites, je ne t’en empêcherai pas. »

Le regard de la jeune fille roula sur le côté alors qu’elle se mit à grimacer. Eitarō Kimura… N’ayant pas survécu ? L’adolescente ne savait plus du tout quoi faire à présent. Toute son entreprise avait été de le remettre derrière les barreaux du Reformatory, mais si il n’était plus vivant… Comment est-ce qu’un esper aussi puissant, une menace aussi grande avait pu être mis au tapis sans même qu’elle ne puisse le remarquer ? Ou alors… Et si la rotation des alentours était en fait des les réminiscences de cet affrontement ? Cette simple pensée la fit frémir. En tout cas, il y avait une chose qu’elle savait : il n’y avait plus de raison pour elle d’être là à moins qu’elle ne décide de continuer à aider Azami. Croisant son regard, alors qu’elle parlait encore au téléphone de ses « Inoue », Oshiko se décida à prendre la parole.

« Miura-san… Merci pour tout. Et bonne chance. »

La membre de Judgment s’approcha d’Azami et retira une arme de poing, un vrai pistolet cette fois, de sa poche pour le lui tendre. D’abord réticente sûrement à cause de son propre équipement et de par le fait qu’Oshiko elle, n’était pas armée, Onigawara finit rapidement par le laisser dans la main de sa camarade.

« Un homme sage a dit… ‘‘Le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires dans cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans combattre.’’ Si je vous donne cette arme, ce n’est pas pour prendre plus de vie, c’est pour faire en sorte que vous n’ayez pas à le faire.  »

Onigawara lança un regard aux deux personnes restantes en prenant soin de bien imprimer l’image du corps atlhétique de l’homme qui se tenait près d’elle, puis s’avança vers Manzo, encore un peu émoustillée. Une fois à côté de celui-ci, elle le regarda en clignant des yeux pendant un moment avant de soupirer de soulagement, n’étant plus du tout embarrassée.

« Vous n’imaginez pas comme je suis contente de vous voir, Manzo-san. »

♦♦♦

« Pourquoi tu es là, si tu ne comptes pas te battre ? »

Le sang s’écoula du front d’Akechi qui ferma un œil, ses dents serrées les unes contre les autres alors que l’ombre du mercenaire qui n’était pas plus tard qu’il y a quelques minutes un allié de choix. Mais depuis qu’il avait appris la vérité par la bouche d’Akutoku Reitoko, le monde illusoire de l’esper avait été réduit en miettes. Qu’est ce qui était vrai, qu’est ce qui était faux ? Qui était-il vraiment ? Suffisait-il d’oublier la mémoire et les souvenirs de son ancien soi pour être une nouvelle personne ? La pression sur son col l’empêcher de trouver une réponse immédiate à ses questions.

« J’en ai entendu des conneries mais là ça dépasse toute mon imagination. Alors t’es vraiment une sale ordure aussi toi… si t’es toujours le chien du Dark Side que t’étais alors t’hésitera pas à effacer ce que je viens d’entendre de mon cerveau, hein ? »

« Hh… »

[ Je… Je ne suis pas… Lui… ]

La main d’Haruhiro lâcha sa prise, laissant Kyo glisser le long du mur, la tête baissée vers le sol d’où une goutte de sang vint s’écouler. Il était incapable de répondre, encore moins de répliquer par la force. Si il tentait de contre attaquer… Ne donnerait-il pas raison à l’ancien Kyo Akechi ? Dégoûté à l’idée de redevenir cet alter ego, il resta prostré dans sa position, à penser.

« J’ai autre chose à foutre que jouer les babysitters pour le moment. T’as un nom et un passé ? Bienvenue dans le présent, télépathe. Maintenant sors de ton putain d’état de larve et bouge toi, j’aurai à te parler de ces choses plus tard… Ça a arrêté de bouger… mais ce type a emmené Akutoku et Otaki sur le toit. »

Non loin de là, l’appel parvint aux oreilles de Nakamura Chō. Celle-ci venait de se prendre un coup de pied tellement puissant dans le ventre qu’elle avait vraiment crû qu’elle allait y passer. Maintenant qu’elle s’était relevée et avait vidée une partie de son estomac au sol, l’adolescente espérait de tout cœur qu’elle était encore fertile et avait encore la possibilité d’avaler quelque chose. Essuyant de la salive au bord de ses lèvres en chancelant, elle fit un pas de recul avant de remarquer que la petite fille semblait plus occupée à rester au chevet de l’esper aux pouvoirs de téléportation. Elle n’avait pas mise toute sa force dans ce coup de pied. C’était là seule pensée à laquelle la membre de Judgment à la casquette réfléchissa en tournant la tête vers les deux garçons.

« Oublie-les, on a plus important à faire que de frapper des enfants et des mourants. Grouille-toi de le faire sortir de son état de légume, je vais avoir besoin de votre aide. »

Nakamura Chō jeta un dernier regard derrière elle mais, ne sentant aucune hostilité à son encontre fit mine de s’éloigner. Après quelques pas, l’adolescente regarda en direction de la petite fille agenouillée à côté de son camarade. Sa blessure semblait sérieuse. Le bruit d’un coup de pistolet à plomb se fit entendre alors que la dernière capsule du pistolet tranquilisant s’enfonça dans la nuque de Fuyu. Nakamura s’élança vers elle pour la rattraper alors qu’elle tombait sur le dos pour empêcher que sa tête n’atteigne le sol. En lui souriant calmement, l’adolescente fit attention à la reposer avec douceur alors qu’elle lui parlait dans la petite intervalle qui suffisait au produit pour endormir complètement le corps de la personne.

« … Si je ne suis pas là pour me battre, c’est parce que je suis là pour faire tout rentrer dans l’ordre. Je vais aider ton ami. »

Une fois que les yeux de la petite fille furent fermés, l’adolescente cria en direction de son sempai qui venait de lever la tête dans sa direction. Elle avait au préalable bien vérifié qu’il allait bien en scrutant ses pensées.

« Sempai ! Tu as entendu Haruhiro-kun, on a pas le temps pour les questions existentielles ! Vient vite m’aider, ce garçon a une hémorragie grave, il a perdu beaucoup de sang ! Il faut qu’on s’occupe de lui ! »

C’est d’un pas trainant et hasardeux que Kyo arriva aux côtés de sa partenaire. Son regard semblait toujours perdu comme si l’agitation de sa kouhai juste à côté lui était incompréhensible. Nakamura arracha un long morceau de tissu de son haut et s’en servit d’un grand bandage à enroulé autour des blessures du garçon sur lesquelles elle appuya fortement. Le sang continuait de s’écouler, c’était mauvais signe. Elle serra les dents en voyant que son sempai était toujours là à la regarder avec un air ahuri.

« Qu’est ce que tu fiches ! Aide-moi ! »

« Nakamura-kun… Écoute… Je… Je dois te dire, je ne suis pas vraiment-… »

« Je m’en fiche. »

Le garçon ouvrit de grands yeux alors qu’il cligna plusieurs fois des paupières. Il ne s’était pas du tout attendu à une réponse pareille de la part de sa camarade. Nakamura ne le regardait même pas, et continuait de s’occuper de Ryosei en changeant sa position pour empêcher la suite du saignement, ajoutant une couche de bandage ainsi qu’en vérifiant son pouls.

« Là, maintenant, tout de suite, dans l’instant, tu es le Sempai que je connais. Tu es celui qui a sauvé Akutoku Reitoko-chan de Sumire-kun deux fois de suite. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus. Si tu es troublé par le reste, ça veut dire que tu n’as pas compris, sempai. »

Nakamura releva son regard déterminé en direction du garçon.

« La seule personne qui a le droit de décider qui tu es, c’est toi. »

Chō détourna le regard de son sempai pour regarder Ryosei et continuer de prendre soin de lui. Le bruissement des vêtements se fit entendre prêt d’elle, mais elle ne s’en occupa pas en se crispant un peu, sans possibilité, même avec sa télépathie, de savoir comment allait réagir celui qui était pour elle bien plus qu’un ami. Il venait de retirer sa veste pour la placer dans le dos de Ryosei et ainsi permettre à Nakamura de le déplacer plus facilement malgré son poids tout en empêchant le sol d’intéragir avec ses blessures.

« Nakamura-kun… Merci. »

Un mince sourire s’étira sur le visage mélancolique de Chō alors que la respiration de Ryosei commençait à revenir à la normale.



♦♦♦


« J’arrive pas à le croire… Incroyable… Purée, c’est le truc le plus chaotique que j’ai jamais fait… On a tué Eitaro Kimura… On a tué Eitaro Kimura, ahahaha ! C’est du délire ! »

« Hm hm. »

RagDoll était en extase après avoir entendu le dernier feedback de Shiina Sumire. Réussir à battre un membre du Dark Side d’un tel niveau… C’était vraiment un exploit dont on allait se souvenir pendant longtemps. Et qui sait, peut-être même que la gloire allait revenir au mercenaire lui-même ! Si RagDoll pouvait monter les échelons, ça voulait dire plus de mission, plus d’argent, et donc encore plus de destruction ! Ses pensées continuèrent d’alimenter le feu dans son esprit qui commençait vraiment à le remplir d’excitation. Un léger regard dans le rétroviseur lui fit même remarquer Shiina souriait elle aussi. Décidément, ils avaient gagné. C’était une écrasante, magnifique, parfaite victoire. Et puis le regard de RagDoll revint vers la route.

« Hajimemashite, onee-san. Tu as été une adversaire de taille, je dois bien l’avouer… mais je ne viens pas te couvrir de louanges, je voulais juste te prévenir. C’est fini pour toi. Si tu cherches un coupable, je pense que tu peux t’en vouloir à toi-même, et blâmer tes propres méthodes. Sur ce, bon courage~ »

« H- ? »

« Vous comptez aller où comme ÇA ?! »

Le véhicule s’était arrêté net, bloqué par une force titanesque dont l’énergie colossale s’était propagée dans toute la camionnette. Un bruit de métal froissé accompagné le visage hébété de RagDoll qui s’enfonça dans l’air bag High-tech installé sur le tableau de bord. Celui-ci imitait le pouvoir du même nom, « Air Bag », en absorbant toute l’énergie du choc tout en s’assurant de ne pas blesser la personne à l’avant. Shiina Sumire quand à elle venait, à l’instant où le message avait sonné sur sa tablette, de tenter d’attraper sa ceinture de sécurité. Cependant, c’était déjà trop tard. Projetée hors du véhicule en manquant de se couper sur des morceaux de verre, elle ressentie un choc tel qu’elle crue qu’elle s’était prise un autre véhicule en marche sur le bras et les côtes, ce qui avait été sans aucun doute assez pour les casser.

« C’est l’heure de ton châtiment. »

[ Hhhrg ! Qu-quoi ? Mais qui… Comment ?! ]

La tête de RagDoll où sifflait encore le bruit du choc se releva avec difficulté en direction du monstre qui venait de transformer leur « You win » en « Game Over ». Parcouru d’électricité, la chose semblait d’un tout autre niveau que lui, si bien qu’il en resta pétrifié.

« Soko no omae, ne bouge pas de là. Je ne veux pas de victimes inutiles. »

Shiina poussa un glapissement de douleur alors que l’homme inconnu l’attrapait par ses longs cheveux noirs bien propre et bien lissés pour la soulever au dessus du sol. La dirigeante du Bloc G, les yeux plissés et le visage crispé par la douleur aiguë, compris enfin à qui elle avait à faire en voyant le regard empreint de colère de celui-ci. Inoue. Le frère de Nonoka Inoue, un cyborg. Elle n’avait absolument aucune idée d’où, de pourquoi et de comment il possédait une technologie d’un tel niveau, mais n’eut pas eu le droit de plus de temps pour y penser. Alors que le bruit de machinerie s’était réactivé, elle tenta de fouiller frénétiquement dans sa veste noire déchirée sur le côté ses stylos plumes argentés, qui étaient en train de s’échapper de ses poches et de résonner dans des petits tintements en tombant l’un après l’autre au sol.

[ M-m-merde… ! Pas comme ça… Pas après tout ce que j’ai sacrifié… Pas par lui ! PAS PAR LUI ! ]

Mais ses protestations mentales n’en fire rien, le coup fila en direction de la femme sans que rien ne puisse sembler l’arrêter. Un coup comme ça aurait normalement était assez pour lui broyer les organes internes, vu ce qui était arrivé à leur camionnette juste avant. Mais juste au moment où le coup allait entrer en contact avec sa peau, un arc électrique frôla le cuir noir. Quelque chose avait bloqué l’articulation. Un regard en arrière suffit à l’homme imposant pour voir que deux câbles qui semblaient sacrément durs s’étaient emberlificotés dans le mécanisme de son bras droit, l’empêchant de continuer son mouvement. Les deux fils qui avaient servit à retenir Shiina sur le toit du véhicule semblaient une nouvelle fois lui avoir sauvés la vie.

« B… Bwahahaha… !! Vi… Victimes inutiles… ? Je suis RagDoll, choupinou, souviens-toi bien de ce nom… et cette femme me doit… Une sacré somme d’argent ! »

Mais le visage de RagDoll se déforma lentement par la surprise. Le bras s’était remis à bouger. Entraîné par la force du mécanisme parcouru d’électricité, le mercenaire fut tiré par la force du simple pliage du muscle, alors qu’il se faisait extirper du véhicule. Finalement, les deux fils cédèrent malgré leurs résistance, ployant sous la force de l’armement cyborg. Au moment où Miyamoto put se recentrer sur son objectif, sa prise céda, lui laissant dans les mains une longue mèche de cheveux. Shiina Sumire, un œil fermé sur lequel s’écoulait du sang, avait désormais une coupe de cheveux plus courte qu’il lui donnait un air presque masculin, venant accompagner son expression pleine de rage. Dans les mains, elle tenait ce qui lui avait permit de se défaire de l’emprise de l’homme, un stylo plume argenté qu’elle pointa dans sa direction.

« Ghh… T-toi ! Tu aurais dû crever comme ta putain de sœur… ! Je vais remédier à ça ! »

A la surprise de l’homme, la pointe du stylo s’échappa de celui-ci. Un véritable dard argenté fila dans les airs à vitesse grand v en direction de l’œil gauche de Miyamoto Inoue, relié au stylo par un genre de long câble métallique. Mais les parties cyborg de l’homme semblaient encore plus rapide. Avec la force inouïe dont il était capable, l’arme fut réduite en morceaux d’un simple mouvement que Shiina n’eut même pas le temps d’analyser. Brisé en deux morceaux qui s’étaient arrachés des mains de Sumire en lui laissant une trace rouge dans la paume, son stylo plume factice roula sur le sol. Shiina, encore titubante et aux bords de l’évanouissement à cause de la douleur de ses côtés cassés, plongea sa main dans sa veste déchirée, mais Miyamoto avait déjà commencé à préparer son bond dans sa direction pour l’arrêter.

« Bonjour, mon ami ! C’est vous qui avez commandé une nouvelle… Hh …portière pour votre auto ? »

RagDoll termina le mouvement de balancier qu’il avait amorcé pour écraser le morceau de portière défoncée dans le dos de son nouvel adversaire. Le combat, le sens et la raison importait peu. Tant que ça créait assez de chaos, n’importe quelle situation valait le coup, c’était comme ça qu’il avait décidé de mener sa vie. Détruire, briser, réduire à néant, voilà ce qui lui apportait le plus de joie en ce monde. Quel amusement pouvait-on tirer d’une horloge qui indiquait la bonne heure, d’une voiture qui roulait droit ou d’un skater qui ne tombait pas dans un clip vidéo ? C’était simple, le chaos engendrait l’amusement. Et si RagDoll vivait pour s’amuser, alors RagDoll vivait pour le chaos. Une moue déçue apparue sur le visage du mercenaire habillé d’un grand manteau rose en voyant que si la portière s’était tordue, Miyamoto semblait intact et encore plus en colère.

« Pas drôle… »

RagDoll lâcha un sourire maladroit à Miyamoto en brandissant de nouveau sa portière tordue, prêt à l’abattre de nouveau sur lui.

« Et maintenant… MEURS ! »

A la manière d’un serpent, un câble argenté à anneaux et à la pointe acérée résonnait dans les airs, prêt à enfoncer son unique crochet empoisonné dans la tête de Miyamoto sous le regard de Shiina Sumire.

♦♦♦

« Hé… Une seconde… Hoy… Shōnen… »

Mais maintenant que le garçon avait accéléré sa marche, le corps de Damballa ne lui permit tout simplement pas à le rattraper. Elle soupira longuement dans l’escalier en se décidant enfin à tendre l’oreille. La bête avait dû attendre le sommet. Vindicta100, aussi connu sous le nom de Aibak, avait décidé comme dernière action d’inventer un nouveau sortilège extrêmement puissant dont elle n’avait pas eu besoin de plus de temps pour comprendre. En sacrifiant les restes du Grimoire, Aibak avait pris le contrôle de tous les corps sans vie et, en les considérant comme des esclaves, s’en était servit pour « travailler dans sa plantation », où travailler signifiait être absorbé comme matière première, et où la plantation ne cachait rien d’autre que son propre corps. Ou du moins…

[ Ce qu’il en reste… Il n’y avait pas pire moyen de corrompre la magie vaudou. Mais pourquoi m’avoir créé une deuxième fois simplement pour savoir si son rituel allait fonctionner… ? Voulait-il que je sois le messager de ses dernières actions pour sa caballe ? Décidément, le pauvre n’avait vraiment plus aucun espoir. ]

Pour l’instant, l’ordre qui avait été donné au corps dans lequel se trouvait Damballa, la copie déformée du dieu vaudou invoqué par le grimoire pour répandre son savoir, lui était encore inconnu. Peut-être même qu’Aibak n’avait même pas donné un dernier ordre à la coquille vide dans laquelle il se trouvait. Le corps de cette petite allait-il encore devoir subir une nouvelle trépanation pour que Damballa le quitte définitivement ? Non, il suffirait sûrement simplement de s’occuper du corps principal.

[ Je dois aider ses gens à détruire Aibak si je veux être libéré. Ils ne semblent rien connaître de la magie, c’est bien ma veine. Combien de gens Vindicta100 aura-t-il le temps de tuer avant de s’évanouir, la voilà la devinette. ]

Magic versus Science:


Spoiler:

Ce qui se trouvait sur le toit de Therma, la grande station d’épuration d’eau désaffectée, n’appartenait pas à ce monde. L’immense monstre de plusieurs mètres de haut était un amoncellement sans aucun sens de plus d’une dizaine de corps humains, enchaînés les uns aux autres par des liens rouge sang. Faisant claquer ses chaînes, deux protubérances se mirent à s’agiter sur la surface de la créature, alors que os et chairs ne se mettent à se transformer en deux nouveaux bras titanesques qui lui servirent à s’accrocher au bloc se trouvant au dessus de l’entrée. Le monstre se servit de ses deux autres bras pour brandir Akutoku Reitoko et Otaki Sumire au dessus de lui comme si il présentait des offrandes au ciel. Les deux jeunes filles quand à elles, semblaient incapable de réagir.

« Me revoilà bande de salopards ! Alors, qui veut passer en premier ? Ça sera rapide, je vous le garantis. »

Les vibrations de l’air produites par Haruhiro Wilkowsi parvinrent jusqu’à la surface de la bête qui pencha légèrement en direction de celui qui venait d’apparaître dans la flaque de sang. Une chaîne rouge claqua dans les airs en filant dans sa direction, avant que celui-ci ne l’évite d’un mouvement agile en usant de sa capacité. Mais la chaîne pourpre ne le visait pas lui. Le corps mutilé d’Eitaro Kimura fut tracter en l’air en direction de l’énorme monstre, comme si il cherchait à l’intégrer à son propre corps. La détonation d’un tir se fit entendre alors que la chaîne céda, laissant le corps d’Eitaro retomber au sol alors que le monstre se tournait en direction d’où venait le tir de sniper. Apparemment, deux autre personnes venaient de monter. Plus de corps potentiels à ajouter à l’amalgame.

« Quel gâchis ! »

Damballa fit descendre son regard en direction du corps d’Eitaro Kimura qui venait de retomber à ses pieds. Elle grimaça avec le corps de jeune fille dans lequel elle était avant de l’enjamber pour rejoindre Haruhiro, une adolescente et l’homme musclé de la station qui venaient de le rejoindre. Damballa doutait fort qu’une équipe aussi mince que celle-ci puisse être assez pour vaincre un monstre qui avait eu besoin de supprimer un Grimoire pour être invoqué. Cependant, faute de mieux, elle décida de tout faire pour que leur sacrifice ne soit pas totalement vain.

« Ce monstre ne possède pas la moindre faiblesse ! Ses corps ne sont plus liés par les limites imposées par la chair, c’est devenu un golem, un amalgame créé par nécromancie. Il ne possède ni âme ni volonté, alors il ne peut pas réfléchir. Il doit pouvoir percevoir les sons par vibrations et se modifiera selon ses besoins. Si vous l’attaquez, il fera en sorte d’évoluer pour que vous ne puissiez pas reproduire la même action ! »

Suivant l’explication de la petite fille à la peau sombre et aux longs cheveux, la chaîne rouge sang abattue par Azami vint se rejoindre par les deux bouts et tournoyer dans les airs jusqu’à ce qu’assez de sang soit réuni sur sa surface afin qu’elle ne puisse plus être traversée par une balle. Le monstre, après avoir perçu les vibrations produite par les cordes vocales de Damballa, se mit à foncer vers le groupe puis à lever une de ses énormes mains pour l’écraser avec violence à l’emplacement du groupe qui eut tout juste le temps de se séparer pour ne pas finir broyé par le coup. La station se mit à trembler après le choc, alors qu’une fissure s’ouvrit à l’emplacement de l’attaque. Des chaînes s’échappèrent du monstre, trois en tout, visant Shoetsu, Haruhiro et Azami.

« … Ce monstre doit obéir à un ordre, une dernière fonction de celui qui l’a invoqué, comme il n’est animé par aucune autre volonté propre ! Si vous trouvez quel est cet objectif… Alors, conclusion logique, vous pourrez peut-être le ralentir ! »

Pendant que les chaînes fusaient dans l’air sans s’arrêter en suivant les trois membres tout en évitant Damballa, le monstre leva un peu plus en l’air Akutoku et Otaki comme si il voulait les garder hors de portée. Si elles étaient compressées dans ses espèces de grosses mains, elles semblaient cependant toujours bien vivantes et consciente ce qui prouvait qu’il ne cherchait pas à les tuer de cette manière. Au moment où Damballa remarqua qu’elle n’était pas visée par les attaques, une chaîne de sang s’échappa de derrière le monstre pour s’enrouler autour d’Eitaro et le faire rentrer dans la créature dans un bruit métallique. La bête lâcha un espèce de râle qui ne devait être autre qu’une nouvelle modification dans sa structure.

[ Il ne m’attaque pas… Si il me considérait comme un corps mort, il m’aurait déjà absorbé… Et si il me considérait comme un ennemi, alors il aurait tenté de me détruire… Ce qui veut dire que pour lui, les fruits du Grimoire ne sont pas des menaces… J’imagine que c’est comme ça qu’il ne s’autodétruit pas tout simplement. C’est ingénieux.  Mais ça veut aussi dire qu’Aibak a eut plus de temps que je le pensais pour penser à son sort… Qu’est ce que tu préparais, Vindicta100 ? ]
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Haruhiro Wilkowski

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MessageSujet: Re: [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku)   [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 EmptyVen 16 Mar - 1:27

« Et maintenant… MEURS ! »

Un bruit de mécanismes métalliques retentit en même temps que Miyamoto se cabrait brusquement en arrière, esquivant le projectile de la jeune femme. Mais atteignant tout de même sa cible, le crochet se figea dans son cou, lui transperçant la peau sans rencontrer trop de résistance. Au moment où la pointe couverte de poison s’était immobilisée, les bruits de chargement dans les différentes parties du corps de Miyamoto cessèrent progressivement au fur et à mesure que les microturbines ralentissaient, jusqu’à totalement s’arrêter. Derrière le cyborg, RagDoll abattit une nuovelle fois sa portière tordue vers le bas.

« Laissez-moi vous raconter une histoire, vous deux… »

En même temps que l’ensemble des lumières bleues sous la peau s’illuminèrent simultanément, un arc électrique parcourut le crochet envoyé par Shiina ainsi que le fil qui y était relié jusqu’à son autre extrémité, l’expulsant du cou de Miyamoto. L’instant d’après, la main métallique de l’ancien Skill-out écrasait la tête de RagDoll dans le sol, recouvrant son visage de cinq phalanges presque entièrement composées de métal, avec quelques restes humains au milieu des mécanismes artificiels.

Le cyborg se releva lentement, faisant dos à la jeune femme. Il reprit la parole sur le même ton calme que précédemment.

« C’est l’histoire d’un Skill-Out parmis tant d’autre, un jeune homme qui ne se démarquait pas du reste de son environnement. Bien qu’il ne posait de problèmes à personne, le corps de ce Skill-Out fut majoritairement détruit à un moment de sa vie, par la faute de certaines personnes. Pour remédier au tort qui lui avait causé, une organisation invisible décida de prendre ce Skill-Out comme sujet d’expérience. Vous vous demandez quel était le sujet de ces expériences ? Il s’agissait des premiers tests l’implémentation de membres artificiels avancés à usage militaires. »

La tête de Miyamoto se tourna sur le côté, si bien que Shiina pouvait voir un œil brillant bleu la fixer désormais.

« Vous comprenez ce que ça signifie ? »

Un bruit de mouvement mécanique retentit juste avant que le pied gauche de l’ancien Skill-Out n’écrase le poignet de Shiina contre le mur, brisant ce dernier à l’impact. Cette fois-ci, la main humaine de Miyamoto se referma sur le cou de la jeune femme, compressant ses voies respiratoires.

« Tes substances n’auront aucun face à des systèmes de filtrage automatique. Ce corps est fait pour combattre, survivre, détruire. »

Une nouvelle fois, le poing mécanique de Miyamoto se ferma dans un bruit métallique, avant que la microturbine dans son bras ne se mette à tourner en produisant des arcs électriques. Une lueur assassine dans son regard de machine, l’aîné des Inoue se rapprocha de Shiina jusqu’à n’être qu’à seulement quelques centimètres de son visage.

« Ordure… qu’est-ce que tu disais ? Que je devais crever comme ma putain de sœur ? »
siffla-t-il en resserrant encore l’étreinte sur le cou de la jeune femme. « Nonoka est vivante, tu as échoué. Et maintenant tu vas payer pour ce que tu lui as fait. »

Dans la périphérie des bâtiments de Therma, la seconde plus grande station d’épuration de la Cité Scolaire, un violent choc retentit en même temps qu’une lueur semblable à celle d’un arc électrique illuminait brièvement  les grillages délimitant la zone. Bien loin de l’endroit où se déroulaient les hostilités majeures de cette nuit




***




Azami fit un rapide aller-retour avec la poignée du mécanisme à verrou de son sniper, dont le canon était encore fumant après son premier tir. Ses yeux  firent un rapide aller-retour vers le corps ensanglanté d’Eitarō avant de se recentrer sur la masse géante de chair humaine qui retenait Akutoku Reitōko et Otaki Sumire un peu plus loin.

« Qu’est-ce que c’est que cette chose… »

« Quel gâchis ! »

Cette fois, ce fut Shoetsu qui prit un air surprit reconnaissant la voix de la jeune fille en même temps qu’il la voyait, entière et bien en vie.

« Oh ! Damballa ? Alors tu n’étais pas morte ? Mais pourtant Otaki t’a… »

« Shoetsu… concentre toi, on verra ça plus tard ! » cria Azami en fronçant les sourcils pour prendre la chose en joue. Qu’est-ce que c’était ? Un genre de chimère, une créature mutante créée lors d’une expérience ? Combien de balles devraient atteindre une créature de cette taille pour la tuer ? Serrant les dents, la jeune mercenaire pressa le bouton de transformation de son fusil.

« Ce monstre ne possède pas la moindre faiblesse ! Ses corps ne sont plus liés par les limites imposées par la chair, c’est devenu un golem, un amalgame créé par nécromancie. Il ne possède ni âme ni volonté, alors il ne peut pas réfléchir. Il doit pouvoir percevoir les sons par vibrations et se modifiera selon ses besoins. Si vous l’attaquez, il fera en sorte d’évoluer pour que vous ne puissiez pas reproduire la même action ! »

Azami détourna une nouvelle fois les yeux du monstre pour poser un regard incertain sur la jeune fille, « Damballa ». Ses paroles avaient également attiré les regards de Shoetsu et de Haruhiro, qui semblaient tous deux sceptiques par rapport à son explication.

« Golem… ? Nécromantie ? Mais de quoi est-ce que tu parles ?! C’est la Cité des Sciences ici, Gakuen Toshi ! Il n’y a pas moyen que quiconque te croie dans cette ville ! »

« Bouclez la un peu et bougez de là ! » lâcha Haruhiro juste avant de se propulser en arrière pour éviter l’attaque soudaine du monstre, et à juste titre puisque l’ensemble de la structure trembla juste avant que le sol du toit ne s’affaisse légèrement en son milieu, suivant la fissure dans le béton. Le souffle de l’attaque était si puissant que l’esper manqua de tomber en arrière dans sa manœuvre. Reprenant tant bien son équilibre alors qu’il était toujours en mouvement, Haruhiro leva les yeux vers les deux mains géantes brandies vers le ciel.

[ Qu’est-ce que c’est que ce bordel… il retient Aku et Otaki en otage ? ]

Sans s’arrêter de dérapper en arrière, le mercenaire dévia la chaine de sang qui tentait de l’atteindre avec deux compressions localisées sur ses mains et se retourna aussitôt, prêt à l’éjecter de nouveau en cas de besoin. La chaîne continua cependant sa course avant de revenir brutalement en arrière, comme aspirée par le monstre sans qu’il n’y ait de tentative de l’attraper une seconde fois.

Les yeux de l’esper balayèrent rapidement le champ de bataille. Ces mains démesurées étaient bien trop puissantes pour qu’il espère pouvoir arracher Akutoku à l’étreinte du monstre, il suffisait de voir ce qu’une seule frappe avait provoqué sur l’ensemble du bâtiment. Alors de quoi disposait-il, pour tuer cette chose ? Son équipe faisait presque peine à voir : une mercenaire au service de sa propre justice, un homme à l’apparence louche dont il ne savait rien et une jeune fille qui déblatérait des paroles insensées. Chō et « Kyo » ne l’avaient pas suivis finalement… peut-être que c’était pour le mieux.

« Vous êtes toujours entiers ? »

Se relevant à moitié après une roulade sur la gauche, Azami donna un coup sec dans le nouveau chargeur qu’elle venait d’emboiter dans son fusil d’assaut, le reste du chargeur précédent ayant servit à dévier la chaine qui repassa au dessus de sa tête pour revenir vers le golem. Soudain, ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’elle vit la chose faire rentrer les restes d’Eitarō à l’intérieur de lui.

[ Que- c’était ça qu’il voulait faire tout à l’heure ? ]

« Il… évolue vraiment ?! »

Alors Damballa avait dit vrai ? Est-ce que cette chose était vraiment un golem ? Une créature fantastique ?

« … Ce monstre doit obéir à un ordre, une dernière fonction de celui qui l’a invoqué, comme il n’est animé par aucune autre volonté propre ! Si vous trouvez quel est cet objectif… Alors, conclusion logique, vous pourrez peut-être le ralentir ! »

A quelques mètres de là, Haruhiro se mit en position, le couteau militaire qu’il avait ramassé près de Superior dans la main droite, lame vers le bas.

« Le ralentir ? Ne me fais pas rire, si cette chose devient de plus en plus puissante à chaque fois qu’on l’attaque… »


« Il va falloir l’éliminer d’un seul coup ! C’est ce que tu voulais dire, non ? » fit Shoetsu en émergeant du nuage de poussière qui s’était formée suite à l’attaque titanesque du monstre. Une large écorchure ornait son biceps droit, à l’endroit où la chaine l’avait frappée.

« Et ben ! J’ai bien fait de ne pas utiliser mon pouvoir sur lui si il peut s’adapter… Damballa-san ? Pourrais-tu nous en dire plus sur ce… golem ? »


L’attitude nullement inquiète de Shoetsu faisait contraste avec la situation, au point que le mercenaire pouvait presque sentir le regard incendiaire de Haruhiro lui brûler la peau. Pour le garçon, il n’y avait aucun doute qu’il était dangereux.

Alors que le monstre reportait de nouveau son attention sur ses ennemis et entamait déjà un mouvement horizontal avec l’un de ses appendices, il stoppa momentanément son mouvement en même temps qu’un cri sortait brutalement de sa gorge. Ce qui semblait être le flanc du monstre se contorsionna alors qu’un nouveau hurlement, plus aigu que le précédent, sortait de la gueule du golem.

Soudain, ce même flanc explosa vers l’extérieur, expulsant un corps hors de sa chair en même temps qu’une bonne quantité de sang. La chose désormais entièrement rouge roula quelques fois sur le sol avant de s’immobiliser à quelques mètres d’Azami qui retint difficilement un haut-le-cœur.

[ Il l’a… recraché ? ]

BIG BOSS BATTLE THEME:

Une explosion d’air retentit à l’autre bout du toit alors que Haruhiro décollait, fendant les airs en direction de l’appendice qui retenait Akutoku. Sans attendre une seconde de plus, Azami se mit à courir elle aussi, tirant sans s’arrêter sur les chaines de sang qui filaient droit sur l’adolescent. Même avec la lentille et le système d’aide à la visée de son arme, la mercenaire avait du mal à suivre les chaines qui tranchaient le vide comme des serpents.

« Bon sang ! »

Une autre explosion retentit alors que Haruhiro pivotait brutalement, déviant une chaine avec son couteau. Dans l’instant de la parade qui lui sembla ralentit, il pu discerner sans aucun mal l’agencement des épais crochets métalliques qui frottaient sans cesse contre la lame. Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’il comprenait à quoi il avait affaire. Non, ça n’était pas du métal. Ces armes qui semblaient provenir d’un autre monde étaient faites de sang.

« Dégaaaage !! » hurla-t-il en rectifiant une nouvelle fois sa trajectoire pour passer sous une nouvelle chaine qui lui arracha une mèche de cheveux en le frôlant. Haruhiro replia bras et jambes, compressant un maximum d’air contre son corps avant de tout relâcher, déviant les trois chaines suivantes et doublant sa vitesse. La lame du couteau pénétra la chair, découpant de moitié ce qui pouvait être le poignet de la main.

« Tch, raté ! »

[ Cette chose est trop large pour que je puisse la couper d’un seul coup… mais s’il s’adapte vraiment alors ça ne march- ]

Tel un fouet, l’une des chaines de sang venait de le balayer violemment en direction du sol d’un coup sec. Seuls les réflèxes de Haruhiro évitèrent à l’adolescent de se briser la nuque en heurtant le sol. Faisant des roulés-boulés jusqu’à la limite du toit, il s’immobilisa finalement contre le bord, un bras et une jambe dans le vide. Du sang coulait de sa bouche et son nez alors qu’il peinait à garder conscience, ses yeux mi-clos tournés en direction du sol en contrebas.

« En… une seule attaque… »

Après s’êtres rétractées une seconde fois, les chaines fendirent de nouveau les airs, visant toujours Haruhiro, Shoetsu et Azami. Cette dernière serra les dents et lâcha son arme en activant ses gantelets à pleine puissance, bloquant la chaine avant qu’elle ne l’atteigne.

« Umpf ! »

Trop légère pour contenir la puissance du lancé avec son seul poids, elle dérapa en arrière sur plusieurs mètres, contractant tous ce qu’elle pouvait pour rester debout. Une fois arrêtée, elle resserra la prise sur la chaine en serrant les dents. Ses lentilles venaient de lui livrer une information intéressante. Tout comme Haruhiro elle savait maintenant, ces chaines étaient faites de sang.

Dans un bruit électronique, les deux bottes bourrées de technologie la fixèrent au sol, empêchant ainsi la chaine retenue par ses mains de repartir vers le monstre.

« Physiquement parlant ça n’a aucun sens… et peu importe sous quel angle on le regarde, ça n’est pas l’œuvre d’un pouvoir d’esper. Mais si c’est bien du sang, alors les sels dissous à l’intérieur le rendent conducteur ! Prends ça, abomination ! »

Les gantelets d’Azami vibrèrent l’espace d’un instant avant qu’un courant électrique parte directement dans la chaine pour atteindre le corps du monstre, lui administrant une bonne décharge de courant qu’il encaissa avec un hurlement. Des formidables arcs électriques parcoururent le monstre dans des bruits de crépitements électriques, brûlant sa peau et le blessant aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Mais la quantité d’énergie électrique ne l’avait pas tué, est-ce qu’il disposait seulement d’organes internes ? Les dents enfoncées dans sa lèvre inférieure, Azami se laissa emporter par le poids de ses gants soudain devenus très lourds une fois que l’assistance avait été privée de tout courant. Elle retomba à genoux dans deux clang métalliques. Comment tuer cette chose, maintenant qu’elle pouvait à peine bouger. Relevant soudain la tête, elle hurla aussi fort qu’elle le pouvait à l’attention du garçon étendu sur le sol, à l’opposé de sa position.

« Qu’est-ce que tu fous ?! Lève-toi avant qu’il ne se remette à bouger ! Vite ! »

Entendant l’appel de la jeune fille, Haruhiro remua difficilement et regarda derrière lui. Déjà le monstre s’était remit à bouger et préparait un nouveau lancé de chaines. Le regard de l’adolescent pivota légèrement pour se poser sur Akutoku, toujours retenue en l’air par l’énorme bras.

« Merde… il faut que j- »

Avant qu’il n’ait eu le temps de terminer sa phrase, les chaines fusaient de nouveau dans toutes les directions, se préparant à le frapper lui et Azami. Trois pour lui, cinq pour elle, et ni l’un ni l’autre ne pouvaient bouger. La violence du choc serait suffisante pour les tuer d’un seul coup, ils ne sentiraient rien. Les traits de Haruhiro se crispèrent alors qu’il émettait cette idée. Il ne pouvait pas mourir, il n’en avait pas le droit, pas avant de l’avoir sauvée.

Soudain, de puissants claquements métalliques retentirent alors que les chaines s’étaient détachées du corps principal, sectionnées par une multitude de pièces métalliques éparpillées ça et là. Haruhiro cligna des yeux, n’en croyant pas ce qu’il voyait : Devant lui, de longues pièces de métal avaient transpercées l’amalgame de part en part, se plantant dans le sol en ressortant de l’autre côté. Les yeux de l’esper s’agrandirent alors qu’il prenait conscience de ce qui venait de se produire.

THEME 2 !:

Partout autour du monstre, des pièces métalliques de toutes formes et tailles se soulevaient lentement du sol. Parmis elles se trouvaient le couteau que tenait Haruhiro ainsi que le disque donné par Ragdoll. Mais ça n’était tout, d’autres objets se démarquaient du lot ; des aiguilles et de petits objets métalliques couverts du sang des corps agglutinés, ceux qui avaient été expulsés du corps en même temps que le corps d’Eitarō. Soudain, l’ensemble des métaux fondirent simultanément sur le monstre, traversant sa chair et faisant jaillir du sang de toute part alors que la bête se remettait à hurler. Sur la forme rouge au sol et malgré le sang qui coulait dessus un œil de couleur verte fixait la chose sans ciller, une lueur indéfinissable se reflétant dedans.

« C-c’est pas possible ! Il… il est toujours en vie ?! » s’écria une Azami sidérée qui n’en croyait pas ses yeux, incapable de concevoir que le corps mutilé était toujours vivant.

Si les métaux avaient immobilisé le golem, –du moins temporairement-, ce dernier ne cessait d’essayer de se dégager et gesticulait autant que son corps imposant le lui permettait. L’une des chaines qui filait dans la direction de la jeune fille fut sèchement déviée par un mouvement incontrôlé, envoyant l’extrémité de l’arme de sang la frapper directement à la tête. Ce fut Damballa qui amortit tant bien que mal le choc en s’effondrant dans les escaliers à l’intérieur du bâtiment, la jeune fille inconsciente étendue sur elle.

Verrouillant son regard sur Eitarō, Shoetsu fit quelques pas en avant, sans sembler se soucier de l’état des deux jeunes filles derrière lui. Une expression difficile à définir était incrustée dans son visage, à mi-chemin entre l’incompréhension et l’amertume.

« ‘Taku, personne ne peut rester mort dans cette ville ? Damballa, Aibak et maintenant Kimura. C’est à croire que certains sont increvables. »

Dans un grognement sourd, Haruhiro saisit sa chance et se propulsa aussi droit qu’il le pouvait. Tout son corps lui faisait mal et la propulsion n’avait rien arrangé. Certaines de ses côtes le faisaient affreusement souffrir et sa paupière gauche refusait de s’ouvrir, il semblait qu’au moins une de ses dents manquait à l’appel également. Mais malgré son corps en miette, il devait faire quelque chose avant de perdre connaissance. Car s’il ne la sauvait pas, elle allait mourir en même temps que ce monstre.

Forçant sur ses limites aussi bien physiques que mentales, Haruhiro compressa une nouvelle fois en même temps que sa main se refermait sur ses vêtements. Le poignet géant émit un craquement écœurant qui fut aussitôt suivit d’un bruit de déchirement de chair.

[ Encore… une… ]

Haruhiro cria, donnant tout ce qu’il pouvait dans la troisième et ultime compression qui arracha le poignet du reste du corps en libérant Akutoku de l’étreinte des doigts géants. Un bras autour de la taille d’Akutoku et l’autre déjà tendu pour diriger sa chute, le regard du mercenaire croisa celui d’Otaki, toujours captive dans l’autre main. L’adolescent n’adressa aucun sentiment à l’œil restant de la jeune fille. C’était un échange froid, un simple adieu.

Le sol se craquela soudain, les mouvements du monstre avaient élargit la fissure qu’il avait créé par son attaque un peu plus tôt. Ignorant les petits gravats et la poussière qui tombaient en pluis sur sa tête, Shoetsu fonçait en ligne droite vers l’amalgame, les paumes à l’air et les doigts crispés. Il adressa un coup d’œil à Eitarō en le dépassant, regardant celui qu’il restait de celui qui était probablement l’esper le plus puissant qu’il n’ait jamais rencontré.

AND THEME 3 !:

« Saaa, bakemono, on va faire ça bien ! » lâcha-t-il en un sourire, fixant de nouveau l’énorme masse devant lui.

« Je suis un professionnel, un exécuteur. Mon pouvoir est idéal pour tuer quelqu’un, le détruire de l’intérieur. Et c’est ce qui va t’arriver, Aibak. Dis-moi… tu connais les ondes sismiques ? »

Maintenant à moins de cinq mètres du tas de corps ensanglantés, le mercenaire esquiva de justesse une frappe imprécise d’un appendice qui craquela le sol juste derrière lui. Usant de toutes ses capacités musculaires et de l’évident entrainement militaire qu’il avait reçu, Shoetsu se rapprocha encore jusqu’à être suffisamment près pour pouvoir plaquer ses deux mains contre le corps du monstre.

« Je t’avais pourtant dis que les espers étaient puissants mon vieux… héhé. Adieu, Golem. »

Sans plus attendre, Shoetsu activa sa capacité. Shindō ko, la capacité de faire vibrer n’importe quelle chose avec laquelle il entrait en contact physique. Partant du point d’origine à une vitesse rivalisant avec celle de véritables ondes sismiques, les ondes avaient un effet dévastateur sur tout ce qui constituait un corps. Tissus, os, cartilages, organes et muscles, rien de ça ne subsisterait après que les ondes aient traversé le Golem. Cependant, sur un êter aussi gros, Shoetsu ne pouvait pas déployer son plein potentiel, d’autant plus que l’objet qui avait été introduit à l’intérieur par Eitarō Kimura le détruirait en même temps que la chose s’il était dans le rayon d’action au moment de l’explosion.

Chaque parcelle de l’amalgame fut parcourue d’une vibration qui brisa ses os, froissa ses muscles et ses organes. De véritables gerbes de sang jaillirent par tous les orifices et les blessures lorsque l’onde déforma momentanément son corps, atteignant même l’appendice qui retenait toujours Otaki, dans une puissance amoindrie après le passage dans le reste de l’amalgame. Shoetsu n’avait pas attendu et s’était précipité vers le bord du bâtiment avant de se laisser tomber et de se raccrocher d’une main au rebord d’une fenêtre de la façade, quelques mètres plus bas.

À l’intérieur comme à l’extérieur du monstre, le sang coulait à flot. L’onde créée par Shoetsu avait froissé la coque de la bombe en forme de disque, l’activant dans le même temps. Avant que le Golem créé par Aibak n’ait eu le temps de faire un mouvement de plus, une énorme explosion de flammes l’engloutit entièrement, réduisant en poussière tout ce qui se trouvait dans son rayon d’action. Le souffle acheva de fracturer les piliers soutenant la structure supérieure de Therma qui s’effondra sur elle-même. Observant la destruction causée par la bombe de son ancien compagnon d’armes, Haruhiro se laissa tomber dans le vide, Akutoku toujours serrée contre lui.

[ J’espère que t’apprécies ton feu d’artifice, RagDoll. ]

Une dernière décompression retentit juste avant que le duo n’heurte le sol, amortissant leur chute et les envoyant tous deux rouler au sol. Épuisé et blessé, Haruhiro redressa la tête en direction d’Akutoku puis, puisant dans ses réserves, il se releva tant bien que mal. Refusant toujours de perdre connaissance, il tituba sur les quelques mètres qui le séparaient de la jeune fille. Tant qu’il ne serait pas sûr qu’elle était saine et sauve, il ne pourrait pas se reposer. Un grognement s’échappa de la bouche de l’adolescent lorsqu’il s’écroula aux côtés de la jeune fille.




***




Adossé contre un bloc de pierre, la tête vers l’arrière, Ryosei fixait le ciel de ses yeux verts. Son expression neutre couplée aux cernes qui creusaient son visage étaient autant de signes qui témoignaient de son épuisement. La blessure sur son flanc le faisait souffir mais ce n’est pas vers son sang qu’il baissa les yeux. Les images ne tardèrent pas à défiler dans son esprit, lui arrachant un sourire crispé.



« Si tu avais porté une veste différente je ne vous aurais probablement pas reconnu, Kimura-san… Il n’empêche que vous avez vraiment de la chance tous les deux… tellement de chance. Mais je suis sûr qu’on saura s’arranger pour un paiement, ça vaut également pour toi, Otaki-chan. »

Voyant que des silhouettes affublées de brassards Judgement commençaient à venir vers lui et entendant déjà les crissements des pneus des fourgons d’Anti-Skill crisser sur la route derrière lui, Ryosei leva mollement son bras gauche et l’agita de droite à gauche.

« J’ai atteint ma limite de téléportations successives, je vais me reposer un peu. De toute façon, vu votre état Kimura-san, je pense qu’on a tous mérité quelques vacances. »
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Akutoku Reitōko

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[ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 Empty
MessageSujet: Re: [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku)   [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 EmptyJeu 17 Mai - 6:56

L’Amalgame titanesque posté sur le toit de Therma continuait ses ravages. Tentant de détruire tout ce qui l’entourait, ses chaînes rougeâtres filaient dans les airs en vrillant comme des lames. Le béton se brisait sur son chemin, et toutes les cibles qu’il réussisait à atteindre avait déjà commencées à saigner. Mais quelque chose était différent des tactiques de Lily, ou même de celles de Shiina Sumire. Cette chose avait-elle encore réellement en elle un semblant d’humanité ? Le mal que pouvait engendré les hommes pouvait en effet être sans nom, mais quelque chose d’autre se dégageait de la créature assoifée de sang. Quelque chose de bestial, d’animal. Quelque chose d’inhumain, de monstrueux. Etait-il réellement né du désir et de l’imagination d’un autre être humain ? Damballa commençait à avoir des doutes.

« Le ralentir ? Ne me fais pas rire, si cette chose devient de plus en plus puissante à chaque fois qu’on l’attaque… »

« Il va falloir l’éliminer d’un seul coup ! C’est ce que tu voulais dire, non ? Et ben ! J’ai bien fait de ne pas utiliser mon pouvoir sur lui si il peut s’adapter… Damballa-san ? Pourrais-tu nous en dire plus sur ce… golem ? »

La petite fille noire aux cheveux lisses plissa légèrement les yeux vers la chose, après avoir jeté un œil au jeune garçon d’en bas qui avait récupéré le couteau, et à l’imposant gaillard qui venait de prendre la parole. Sans compter l’adolescente à l’équipement étrange, ce groupe n’avait décidément aucune chance de combattre une telle chose. Damballa en était sûr, ils ne parviendraient pas à détruire un monstre formé par la destruction d’un Grimoire.

« C’est pour cette même raison que je suis présent à vos côtés. A mesure que j’observe les mouvements de cette créature diabolique, je commence à douter de ma propre expertise, cependant. Il semble incomplet, et dans le même temps, entier. Essaye t-il de vous forcer à le faire évoluer ? Je pense que… » Damballa ne sut pas si c’était son enveloppe humaine qui l’avait faite hésiter ou si l’amaglame d’Aibak avait réussit à mettre le doute dans son esprit comparable à l’algorythme d’un moteur de recherche, mais elle s’empressa de reprendre « Oui, conclusion logique de ma nouvelle hypothèse, si vous voulez le détruire à l’aide de force brute, vous n’aurez droit qu’à un essai. »

[ Aibak avait des capacités extraordinaire, et était capable des plus impressionnantes improvisations. Mais cette chose là semble différente, et présente bien des mystères et des inexactitudes. Serait-elle une erreur dans son dernier sortilège… Non… Est-ce d’ailleurs le produit de son sortilège… ? ]

Le corps qui venait de retomber de la bête après que celle-ci fut parcourue de déchirures violentes avait même réussi à surprendre Damballa, malgré la pokerface constante qu’elle partageait avec Shoetsu. Qu’est-ce que c’était maintenant, une des inexactitudes dont il parlait qui faisait surface… ? Ou quelque chose d’autre encore ? Damballa l’ignorait encore, et ce n’avait pas été assez pour stopper le monstre. Les chaînes continuaient à faire rage, et avec elle, leur lot de destruction. Dans un ballet aérien, Haruhiro Wilkwoski le mercenaire détenteur d’Instant Shift continuait de tenter de lutter contre le monstre par une agilité et des manœuvres dirigées avec maestria. Cependant, ce n’était pas assez pour contrecarrer la chose et ses actions imprévisibles.

« En… une seule attaque… »

[ Cette chose est cependant aussi puissante que je l’avais prédit. Combien de temps pourront-ils encore tenir ? Si ceux-ci croisent tous le chemin de la faucheuse et que l’amalgame n’est pas défait, d’autres gens viendront à n’en pas douter. Je dois apprendre de la défaite et des réussites de chacun d’entre eux pour guider les prochains. Espérons qu’elle ne change pas d’avis à mon sujet en attendant. ]



♦♦♦



« Laissez-moi vous raconter une histoire, vous deux… »

[ Bon sang ! Un plan ! N’importe quoi, pour me sortir de là… ! La vitesse, la force et la durabilité de son corps de cyborg… Il doit y avoir des failles, forcément ! ]

Les cheveux désormais courts de Shiina Sumire voletèrent au gré du vent, alors qu’elle avait déjà récupéré un autre stylo plume argenté au sol. Chacun de ses crayons avait été spécialement inventés pour pouvoir combattre un type d’esper particulier. Certains d’entre eux étaient tout simplement des armes tranchantes pourvues d’un dard et d’une cable fait pour le combat rapproché, un autre pour la mi-distance, un autre pour la distance. Certaines charges pouvaient être tirée de la même manière qu’un air gun et étaient pourvues d’une contremesure électromagnétique, d’autres d’un poison neurotoxique, et encore bien d’autres systèmes ingénieux que l’on pouvait faire rentrer dans une minuscule pointe de stylo. Les esper de la cité académique pouvaient être sacrément tenaces, et c’est pour cette raison que Shiina avait prévu bon nombre d’atouts de ce genre, dans le cas où elle devait se battre contre l’un d’entre eux.

[ … Mais là, c’est différent… Merde, mes côtes sont cassées… Mon autre bras… Et ma jambe… Bordel, je ne peux pas m’arrêter maintenant après tout ce que j’ai réussis à faire… Pas maintenant que je suis devenue la dirigeante du Bloc K !! ]

La vision de son dard s’échappant du cou de Miyamoto Inoue, le frère de Nonoka Inoue, ne fit qu’augmenter la crispation féroce du visage de la scientifique habillée en noir. Rag Doll compris en la voyant que c’était terminé. Celle qui avait été si effrayante, si entreprenante, si puissante, semblait maintenant réduite à l’état d’un simple humain. Un humain blessé, un humain faible. L’image symbolique que Shiina Sumire avait réussie à construire jusqu’à maintenant, celle d’un danger mortel, d’un ennemi qui contrôlait ses pions dans l’ombre… Voilà que tout était détruit, brisant l’illusion de sa dangerosité en milliers de morceaux comme un miroir. Le chaos qui se lisait sur son visage fit perdre un instant la concentration de RagDoll.

[ Ce type… Ouais. Ce type vient juste de battre Sumire-chan… Il est sacrément fortiche, dis-donc. On dirait bien que c’est ‘‘Game Over’’ ! ]

Et l’esper au manteau rose ne croyait pas si bien dire, puisque sa tête s’enfonça dans le bitume en lui faisant perdre connaissance sur le coup. Son sang se répandit dans la crevasse, alors qu’il lâcha un râle étouffé, perdant connaissance sans même avoir le temps de dire ‘‘pain au chocolat’’. De son côté, Shiina s’attardait à trouver le stylo plume à charge électromagnétique. Pour s’y retrouver, il y avait une série de sept chiffres sur chacun d’entre eux. Elle s’en souvenait parfaitement de chacun, et était capable de surprendre ses adversaires en les sortant de sa veste sans crier gare. Qui pourrait soupçonner un simple stylo plume ? Mais les petits tours de passes passes était terminés. Et comme une simple scientifique, Shiina était totalement désarmée face aux individus améliorés par des expériences de la Cité Académique.

[ Bordel, bordel, bordel de merde ! Ce n’est pas un vulgaire cyborg qui va mettre fin à ton combat ma fille ! On ne peut pas se le permettre ! ]

« C’est l’histoire d’un Skill-Out parmis tant d’autre, un jeune homme qui ne se démarquait pas du reste de son environnement. Bien qu’il ne posait de problèmes à personne, le corps de ce Skill-Out fut majoritairement détruit à un moment de sa vie, par la faute de certaines personnes. Pour remédier au tort qui lui avait causé, une organisation invisible décida de prendre ce Skill-Out comme sujet d’expérience. Vous vous demandez quel était le sujet de ces expériences ? Il s’agissait des premiers tests l’implémentation de membres artificiels avancés à usage militaires. »

Shiina serra les dents en se relevant avec une difficulté notable. Tenant fermement le stylo plume argenté porteur d’une charge capable de dissiper les fonctions des robots et des machines éléctriques, celle-ci n’attendait plus qu’une ouverture… Et un moins de tirer juste assez de force pour tendre le bras devant elle et appuyer sur le clip au bout du crayon. Elle n’avait droit qu’à un essai, mais ce n’était pas la première fois que Sumire se trouvait dans une situation pareille. Alors pourquoi elle sentait que l’atmosphère de maintenant était si différente ? Pourquoi lui en particulier ? Pourquoi Miyamoto Inoue, le frère du larbin des réminiscences de l’ancien groupe devait être celui qui se trouvait sur son chemin ?

« Vous comprenez ce que ça signifie ? »

« Gyargh- !! »

Une fraction de seconde avait suffit à Miyamoto pour détruire l’arme de Shiina en même temps que le poignet de sa main valide. Le bruit des os et du cartilages cédant comme des baguettes en bois firent remonter un courant chaud dans la gorge de la scientifique… Une sensation rapidement piquée au vif par son cou se faisant saisir à pleine main par le cyborg. Incapable de respirer et de lâcher le moindre son significatif, Shiina se contenta de se balancer légèrement au dessus du sol, fixant les yeux lumineux de celui qui l’avait désormais totalement à sa mercie.

« Tes substances n’auront aucun effet face à des systèmes de filtrage automatique. Ce corps est fait pour combattre, survivre, détruire. »

[ Je vais te tuer ! Je vais te désassembler et te réassembler en imprimante 3D ! Je vais envoyer ta pétasse de sœur sur un plateau d’opération où chacune des parties de son corps sera utilisée pour la recherche du même armement qui parcourt ton putain de squelette ! Je vais te détruire, te réduire à néant ! Je suis Shiina Sumire, espèce de petit effronté, d’insupportable  pédale mélodramatique ! Je suis cent fois plus intelligente que tu l’auras été de façon cumulé durant toute ta vie de ta naissance à l’instant présent ! Je suis arrivée jusqu’ici toute seule par ma simple détermination, de mes propres mains ! J’ai tué, j’ai menti, j’ai volé, j’ai brisé, j’ai créé, tout ça par moi-même ! Tu n’es rien face à moi, rien !!! ]


« Ordure… qu’est-ce que tu disais ? Que je devais crever comme ma putain de sœur ? Nonoka est vivante, tu as échoué. Et maintenant tu vas payer pour ce que tu lui as fait. »

« Rghhhrgh !!! »

Deux yeux perçants s’enfoncèrent comme des flèches dans ceux de Miyamoto. Shiina avait réussi à reprendre le contrôle de son bras cassé. Si le poignet de sa main gauche avait cassé, les doigts de sa main droite étaient désormais posés sur le bras autour du cou du frère de Nonoka Inoue. Les flammes dansantes dans le regard de Shiina n’avait pas disparue, et elle semblait toujours aussi déterminé à gagner, quoi qu’il puisse lui en coûter. Il ne restait plus dans son esprit qu’une machinerie qui fonctionnait à cent à l’heure. Un plan. Des dizaines de plans. Comment se sortir de là, comment le tuer. C’est bientôt une centaine d’actions différentes qui apparurent dans l’esprit de Shiina dans un tableau bien rangé et bien classé. Mais elle n’eut même pas eu le temps d’en faire une seule.

[ JE SUIS SHIINA SUMIRE ! JE SERAIS CELLE QUI ARRIVERA AU SOMMET SANS L’AIDE DE PERSONNE ! QUELQUE SOIT LE PRIX A PAYER, QUELQUE SOIT LA SENTENCE, QUELQUE SOIT LA MANIERE, QUELQUE SOIT LA RAISON, JE VAIS GAGNER MA PUTAIN DE PLACE AU DESSUS DE TOUT LE MONDE !! A CET INSTANT PRESENT, JE VAIS… ! ]

*Crak.*

La main de Shiina Sumire avait filée en direction du visage de Miyamoto en même temps que le craquement. Son petit poing serré s’était posé doucement sur la peau de son adversaire comme pour placer un coup final, une dernier punchline. Avoir le dernier mot. Sous la pluie d’effet son et lumière et des arcs électriques, la main de Shiina descendit rapidement jusqu’à ce que son bras la ballotte de gauche à droite le long de son corps, en même temps que sa tête, semblable à celle d’un pantin, ne retombe tout simplement contre son cou. Shiina Sumire était morte, sa langue pendante hors de ses lèvres comme celle d’un serpent qu’on aurait étranglé.


♦♦♦


« C-c’est pas possible ! Il… il est toujours en vie ?! »

[ N… Non… Il l’a récupéré au hasard ou… ?! Mais, qu’est ce que ça veut dire ? Quel est ce sortilège, par tous les dieux ? ]

Damballa n’eut pas le loisir de parfaire son questionnement puisqu’Azami fut violemment projetée contre son corps de petite fille à la peau sombre, lui faisant perdre connaissance une fois que l’arrière de sa tête rentra en contact avec les marches de l’escalier. Eitaro Kimura, le puissant esper aux pouvoirs ferrokinétiques s’était remis à respirer au moment où Shiina Sumire avait lâché son dernier soupire. Mais malgré l’imposante collection de projectiles métalliques, le monstre était encore ‘‘vivant’’, même si il était difficile d’appeler vie le simple fait de son existence. Crachant du sang par les deux choses qui pouvaient le plus facile être appellés bouches, elle tenta de se remettre à analyser ses alentours de part les vibrations alentours. Battement de cœurs. Trois masses de chair sur le toit, une dans l’escalier. Damballa, encore vivante, semblait échapper ‘‘volontairement’’ à ses détections.

« ‘Taku, personne ne peut rester mort dans cette ville ? Damballa, Aibak et maintenant Kimura. C’est à croire que certains sont increvables. »

L’amalgame le perçu alors à ce moment là. Les battements de cœur de l’une des cibles brouillées avait accéléré… Il fonçait dans la direction de sa surface. Incapable de réagir à temps, les coups dirigés pleuvaient, et maintenant que son ‘‘corps’’ avait été si terriblement amoché, les attaques d’Haruhiro Wilkowski étaient bien plus performantes. A son dernier coup, dans un cri et une gerbe de sang, Akutoku fut finalement libérée de l’espèce de main qui la retenait, tombant dans les bras du mercenaire du Dark Side. Encore captive, un seul œil magenta croisa celui du garçon. C’était celui d’Otaki Sumire. Incapable de penser correctement à cause de la douleur insupportable à son autre œil, le gauche, où de la glace avait remplacé le sang de ses vaisseaux sanguins, elle n’avait plus qu’un désir en tête, éliminer Haruhiro… Et Akutoku par la même occasion.

« Saaa, bakemono, on va faire ça bien ! »

« Je suis un professionnel, un exécuteur. Mon pouvoir est idéal pour tuer quelqu’un, le détruire de l’intérieur. Et c’est ce qui va t’arriver, Aibak. Dis-moi… tu connais les ondes sismiques ? »

La créature ainsi nommée se mit à être parcourue d’un soubresaut, comme si elle avait enfin décidé d’agir. De nouvelles chaînes de sang se mirent à se former sur le sol, fabriquées à partir du propre liquide pourpre rejeté par la créature, mais aussi le sang de tous les autres individus ici présent. L’un de ses énormes bras commençait déjà à se reformer, et frappa le sol à côté de Shoetsu en réduisant les barres de métal d’en dessous en miettes. Il n’y avait pas d’autre objectif que continuer à combattre…. Et pourtant, l’issu du combat était déjà décidée.

« Je t’avais pourtant dis que les espers étaient puissants mon vieux… héhé. Adieu, Golem. »

Le monstre se contorsiona sous l’effet de la puissante capacité de l’esper qui venait de se présenter comme le guerrier principal. Si cela ne pouvait peut-être pas avoir tant d’importance pour les autres personnes présentes, ça l’était énormément pour l’Amalgame, qui concentra toutes ses sensations sur Shoetsu, serrant un peu plus Otaki Sumire dans sa poigne, malgré le sang et les ouvertures multiples qui apparaissaient sur sa surface comme dans du papier. Non, Otaki Sumire n’était plus intéréssante maintenant. Il n’y avait plus que trois cœurs qui étaient intéréssants, celui du garçon à la lame, celui du manieur de fer, et celui du guerriers destructeur.


« Toi aussi, tu viens avec moi ! »

« Ry… Ryosei… »

Il y avait un autre cœur qui venait d’apparaître au dessus, un cœur qui avait traversé le tissu de l’espace-temps. Etait-il tout autant un candidat ? L’Amalgame ne pouvait faire un choix définitif. Mais au moins, il était en mesure de décider qui n’était plus digne. Augmentant la pression autour d’Otaki, la chose s’apprêta à l’écraser avant qu’un léger *bip* ne se fasse entendre dans ses entrailles, et que le cœur traversant les dimensions ne fasse disparaître la furie aux cheveux violets de son emprise. Une déflagration digne du jugement dernier éclaira le ciel à plus d’une centaine de mètres à la ronde, illuminant d’une lumière radieuse le golem, qui disparu dans une tempête de flammes bleutées.


♦♦♦



« Ahahaha ! HARUHIRO ! TU L’AS FAIT, SALOPARD ! »

La tête relevée en direction de l’énorme explosion sur le toit de Therma, l’attention de RagDoll s’était totalement retirée du terminator et de son ancienne boss. La bombe thermocyclique s’était finalement déclenchée, et vu l’ampleur de la déflagration, ça devait être une cible énorme qui était en train de se consumer sous l’effet d’une chaleur qui pouvait osciller entre celle de la flamme d’une allumette, et celle du noyau du soleil. L’octanitrocubane enrichi, couplé à l’oxynitrocellulose et une cage d’ondes électromagnétiques était bien assez pour réduire à néant n’importe quelle saloperie, l’arme parfaite pour créer un chaos sans nom. Pas question qu’un outil pareil soit gâché par Shiina Sumire pour un plan de seconde zone. Non, ça, ça devait être le final.

« Tu vois ça, Ishida ? Ça, c’est pour ça que les explosifs sont bien mieux que les armes blanches. Toi et Haruhiro, vous n’avez jamais compris. Il est jamais trop tard, cependant… ! Enfin, en fait, si. Mais bon. Je dédie cette descente de rideau au bon vieux temps. »

Retirant son visage sanguinolent de la crevasse et se redressant, RagDoll passa un revers de sa manche sur sa joue pour en retirer une grosse trace pourpre sur son joli manteau rose, désormais déchiré à peu près partout.

« Oh mon dieu, mon beau visage... ! C’est malin ça, ça va me payer bonbon en maquillage pour le remettre en l’état ! »

Maintenant, le tout était de savoir ce qui venait ensuite. Shiina Sumire avait rendue l’âme –il n’en avait plus vraiment grand-chose à faire-, mais RagDoll allait tout de même se faire poursuivre par tout le monde si il ne faisait rien... Et peut-être même se faire abattre là maintenant, par le cyborg qui venait de réduire le cou de la scientifique à l’état d’une branche d’arbre cassée. RagDoll fut tout d’abord parcouru d’un sentiment de lassitude en remarquant qu’il n’avait plus le détonateur du collier d’Haru. C’est du moins ce qu’il s’était dit avant de jeter un œil en direction de la portière de la voiture qu’il avait utilisé pour frapper Miyamoto. Juste à côté se trouvait le petit joystic muni d’un bouton rouge.

« Jackpot. »

Sans crier gare, le sol se mit à trembler sous les pieds de Miyamoto Inoue. La vibration eut le temps de parcourir tout son corps avant que des fissures ne se forment sur le bitumes, puis que les chocs ne redoublent d’intensité. Quelque chose se déchaînait là-dessous, comme si un camion tentait de foncer dans l’autre sens et de rompre l’asphalte. Petit à petit, la zone apparu enfin au cyborg sous la forme d’un cercle de trois mètres cinquante de diamètre autour de lui. Les fissures, après avoir tracé un cercle grossier sur ses dimensions, finirent par se rejoindre en formant une énorme crevasse qui continua de grandir jusqu’à émettre un dernier craquement.

Le sol se déroba sous les pieds de Miyamoto, le faisant chuter dans un abîme noir qui semblait avoir été creusé par les canalisations éventrées de Therma. C’était profond, mais il n’eut pas assez de temps pour réfléchir à la chute, et aux sifflements qui emportèrent le corps sans vie de Shiina et quelques gravats. Au moment où Miyamoto allait disparaître dans l’obscurité de la faille, son corps, suspendu dans le vide, s’arrêta de chuter en lui permettant in-extremis de se balancer jusqu’à une paroi. Quatre filins d’une résistance impressionnante s’étaient emberlificotés autour de l’articulation de l’un de ses bras et l’avait sauvé de la chute.

« Salut, mon ami ! Besoin d’un coup de main ? Au fait, moi, c’est RagDoll. »



♦♦♦


« Sa respiration s’est stabilisée… ! Sempai, il f- »

Une secousse à la force impressionnante surpris les deux esper de Judgment encore dans l’enceinte de la station d’épuration d’eau désaffectée. Cela faisait un certain moment que les tremblements s’enchaînaient, mais celui-ci semblait bien plus puissant que ce à quoi ils avaient pu assister. Kyo Akechi serra les dents. Haruhiro et d’autres étaient en prise avec cette espèce de monstre ? Qu’était-il au juste… Et quel danger représentait-il véritablement ? Est-ce qu’Haruhiro et Akutoku Reitoko allaient en ressortir dans le même état ? Levant la tête vers le plafond d’où tombait de la poussière, un instant suffit au duo pour perdre l’attention qu’ils avaient dirigés sur le mercenaire téléporteur.

« Salut les tourtereaux… vous pouvez arrêter de me toucher ? J’aime pas trop tenir la chandelle, vous pouvez comprendre, n’est-ce pas ? »

« Qu- ? »

Dans un bruit d’aspiration, Ryosei s’évapora, tirant avec lui la veste de Kyo. Les mains de Chō et de son sempai s’entrechoquèrent sur le vide, de la poussière ayant remplacé toute présence humaine. La membre de Judgment grinça des dents en se redressant, époussettant les jambes de son pantalon après un regard aux alentours. Administrer les premiers soins à une personne gravement blessée le temps qu’Anti-Skill la prenne en charge était la norme pour un membre de Judgment, mais Chō devait avouer qu’avoir soigné puis laissé filer un criminel n’était vraiment pas du genre à la mettre de bonne humeur. Comme si les derniers évènements n’étaient pas déjà assez dérangeant !

« Il s’est échappé avec ma veste… Ils sont encore en haut ? On devrait peut-être… Aller aider Haruhiro récupérer Akutoku. »

La perte de son vêtement ne dérangea même pas Kyo, il n’y réfléchissait même plus. Encore incertain de la façon dont il devait parler et bouger maintenant qu’il savait qu’il était dans le corps de celui qu’il poursuivait depuis tout ce temps. Avait-il encore le droit de faire semblant d’être un gentil ? Même si la phrase de Nakamura lui avait redonné un peu d’espoir, ce n’était malheureusement pas encore assez pour le libérer totalement du traumatisme de cette réalisation, et de ce qu’elle impliquait. Alors que de nombreux souvenirs enfouits venaient frapper comme des vagues sur les rivages tortueux de son esprit, Kyo n’eut cependant pas droit à plus de temps pour réfléchir. Chō, après avoir déchargé sa capacité, tourna rapidement son regard effrayé vers son sempai.

« Une explosion ! Ils pensent tous à une explosion, là-haut ! Kyo, il faut qu’on s’éloigne, et vite ! »

« … Et la fille… ? »

« …Aide-moi à la porter ! »

Mais le gong frappa trop tôt. Une déflagration fit vibrer les tympans des deux esper en même temps que les poutres qui soutenaient encore la structure. Un puissant flash de lumière d’abord rouge, puis blanche, puis enfin bleutée, explosa dans la station d’épuration en même temps qu’une violente chaleur descendit jusqu’à eux en réchauffant l’air, avant de remonter en émettant des craquements. Le plafond n’allait pas tenir. Kyo s’élança vers Nakamura pour l’aider à porter Fuyu sans avoir le temps de lui crier un conseil. Des crépitements venant d’en haut furent leur dernier avertissement. Des morceaux du plafonds filèrent dans leur direction à grande vitesse, manquant d’écraser Kyo si il n’avait pas bougé pour aider sa camarade.

« Par là-bas ! Le chemin creusé dans le sol par le combat… La sortie est de ce côté ! Encore un effort, Nakamura-kun ! »

Après un hochement de tête, la télépathe de Judgment s’éxécuta, donnant du sien pour soulever le poids de Fuyu au dessus du sol. Elle n’était pas très lourde, mais ce n’était vraiment pas facile de courir en portant quelqu’un dans les bras, ça n’avait vraiment rien avoir avec les films. S’élançant tous les deux avec la jeune adolescente, le plafond continua de se fracturer, faisant s’écrouler des pans entier. Des morceaux étaient déjà tombés plus loin, mais là c’était tout le plafond qui semblait prêt à s’ouvrir comme une coque de noix. Bientôt, de la poussière et des cendres furent les seuls rescapés de la station. La position dans laquelle Kyo et Chō se trouvaient n’était pas non plus des plus confortables. Prenant sur lui sans hésiter, le sempai de la membre de Judgment fit un mouvement de tête et récupèra Fuyu dans ses bras pour accélérer le pas.

« Merci… On y est… ! »

Kyo n’avait aucune idée de combien de temps ils avaient courrus en échappant aux blocs de bétons et aux poutres en métal, mais il était persuadé qu’ils avaient mis bien moins de temps pour sortir que pour rentrer auparavant. L’adrénaline continuant de faire effet dans leur organismes, le duo haletant déposa enfin Fuyu contre la paroi d’un mur extérieur au même moment où le dernier morceau de plafond s’écroulait dans la station d’épuration éventrée et fûmante, son intérieur remplit d’une épaisse fumée grisâtre et de poussière. Les mains sur les hanches, Nakamura put enfin prendre le temps de regarder vers son sempai. Visiblement déjà remis de ses émotions, son regard à lui était dirigé vers les flammes qui s’étaient éteinte sur ce qui devait rester du toit. Là-bas aussi, il n’y avait plus que cendres, qui redescendait dans leur direction et tout autour de la station, comme si elle avait été victime d’une éruption.

« Hh… C’est fini… »

Nakamura posa deux doigts sur le cou de Fuyu, soulagée de voir que sa respiration et son pouls étaient tout à fait normale. Elle n’avait subit aucune blessures de l’éboulement. D’un rapide regard, la télépathe remarqua qu’il était de même pour elle et son sempai, à part quelques petites égratignures et de la poussière sur leurs vêtements en mauvais état, ils semblaient ne pas avoir été blessés. Lâchant un soupire, l’étudiante de Nagatenjouki se releva. En tapotant son crâne, elle remarqua qu’elle avait fait tomber sa casquette à l’intérieur du bâtiment.

« Nakamura-kun, ta… ! Attends, je vais la chercher ! »

La main de l’intéressé vint s’agripper à la manche de Kyo au moment où il faisait volte face, prêt à foncer de nouveau dans le chaos sans nom dans lequel était à présent la station désaffectée.

« Ça n’a pas d’importance… Sempai. »

Chō avait manqué de l’appeler par le nom qu’elle avait lu dans son esprit par télépathie. Les lèvres pincées, elle fit mine de tourner le regard sur le côté en lâchant son sempai. Nakamura non plus ne savait pas vraiment si elle devait réagir d’une façon particulière, à part qu’elle devait absolument conforter Kyo. Quoi qu’il avait pu faire dans le passé, pour l’instant, cela ne faisait ni chaud ni froid à la télépathe. La seule chose qui l’embêtait, c’était que son sempai se remette à agir en solitaire en prenant tout sur ses épaules et en abandonnant la résistance. C’était le principal défaut de son sempai et elle le savait.

« …Qu’est-ce que… Qu’est ce que je devrais faire… ? »

La voix hésitante de Kyo vint faire relever la tête à sa camarade. Le regard tourne de nouveau vers le toit, celui-ci avait retenait son poignet gauche de son autre main, légèrement crispé. Clignant des yeux, Chō finit par sourire en remarquant qu’il l’avait sollicité directement sans hésiter. Il n’existait plus rien de l’ancien Kyo Akechi. La seule chose qui avait subsisté était son sempai, avait qui elle avait vécu tant d’aventures. Et la seule personne entre eux deux qui en doutait encore n’était d’autre que Kyo lui-même. S’approchant de son sempai, Nakamura pencha la tête vers le toit elle aussi, en éloignant une mèche de cheveux de son visage.

« Est-ce que tu es stupide, ou quoi ? C’est à toi de décider ce que tu vas faire, pas à moi. Alors fait ce que tu veux, Akechi-kun. »

« … Vraiment… ? »

Nakamura vint cligner des yeux de nouveau en tournant la tête vers Akechi, qui regardait toujours au loin de son côté. Avait-il déjà préparé un plan de secours pour localiser et sécuriser Akutoku et Haruhiro ?

« Et bien… Oui ? »

« D’accord. »

Chō n’eut rien le temps de faire, et pas même une pensée ne traversa son esprit, embrumé par la surprise. Ses poignets attrapés par son sempai, elle eut le temps de sentir une douce chaleur sur ses lèvres avant de fermer les yeux. Ceux-ci devinrent humides lorsque la bouche de Kyo Akechi se retira de la sienne. Entourée de la poussière et de la cendre qui tombait comme de la pluie, elle eut l’impression de disparaître un instant, comme si le temps s’était arrêté. Le chapeau de son sempai vint se poser sur sa tête, alors que celui-ci se mit à articuler le sourire qui avait tant rempli d’espoir le cœur des deux étudiantes de Nagatenjouki. Comme seule réponse, un sourire maladroit se dessina sur le visage de Nakamura, entouré de deux coulées de larmes salées.

« T’as pris ton temps… Imbécile. »



♦♦♦



Un goût de sang dans la bouche fit rouvrir l’unique œil valide d’Otaki Sumire. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ? Elle n’était pas en mesure de le dire avec exactitude mais elle avait eut un mauvais pressentiment juste après sa téléportation sous l’effet de Ryosei. Comme si elle venait de perdre quelque chose d’important. Serrant les dents en direction du toit de Therma ou un titaniquesque nuage de fumée grise commençait tout juste à se de dissiper, Otaki commença à perdre tout sang froid. D’abord on manquait de respect à son sempai, et puis Haruhiro l’ignorait complètement… Et Akutoku Reitoko se mettait à la trahir. Posant une main sur son œil gauche définitivement fermé, une rage sans nom se mit à gonfler dans l’adolescente qui en oublia de regarder autour d’elle.

« Si tu avais porté une veste différente je ne vous aurais probablement pas reconnu, Kimura-san… Il n’empêche que vous avez vraiment de la chance tous les deux… tellement de chance. Mais je suis sûr qu’on saura s’arranger pour un paiement, ça vaut également pour toi, Otaki-chan. »

Les fourgons d’Anti-Skill s’étaient enfin décider à entrer dans le « périmètre de sécurité » de cette « zone de démolition », s’arrêtant autour de la base du bâtiment désormais dans un sale état. L’explosion thermocyclique avait été la goutte faisant déborder le vase, une déflagration de ce genre n’ayant rien à faire dans une zone où le maître mot est de détruire pour reconstruire. Des membres de Judgment, des esper de haut niveau, avaient été dépêchés sur le terrain pour prêter main forte aux agents d’Anti-Skill au cas où il y allait avoir besoin de psychokinésie, télékinésie ou autre capacités permettant de manipuler les débris et d’empêcher de créer d’autre accidents. Mais Otaki ne voyait rien. Ou plutôt, elle ne voulait pas voir. Tournant et retournant dans sa tête, les derniers évènements étaient devenu un film qui s’étirait sans fin dans son esprit.

« J’ai atteint ma limite de téléportations successives, je vais me reposer un peu. De toute façon, vu votre état Kimura-san, je pense qu’on a tous mérité quelques vacances. »

« Rkk… »

Les mains posés sur son visage, Otaki Sumire, les genoux au sol, se pencha en avant en tremblant. La situation avait totalement échappé à leur contrôle, et Akutoku leur avait de nouveau filé entre les doigts. Combien de fois les actions d’Otaki allaient devoir se solder par un échec ? Combien de fois est-ce qu’elle allait devoir être humiliée, ridiculisée, battue par Haruhiro ? Et Akutoku se mettait à l’attaquer ELLE ? Elle qui avait tout fait pour que celle-ci revienne au Bloc K, elle qui s’était donné tant de mal pour que tout rentre dans l’ordre et qu’Aku puisse revenir du bon côté. Qu’est ce qu’elle avait raté encore, où est-ce qu’elle s’était trompée ? Et est-ce que ça allait se reproduire ?

« …Non… Plus jamais… »

Les tremblements se mirent à augmenter en intensité alors qu’Otaki se pencha un peu plus en avant. En voyant le petit groupe visiblement lourdemment blessé, les membres de Judgment se mirent à accélérer la course dans leur direction. Mais comment avaient-ils pu se diriger dans la bloc en ruine si ils ne se trouvaient pas dans les fourgons d’Anti-Skill ? La réponse parvint rapidement à Ryosei et Eitaro Kimura lorsque trois esper de judgment en particulier arrivèrent en tête du groupe. Onigawara Oshiko, Kazehaya  et Koide formèrent le comité d’accueil des membres du Dark Side. Clignant des yeux en remarquant les individus présent, les yeux d’aigles d’Oshiko n’eurent pas besoin de plus temps pour se souvenir des vêtements ensanglantés et de la touffe de cheveux en bataille. Eitaro Kimura. Le sang d’Oshiko ne fit qu’un tour.


« O… Onigawara-sempai, c’est… ! »

« Eitaro… Kimura. Et avec lui, le garçon de l’attaque de l’hopital … Vite ! Kazehaya-kun, Koide-kun, avec moi ! Au nom de Judgment, vous êtes en état d’arrestion ! »

Sortant des Smart Handcuffs fournies par Anti-Skill, les membres de Judgment venaient de faire comprendre qu’il avait gagné en assurance. On leur avait apparemment donné le droit de procéder directement à des arrestations, sûrement en réponse aux nombreuses dernières attaques impliquant des esper de haut niveau. Oshiko s’avança vers Eitaro Kimura, tremblante rien qu’à le regarder. Qu’il soit dans cet état était vraiment impressionnant, mais il n’en était pas moins toujours aussi terrifiant pour elle. C’était lui, l’assassin qui avait tué deux agents d’Anti-Skill de sang froid. Et il pourrait faire bien pire, si il n’était pas arrêté. Mais un bras se plaça devant Oshiko pour l’empêcher d’avancer. Kazehaya, le membre de judgment autrefois délinquant n’avait pas eu besoin d’explication supplémentaires pour savoir à quel point Onigawara était perturbée par Eitaro Kimura.

« Je m’occupe de lui. Sécurisez plutôt l’adolescente, elle a l’air blessée et en état de choc. … Vous avez fait du bon boulot, Onigawara-san. »

Oshiko posa son regard un peu secoué sur Eitaro Kimura, avant de revenir à la réalité en entendant son camarade. L’étudiante aux cheveux noirs soupira légèrement puis cligna des yeux en direction de Kazehaya, avant de lui offrir un sourire timide. En un sens, il lui rappellait un peu Azami dans sa façon de s’exprimer et de réfléchir, même si il était heureusement bien moins excessif dans sa façon d’agir. Kazehaya comme Koide avaient décidé finis par être des alliés de choix qui auraient sûrement été utile à ses côtés durant l’opération sur Therma. La prochaine fois, elle les amenera avec elle si jamais Azami Miura réapparaissait pour lui demander son aide.

« Merci… Toi aussi Kazehaya. Ça fait du bien de vous revoir, tous les deux. »

« Héhé ! C’est grâce à vous qu’on est arrivé après tout, sempai ! C’est vous qui avez fait tous le boulot ! Alors ne vous mettez pas trop de poids sur les épaules ! Mais il faudra tout de même nous expliquer comment vous êtes arrivé ici dans un premier temps… »

« Ahah, ça c’est une longue histoire. Je vous la raconterais peut-être sur le chemin du retour. »

Onigawara Oshiko tapota la tête de Koide qui répondit par un battement des paupières et un rougissement de ses joues. S’approchant d’Otaki dans sa position prostrée vers le sol en se cachant le visage, la membre de Judgment vint poser une main sur l’épaule de celle-ci en se penchant dans sa direction.

« Excuse-moi… Tout va bien… ? Tu as mal quelque part ? Tu n’as plus rien à craindre, tout va s’arranger. »

« Gh… ghk… »

Un éclair sembla traverser la membre de Judgment, qui se mit à penser à beaucoup de chose à la fois. Le visage d’Azami lui apparu plusieurs fois sous forme de flash, avec un questionnement en particulier à son adresse. « Qu’est ce que je suis sensé faire ? ». Azami semblait avoir réponse à presque toutes les situations, après tout. Elle aurait certainement pu trouver quelque chose à faire dans ce cas là. Sûrement quelque chose comme « Tu aurais dû rester en retrait. » « Tu n’avais pas besoin d’aller jusque là ». Un mouvement de panique secoua les membres de Judgment et les agents d’Anti-Skill, des cris résonnant dans les oreilles d’Oshiko. « Mais si je n’étais pas venu, qu’est ce qu’il serait arrivé à mes amis ? ». Baissant la tête vers le bras bouillonnant qui s’était enfoncé dans son ventre et dont la main traversait son cœur, Onigawara semblait tout simplement ne pas comprendre là où elle s’était trompée et là où elle aurait pu s’améliorer. Il n’y avait pas de proverbe pour cette situation dans l’Art de la Guerre de Sun Tzu, son livre préféré.

Spoiler:

« Tu as l’air… Si triste… ? »

Vomissant du sang, Oshiko fit deux pas de recul, puis s’effondra au sol dans une mare rouge grandissante. Le mouvement de panique s’emplifia lorsque des armes se levèrent dans la direction de l’adolescente aux cheveux violets qui venait de se redresser. Kazehaya et Koide étaient tout simplement paralisés par la surprise, incapable de réaliser ce qu’il venait de se passer. Penchant la tête sur le côté pour regarder le maximum de personne d’un seul coup, Otaki Sumire ouvrit son unique œil magenta pour leur face face.

Spoiler:

« Je vais tous vous massacrer. »

Une terreur sans nom se mit à envahir tous les membres de Judgment, et comme si un serpent s’était enroulé autour de leur corps, aucun d’eux ne fut en mesure d’activer son pouvoir d’esper. Un craquement désarticulé se fit entendre lorsque le corps d’Oshiko Onigawara se mit à gigoter dans tous les sens, parcourus de soubresauts incontrôlés. Après un instant, un bruit de décompression se fit entendre. Du sang s’échappant du trou ouvert dans sa poitrine, Onigawara perdit définitivement conscience en voyant son sang bouillonner dans les airs jusqu’à devenir une sorte de matière oscillant entre le gaz et le liquide. Des tirs se mirent à fuser en direction du groupe d’Otaki et d’elle-même, mais des couches de sang bouillonnant se placèrent de chaque côté, encaissant les balles comme si ce n’était que des billes de plomb.

« O-OSHIKO !! »

Faisant un pas en avant, le cri de Kazehaya fit courir le regard d’Otaki jusque dans sa direction. Sans même attendre un cri ou une lamentation supplémentaire, elle fit un geste de la main gauche dans le vide comme si elle pliait la page d’un livre. Un simple geste. Une lame sifflante fendit l’air et passa au travers des vêtements du membre de Judgment, déchirant son brassard en même temps que sa peau, traçant une ligne rouge au sol. Le visage couvert de goutelettes de sang venant de son camarade, Koide se mit trembler alors que des larmes vinrent à ses yeux. Mais sa voix ne pouvait tout simplement pas sortir de sa gorge. Carnage. Les lames continuèrent de happer tous les étudiants trop proche, obligeant le groupe à se disperser dans le chaos, sous le bruit du sang jaillissant dans les airs et des cadavres chutant au sol. Les membres d’Anti-Skill eux même durent prendre une distance de sécurité après que deux agents se soit écroulés au sol.

« Bordel de meeerde !! Mais qui c’est celle là… ?!! Du renfort ! On a besoin de renfort d'urgence ! On a de multiples victimes et un agent au sol... Non, deux ! »

« Ryosei. Tu peux tenir une arme, pas vrai ? »

Le sang de tous les cadavres aux alentours se releva vers le ciel et se mit à tournoyer jusqu’à entrer en ebullition. Dans cette masse rougeâtre,des tentacules s’échappèrent pour venir transpercer un membre d’Anti-Skill à terre tentant de se relever. Pénétrant dans sa ceinture, le tentacule lui retire son fusil mitrailleur puis revient dans la zone de guerre créée par Otaki, déposant l’arme devant le téléporteur. Un deuxième tentacule vient s’enrouler autour d’Eitaro Kimura afin de le soulever au dessus du sol avec un soin tout particulier.

« Tu te trompes, Ryosei. Ce n’est pas terminé. La mission n’est pas terminée. Nous devons absolument nous remettre en route. On doit réfléchir à un plan, et ne pas perdre leur trace. Je déchirerais tout ce qui se trouvera sur notre chemin, alors couvre mes angles morts. »

De nouveaux cris stridants déchirèrent le silence une fois qu’Otaki Sumire se mit à bouger, déplaçant avec elle Eitaro Kimura. Trois membres d’Anti-Skill levèrent leurs boucliers anti-esper pour lui barrer le passage, avant qu’une masse de gaz ne viennent se concentrer sur le chemin de l’étudiante de Nagatenjouki, pour venir se dilater violemment au moment où elle se met à bondir. Passant derrière les trois agents après le boost de son trampoline, Otaki bat des paupières et tend son bras, où les lames virevoletantes viennent se rassembler pour former un mélange entre un ressort et une tronçonneuse faite de vapeur d’eau. Un simple mouvement de gauche à droite lui permet de déchirer les uniformes des trois agents en leur faisant rencontrer le bitume.

« Hh… Vous l’avez dit, Kimura-san. Je ne vous décevrais pas. »

Pénétrant dans le fourgon blindé, Otaki Sumire vient y placer à l’arrière Eitaro, avant de faire traverser son ressort de vapeur dans un membre d’Anti-Skill qui se préparait à démarrer le véhicule. Projetant l’homme ouvert en deux sur la route, Otaki attends que Ryosei pénètre dans le véhicule avant de fermer les portières et d’appuyer sur l’accélérateur. N’ayant plus que de la rage dans les yeux et une détermination que l’on aurait pas pu donnée à quelqu’un d’autre que sa sœur, Otaki Sumire fonce en direction des alentours de Therma, tournant sur le côté.

« La mission ne sera terminée qu’une fois qu’on aura récupéré Akutoku Reitoko, n’est-ce pas, sempai ? »
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Haruhiro Wilkowski

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MessageSujet: Re: [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku)   [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 EmptyJeu 26 Juil - 16:25

Alors que Ryosei s’apprêtait à tendre mollement les poignets vers le garçon de judgement qui s’avançait vers lui, ce dernier se pétrifia soudain après avoir brusquement tourné la tête en direction de la jeune fille qui s’était approchée d’Otaki.

« O-OSHIKO !! »

Un bruit écœurant fit froncer les sourcils au téléporteur tandis qu’à moins d’un mètre de lui, le corps de adolescent se retrouvait soudain sectionné en deux, des gerbes de sang tachant Ryosei et l’autre garçon de judgement de rouge.

« Oyaah, tu n’étais pas obligée de l’empaler, si ? Cette petite à réussi à retenir Kimura quand même… m’enfin bon, tant pis. »

Ryosei jeta un rapide coup d’œil à Eitarō, étendu derrière lui. Son œil était clos, signe qu’il avait perdu connaissance, ou qu’il était mort. Quoi qu’il en était, le téléporteur avait la ferme intention de ne pas finir dans le même état.

« Ryosei. Tu peux tenir une arme, pas vrai ? »

Un sourire maléfique se dessina sur le visage ensanglanté du mercenaire.

« Est-ce que c’est une question piège, Otaki-chan ? »

A vrai dire, Ryosei n’appréciait pas tant que ça les armes à feu, elles étaient bruyantes, encombrantes et produisaient en général un résultat assez peu soigné. Sans oublier leur terriblement caractéristique odeur de poudre. Mais à cet instant précis, presser la détente et compenser le recul du fusil mitrailleur provoquaient un plaisir dément à l’esper qui voyait les boucliers levés d’Anti-Skill se cribler de balles.

« Tu te trompes, Ryosei. Ce n’est pas terminé. La mission n’est pas terminée. Nous devons absolument nous remettre en route. On doit réfléchir à un plan, et ne pas perdre leur trace. Je déchirerais tout ce qui se trouvera sur notre chemin, alors couvre mes angles morts. »

Le sourire du mercenaire s’élargit encore plus, voilà un retournement de situation auquel il n’avait pas pensé, et qui allait peut-être bien lui éviter la case Anti-Skill.

« Le travail continue ! » s’exclama-t-il joyeusement avant de réarmer le fusil et de se mettre à son tour en marche, à la suite de la jeune fille.




***



La jeune fille aux cheveux noirs toussa à plusieurs reprises, crachant la poussière qui avait pénétré ses voies respiratoires. L’air était immonde, chargé de poussière sombre et difficile à respirer, ce qui forca la mercenaire à cracher un épais filet de bave, mélangé à de la suie et du sang. Azami ne voyait rien, pas le moindre rayon de lumière ne filtrait à travers la démentielle couche de gravats qui la recouvraient, elle et Damballa.

« D-Damballa-san ?! »

Où était-elle ? Les souvenirs d’Azami étaient un peu confus mais avaient fini par lui faire comprendre ce qui s’était passé, et avec qui elle devrait être en ce moment. Ses mains glissant sur les rochers autour et au dessus d’elle finirent par rencontrer quelque chose de plus mou. Ce fut à ce moment là que les lentilles d’Azami se réactivèrent, lui permettant de discener la petite cavité approximativement ovale dans laquelle elle se trouvait.

« Damballa-san ! Réponds-moi, tu vas bien ? »

Diverses informations s’affirchèrent devant les yeux de la jeune fille qui s’étaient allumés d’une lueur orangée à cause des lentilles. Azami déglutit en regardant la face lisse du bloc de pierre juste au dessus d’elles deux.

[ On est bloquées dans quoi… moins de trois mètres carrés avec… ]

« … cent vingt-quatre tonnes de roche, métal et plâtre étalés sur presque vingt mètres au dessus de nos têtes… et merde. »





***




« Tiens, d’ailleurs c’est vrai que ces deux filles ont pas eu le temps de quitter le toit. Zan’en- uuugh. »

Un grognement accompagna le redressement de la masse de muscles recouverte d’un simple débardeur blanc sale qu’était Shoetsu. La douleur sourde qui se faisait sentir sur son côté était probalement le signe d’une côte fêlée, dans le meilleur des cas.

« Quand un corps organique explose ça produit pas une boule de feu, d’habitude… ‘Taku, Lily a toujours des contrats aux évènements complètement imprévus ! Mais intéressants, mine de rien. »

L’explosion de la bombe thermocyclique avait provoqué bien plus de dégâts à la structure de Therma que ce qu’avait immaginé Shoetsu en focalisant son pouvoir sur l’amalgame. La déflagration avait tout simplement soufflé le rebord auquel il s’était accroché, en même temps que la façade toute entière, le faisant atterir quelques quinze mètres plus bas au milieu des blocs de pierre et de poussière. Ses murs porteurs et piliers détruits, le bâtiment principal de la station s’était effondré en son milieu, le transformant en un genre de cuvette de pierre et de métal contenant une quantité astronomique de gravats. Au milieu de cette pile désordonnée de roches et de plâtre se trouvaient deux adolescentes, rescapées de l’explosion, seulement personne ne soupçonnerait qu’elles soient encore en vie et Soetsu ne faisait pas exception à la règle. Et puis, il avait d’autres chats à fouetter.

« Quand on parle du loup. » sourit-il en sentant son antique téléphone portable vibrer dans la poche de son treillis.

« Shoetsu, qu’est-ce qui s’est passé ? J’ai plus de visuel. Comment vont les autres ? »

« Normal, Therma a explosé. Mais on a gagné contre le golem ou je sais pas quoi. C’était quoi ça d’ailleurs, c’était assez dégeux tu sais ? », répondit-il en desserrant son pentalon au niveau de la cheville, le téléphone rectangulaire calé entre sa joue et son épaule.

« Explosé ? Comment ça explosé ? Trouve moi Haruhiro et Akutoku en priorité et évacue les de là… j’ai besoin d’eux, alors les laisse pas mourir, c'est compris ? »

« Hai hai, mais comment je fais ça s’ils sont déjà morts ? »

A l’autre bout du fil, Lily put entendre les cliquetis caractéristiques d’une arme de poing.

« Arrange-toi pour que ça ne soit pas le cas. »

*Bip*


« Ah, elle a raccroché. »

Après avoir rangé son téléphone, le mercenaire releva son débardeur au niveau de la taille, découvrant un large ématôme violacé sur son côté droit.

« Hm, pas étonnant que ça picote, héhé. »

Shoetsu avait échappé à l’explosion imprévue mais avait tout de même récolté une blessure dans la foulée, et même si cette dernière n’était pas belle à voir et qu’il y avait probablement des dégâts à l’intérieur, il se réjouissait d’avoir évité l’état de merguez sur un barbecue.

Des voix se firent entendre de l’autre côté du bâtiment effondré aux trois quarts. Evidemment, toute cette agitation devait avoir permit à Anti-Skill d’intervenir. Autrement dit le temps lui manquait.

« Désolé mais vos cellules sont un peu étroites pour moi ! » ricana-t-il en se mettant en mouvement.

De nouvelles sirènes retentirent soudain de l’autre côté de la clôture à quelques mètres de lui, le forçant à se cacher derrière un bloc de pierre fendu en deux. La police de Gakuen Toshi n’avait pas lésiné sur les moyens cette fois, mais si ce que lui avait dit Lily était vrai alors ça n’avait rien d’étonnant : ça faisait bien trop longtemps qu’ils se faisaient tourner en bourrique à leur goût. Shoetsu sourit à cette idée. Les pauvres, et ils n’avaient même pas conscience de ce qui se passait derrière.

Une couleur chimique attira le regard de Shoetsu sur la gauche. Allongée à même le sol, une jeune fille à la chevelure bleutée traînait dans la poussière, à une dizaine de mètres de lui environ. Juste à côté se trouvait Haruhiro, inconscient et couvert d’une bonne quantité de sang.

« Bingo ! » s’exclama le mercenaire en s’approchant, constatant que les deux adolescents respiraient toujours.

« Allez debout ma petite, faut qu’on file d’ici avant d’attirer des personnes aux idées louches. » sourit de nouveau Shoetsu, bien conscient qu’il devait représenter le stéréotype même de la personne louche au milieu de tout ce chaos.




***




« Salut, mon ami ! Besoin d’un coup de main ? Au fait, moi, c’est RagDoll. »

Miyamoto releva la tête vers le visage qu’il avait enfoncé dans la route à peine quelques instants plus tôt.

« Yo... »

[ Ce type est bizarre. ]

Miyamoto ne savait pas encore s’il devait considérer ce drôle de personnage comme un ennemi ou non. Puisqu’il avait tué son ancien boss, il était normal de penser que le jeune mercenaire voudrait se venger mais d’un autre côté, l’ancien Skill-Out savait que rien n’était jamais aussi simple au sein du Dark Side.

Une fois sorti du trou par la capacité d’esper de l’adolescent au costume en piteux état, l’aîné des Inoue s’assit –ou plutôt se laissa tomber- sur le sol, sans quitter les fils presque invisbles du regard.

« RagDoll, hein ? Il n’y a pas moyen que ça soit ton vrai non, je me trompe ? Je suis Miyamoto, le grand frère de Nonoka Inoue, si tu te demandais pourquoi j’ai brisé la nuque de ta cheffe. »

Parler subtilement, c’était quelque chose que Miyamoto laissait à ceux qui avaient du temps à perdre. D’autant plus que s’il fallait parler avec un adversaire, il n’y avait rien de mieux qu’une bonne punchline lancée crûment dans le feu de l’action.

« Et donc gamin, je peux savoir pourquoi tu m’as aidé ? Parce que d’habitude, c’est pas hyper intelligent de filer un coup de pouce à un ennemi. »

[ Les gamins du Dark Side sont tous fêlés, suffit de voir Lily. Et lui il se prend pour mon pote… c’est qui ce type encore ? ]

« Soit dit en passant, j’imagine qu’on est quittes pour ça mais j’ai pas oublié le coup de portière de tout à l’heure. »




***
« La mission ne sera terminée qu’une fois qu’on aura récupéré Akutoku Reitoko, n’est-ce pas, sempai ? »

Ryosei fit la grimace en retirant sa main de la masse difforme qu’était Eitarō. Avec le transport jusqu’à la camionnette, une partie du sang qui le recouvrait avait coulé, dévoilant ses membres tordus et brisés, sa peau froissée et déchirée et justement les blessures desquelles le plus de sang s’échappait.

« Otaki-chan… il va falloir l’emmener voir un docteur… je suis même pas sûr qu’une dizaine de chirurgiens seront suffisants dans son cas. Il me faut de quoi stopper les écoulements de sang dans l’immédiat, il a déjà un pied dans la tombe. »

Le téléporteur tourna la tête en direction du siège avant, depuis lequel conduisait Otaki.

« Oi tu m’entends ? Il aura pas le temps d’attendre un autre combat alors laisse moi récupérer Akutoku moi-même quand tu l’auras trouvée. Une fois qu’on sera débarrassés d’Anti-Skill elle sera tout à toi. »
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Akutoku Reitōko

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MessageSujet: Re: [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku)   [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 EmptyMer 23 Jan - 14:04

♦♦♦


(...)


« Il n’y a plus rien à faire. Plus aucune installation scientifique ne veut la récupérer, Sumire-san. »

Derrière la vitre de leur salle d’observation, le conseiller vêtu d’un costume noir vint tirer la chaise pour s’asseoir en face de Shiina Sumire, une professeur et scientifique de la Cité Académique. Avec sa petite mallette à ses côtés et ses cheveux gominés, il n’avait pas grand-chose à voir avec la population adulte de la Cité, et c’est bien pour cette raison que le problème se posait. Si même venant de lui, la même rengaine résonnait, c’était qu’il n’y avait réellement plus d’alternative. Shiina vint claquer quelques instants le bout de son stylo plume argenté sur la table, son regard tourné en direction de la vitre teintée, derrière laquelle seuls eux deux pouvaient voir. De l’autre côté, un cadavre était mis sur un brancard, autour d’une vapeur bouillonnante et grouillante dans la salle de test. Au milieu de l’incident, avec un liquide pourpre lui tâchant la joue et sa robe de patiente, se trouvait Otaki Sumire, un casque de réalité augmenté lui masquant les yeux et le front. Des jets d’eaux pleuvaient tout autour, refroidissant la salle tout en nettoyant le sang éclaboussé aux alentours. Shiina pourtant, restait impassible. Ce n’était pas le premier cadavre qu’elle voyait défiler.

« Empathie, compassion, altruisme… Les expériences que vous lui avez faite subir… Elle n’a plus aucun lien avec les autres êtres humains. Son système nerveux n’a plus rien de celui d’un animal social. Même son pouvoir n’a plus rien à voir avec ce que recherchait Academy City. Aucun établissement scolaire ne peut l’accueillir. »

« Qu’est-ce que vous êtes venus m’apprendre que je ne sais pas déjà, monsieur le conseiller ? »

Le stylo plume s’arrêta de claquer contre la table.

« Ils vont vous la retirer. Otaki. Elle n’est plus votre propriété. Enfin, elle ne l’a jamais été. Mais maintenant, vous n’avez plus aucun pouvoir sur ce qui va lui arriver. »

« Alors le Dark Side veut en faire une arme, c’est cela ? »

Le conseiller ne répondit pas. Shiina soupira longuement en retirant le capuchon de son stylo plume. Elle plissa les yeux en regardant la pointe de la plume. Le conseiller non plus qui lui parlait actuellement n’avait aucun pouvoir et pas la moindre incidence sur le cours des évènements. Tenter de ‘‘marchander’’ avec lui ne servirait à rien, il en était de même si elle se débarrassait de lui. Même celui auquel il répondait n’était pas encore le bout de la racine. Rebouchant son stylo, Shiina vint mordiller le sommet du capuchon. Elle passa son regard sur Otaki de l’autre côté, à qui on retirait le casque. Celle-ci laissa ses cheveux violacés tomber le long de ses épaules, son regard neutre descendis en direction de ses pieds, où les syphons terminaient d’avaler le liquide pourpre en retransformant la salle en un cube blanc sans vie ni individualité. La même lueur qu’on pouvait lire dans les yeux de Shiina. Se levant, la grande sœur s’approcha de la vitre jusqu’à que son souffle se répercute sur sa surface. Techniquement, derrière le verre teinté, elle n’était plus qu’à quelques centimètres de sa petite sœur.

[ Toi et moi, ce n’est pas encore finie, Otaki. Je me le suis promis à moi-même aussi. C’est dans notre sang, la réussite. Les autres vont essayer de nous éloigner l’une de l’autre, de nous rabaisser. Tout ce qu’on peut faire, c’est continuer à regarder vers le haut.  ]

« …J’ai un projet en cours. Un projet pour la faire monter au niveau supérieur. »

Le conseiller fronça les sourcils lorsque Shiina se mit à poser sa main sur la vitre. Il avait entendu des morceaux çà et là d’information sur elle avant de venir la voir. Il croyait savoir plus ou moins ce qu’avait vécu Shiina, mais n’en était plus si sûr. N’était-elle pas encore pire que sa sœur ? Le niveau de froideur qu’elle était capable d’atteindre dans ses expérimentations… On parlait de certains scientifiques qui considéraient les élèves comme des animaux. Mais pour celle-là, il était même dur de parler d’animaux, c’était plus de vis et d’écrous qu’il fallait imaginer, pour décrire la vision de la jeune femme. Fabriquer une grosse machine bien huilée, avec une pièce spéciale pour chaque zone, emboitée avec toutes les autres. Une machine qui s’élève jusqu’au ciel, empilant les corps de tous les étudiants. Ressentait-elle de la compassion pour sa sœur ? La question à Academy City n’avait pas besoin de se poser, et le conseiller lui-même n’avait aucun intérêt à avoir la réponse.

« …Ça n’a plus d’importance. Vous n’avez plus ses droits, Shiina Sumire. C’est trop tard à présent, avec ce qui est arrivé. La seule possibilité que vous pourriez trouver, c’est en devenant dirigeante de votre propre installation. Mais tant que vous serez une simple employée du Bloc K, cela n’arrivera pas. »

Le bruit du stylo plume résonnant contre la vitre fit relever le regard du conseiller en un instant. Shiina souriait avec impudence. Ses yeux, semblables à ceux d’un serpent, donnait l’impression au messager qu’elle l’avait déjà totalement décortiqué et réassemblé, et qu’elle savait désormais tout sur lui. Comme si il était un singe, la scientifique jugeait bon de bien le regarder dans les yeux pour qu’il comprenne qu’elle s’adressait à lui.

« Je peux arranger ça. Faites juste parvenir à votre contact que je n’ai pas oublié ce que l’on m’a demandé au début. Créer un level 5. Dites-leurs que je ne compte pas en créer un, mais deux. Si ils peuvent voir le potentiel destructeur de ma chère sœur, c’est qu’ils savent de quoi je suis capable pour parvenir à mes fins. J’ai fabriqué Vaporisation moi-même de mes propres mains. Je peux en fabriquer d’autres. »

A côté de Shiina, le sang du conseiller ne fit qu’un tour. Les yeux violets de serpents d’Otaki semblaient pointer dans sa direction aussi. Pouvait-elle voir à travers la vitre teintée ? Non, évidemment que non. Et pourtant, devant ses deux femmes, il se sentait tout petit, comme une souris dans la poigne de deux vipères. Il n’avait rien à dire de toute façon. Alors qu’Otaki était escortée hors de la salle de test, le conseiller referma sa valise en boutonnant sa veste, posant sa carte sur la table de l’office de Shiina Sumire.

« Il y a un incident que la Cité Académique veut régler. Quelqu’un a passé les barrières de la Cité il y a longtemps, et l’affaire Akutoku l’a réveillé de son sommeil. Ils veulent s’en débarrasser. Si vous pouvez vous en charger… Alors, cela ouvrirait peut-être une possibilité pour récupérer vos équipements d’avant. Mais il y a d’autres organisations sur le coup. Si vous vous faites couper l’herbe sous les pieds, c’est fini pour votre sœur. »

« Merci, monsieur Kuang. Je ferai en sorte de ne pas les décevoir cette fois-là. »


(...)


Shiina Sumire rouvrit les yeux lorsque le souvenir de cette conversation avec le conseiller se coupa brusquement. Sa brosse, dans les cheveux d’Otaki, venait de se prendre dans une boucle. Le visage de sa sœur en pyjama dans le miroir se tordit un petit instant à cause de la douleur vive et pourtant si insignifiante. Alors c’était ça le monstre sanguinaire qui effrayait les installations ? Shiina se mit à sourire doucement en s’appliquant un peu plus, passant et repassant dans la chevelure raide de sa petite sœur.

« Alors, il te plaît, Eitaro Kimura ? »

« Tu as dis que tu ne ferais que me brosser les cheveux. »

« Ahah.~ Tu dois récupérer Akutoku Reitōko, tu sais. C’est la priorité. Mais si jamais la situation change, fais ce qu’il te semble la bonne chose à faire. Suivre son instinct, c’est la chose la plus logique qu’on puisse faire. Les loups mangent les brebis, mais ce n’est pas mal, n’est-ce pas ? C’est la nature. Pour avancer, on doit consommer, détruire. Otaki, fais ce que tu as à faire, et la situation rentrera dans l’ordre. »

« Je sais. Je le ferai. »

Le regard des deux sœurs se croisa finalement dans le miroir, un sourire maternel apparraissant sur le visage de Shiina.

« Bonne fille. »


(...)


Dans la poussière et les gravats, le corps de Shiina Sumire, sa tête tournée dans le mauvais sens et sa trachée brisé, s’écrasa jusque sur les câbles éventrés de la station d’épuration de Therma. Son corps, déjà blême dû à la perte de sang, était désormais vide de toute vie. Ce qui était un jour avait disparu. Piégé dans une expression insatisfaite, le visage aux yeux vides de la femme était pointé vers le haut, sa main aux doigts brisés pendant au-dessus du vide. De celle-ci glissa un stylo plume argenté qui disparut dans le noir, reflétant pendant un instant les rayons du soleil pour illuminer une masse grouillante.


♦♦♦


« Damballa-san ! Réponds-moi, tu vas bien ? »

La sensation de toucher revint à Damballa, qui rouvrit les yeux sans rien y voir, papillonnant des paupières. Son bras gauche, sa jambe droite et plusieurs de ses côtés avaient été détruite par l’explosion. Ou plutôt, auraient dû. C’était les informations qu’elle retenait de son corps d’enfant intact, si on omettait la couche de poussière qui la recouvrait. Les pics de douleur qui ne lui faisaient ni chaud ni froid finirent par s’estomper, les informations électriques inutiles envoyées par son système nerveux, qui comprenait un peu tard que l’hôte qui l’occupait n’avait que faire des stimuli nerveux. Le petit corps frêle que Damballa occupait parvint à fermer les ongles sur une masse rocheuse, qu’elle utilisa pour se redresser un tout petit peu, ramenant un genou où ses blessures s’étaient refermées frotter contre le sol. Visiblement, le sortilège qui la liait à Aibak n’était toujours pas décidé à la laisser mourir.

« … cent vingt-quatre tonnes de roche, métal et plâtre étalés sur presque vingt mètres au-dessus de nos têtes… et merde. »

« Vous avez survécu… C’est remarquable. Et l’amalgame… »

Les ‘‘souvenirs’’, si on pouvait les appeler comme ça, de Damballa étaient encore flous. Mais ce dont elle était sûre, c’est qu’elle ne ressentait plus la présence du sortilège qui avait formé l’Amalgame. Alors ils avaient réussis… Sans user de magie, et avec des miracles fabriqués à la main par des non-initiés, un sortilège aussi puissant avait été contré. Damballa en était totalement dépassée, et tentait de l’ajouter tant bien que mal à sa bibliothèque mentale. Mais les problèmes persistaient. Tout ça n’allait pas. Ce sortilège n’était pas celui d’un mage, ni d’un alchimiste. Ce n’était pas non plus celui d’Aibak, ce n’était pas possible. Il était puissant et plein de connaissance, mais le mage africain n’avait pas la possibilité de créer une chose pareille. Un golem autonome qui grandissait en se nourrissant du mana… Quel était son utilité ? Détruire ? Dans quel but ? Pourquoi un sortilège pareil existait dans le grimoire ? La magie vaudou n’aurait pas dû inclure une abomination pareille. Même si les racines de la magie que Damballa connaissait étaient formées dans l’esclavage et la rébellion contre les maîtres durant la traite négrière et le commerce d’esclave, ce sortilège-là était quelque chose d’autre. Quelque chose clochait, et il manquait à Damballa une pièce du puzzle pour y voir clair. Mais pour l’instant, elle avait un autre problème. Si elle ne pouvait pas mourir, elle pouvait rester bloquée éternellement sous des décombres. C’était embêtant. Surtout qu’elle n’était pas seule, et que sa camarade n’avait pas la chance d’être liée à un sortilège.

« …Révoltant. Voilà ce qui arrive lorsque la nature est arrachée à ses racines. Tous ses éléments, mélangés les uns avec les autres… Ce monde est bien froid… »

Les mains à la peau sombre de Damballa coururent le long des poutres de métal couvert d’une poudre grisâtre, avant de venir se présenter à ses yeux, qui examinèrent la nature de la poudre en utilisant le toucher au contact de son front.

« …Pas d’inquiétude, jeune fille. Les générations futures écriront des contes et des légendes sur votre exploit. Mais pour cela, il faut que vous trouviez un homme, et que vous éleviez une famille, qui élèvera d’autres familles, qui formeront un clan partageant à jamais votre sang et celui de vos ancêtres à travers les âges. »

Damballa, son visage piégé dans une expression des plus sérieuses qu’Azami ne put voir qu’à la lumière de ses lunettes, vint aplatir son doigt désormais blanc à cause du plâtre sur la joue d’Azami. Le retirant peu après, elle écouta un instant les paroles de sa camarade avant de lécher la poudre sur son doigt.

« Je vais vous aider à sortir de là, mais je ne suis que la voix du souffle du vent dans les arbres, et le remous de l’eau sur les rochers. Je peux vous montrer comment procéder, mais pas le faire moi-même. »

« Cette poudre blanche, le ‘‘plâtre’’ fera office de poudre d’os et de farine de manioc. Avec cet élément, nous pouvons en appeler aux forces des ancêtres, et leur demander de l’aide en échange du sang frais de la jeunesse. Dans le royaume des morts, ils écoutent encore les vivants, et peuvent apparaître dans leur esprit et leur corps. Ils ne peuvent pas influencer directement le monde qui nous entoure, mais peuvent influencer les forces de la nature. »

Sans attendre, Damballa se mit à quatre pattes sans trop de difficulté avec sa petite taille, et commença dès à présent à tracer un grand vévé, un symbole que les prêtres vaudous utilisent pour invoquer un rituel. Mais celui qu’il dessina évidemment n’était d’autre que celui de Damballa, l’esprit symbolisant la connaissance. Celui qui était sensé habiter actuellement le corps de cette petite fille. Mais il le savait très bien, il n’était pas réellement la personnification de cet esprit, mais plus un fragment tordu invoqué par la passion des hommes. De ce fait, il ne possédait pas la capacité d’utiliser la magie. Heureusement, il partageait les connaissances du grimoire d’Aibak, puisqu’il avait été invoqué pour servir de maître. Damballa termina son dessin à l’aveugle, puis ramassa un morceau de verre brisé à tâtons, dont la lame, tranchante, lui ouvrit un doigt. Alors que la blessure commençait à se refermer, elle tendit la lame à Azami.

« Répand un peu de ton sang sur l’autel, et répète les paroles que je vais t’énoncer. Ton chant va nous permettre de fragiliser les éléments, il faudra que nous nous activions pour passer en force là où la paroi sera la plus mince avant que, conclusion logique, cela ne s’écroule sur nous deux. Ecoute bien. »

« Mwen fè apèl nan gwo pouvwa a nan chèf fanmi yo. (j'en appelle au grand pouvoir des anciens.) Se pou yo trase nan san jèn yo, jwenn respè mwen yo ak transfòme li nan fòs. (Qu'ils puisent dans le sang de la jeunesse, y trouve mon respect et le transforme en force.)  Se pou fòs sa a vibre, transfòme ak tòde wòch la, deplase mòn yo nan onè nan jèn sa a ki pral byento rantre nan ansyen yo nan jaden yo. (Que cette force vibre, transforme et torde la pierre, qu'elle bouge les montagnes en l'honneur de cette jeunesse qui bientôt rejoindra les anciens dans leur domaine). »

Passer de l’haïtien au japonais ne semblait pas donner la moindre difficulté à Damballa, elle en profita visiblement pour que sa camarade ne perde rien de l’enseignement.

« Dans ta langue ou dans la mienne, ça n’a pas d’importance. Et que tu crois en moi ou pas non plus. C’est ta meilleure chance de sortir avant de manquer d’air pour gonfler ta poitrine. Ton corps n’en souffrira que légèrement, je serai avec toi, je ferai en sorte de subir la majeur partie du contrecoup. Maintenant, sépare la roche, jeune fille ! »


♦♦♦


RagDoll ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en voyant la mine prise au dépourvue de Miyamoto Inoue, le cyborg qui laissa ses fesses toucher le sol, celui qui venait de briser en deux le cou de Shiina Sumire, la dirigeante du Bloc K. Apparemment, il y avait encore des choses que celui-ci ignorait sur le Dark Side… Ou plutôt, sur sa main d’œuvre opérative. Pour RagDoll, Shiina Sumire n’était qu’un autre contrat. Il n’avait aucun attachement particulier avec elle, même si il avait admiré sa détermination. Shiina était le genre de femme forte que RagDoll adorait, elle lui rappelait sa mère. Il devait l’avouer, la voir mourir était tout de mêmeune déception. D’abord, parce qu’il pensait qu’elle était vraiment une force de destruction massive avec laquelle il pouvait s’amuser encore un peu, mais surtout parce que ça paye s’envolait par la fenêtre, et avec elle, la robe en soie blanche de mariée que RagDoll voulait absolument acheter. Pas le choix donc, il fallait trouver un autre contrat rapidement, et un contrat fun qui permettait à RagDoll d’assouvir une pulsion encore plus forte que se travestir : le chaos.

« RagDoll, hein ? Il n’y a pas moyen que ça soit ton vrai non, je me trompe ? Je suis Miyamoto, le grand frère de Nonoka Inoue, si tu te demandais pourquoi j’ai brisé la nuque de ta cheffe. »

L’intéressé vint passer une de ses manches déchirées sur sa joue. Son manteau était en lambeau mais toujours ‘‘portable’’, malgré les déchirures qui apparaissaient sur les manches et sur le côté, et qui traversaient plusieurs couches de vêtements colorés. La peau de RagDoll se découvrait alors, ainsi que des blessures et des éraflures. Il ne semblait cependant pas blessé si gravement, même si son visage était porteur de bleus, d’impacts et de griffures, et que l’aspect féminin qu’il arborait grâce à du maquillage disparaissait peu à peu, ne laissant plus place qu’aux contours ronds et androgyne de sa constitution pour soutenir l’illusion qu’il aurait pu être autre chose qu’un garçon. Heureusement pour lui, il n’y avait pas de miroir aux alentours.

« Et donc gamin, je peux savoir pourquoi tu m’as aidé ? Parce que d’habitude, c’est pas hyper intelligent de filer un coup de pouce à un ennemi. »

« Soit dit en passant, j’imagine qu’on est quittes pour ça mais j’ai pas oublié le coup de portière de tout à l’heure. »

RagDoll éclata de rire en se retenant le ventre, ne pouvant plus contenir son hilarité en se rappelant du coup de portière qu’il avait effectivement donné. Aussi loin qu’on pouvait y réfléchir, il restait un enfant de quinze ans. Essuyant une larme de rire, l’esper releva son visage en laissant retomber son bras le long du corps.

« Mon cher monsieur, mais je suis vraiment désolé pour le coup de porte. C’était juste que j’avais pas d’autre arme à disposition. En général, je préfère faire sauter les gens avec des explosifs, mais j’ai tout utilisé pour, vous voyez. Therma, tout ça. »

Le garçon à la capuche rose rabattu sur sa nuque dont les oreilles pendouillaient tristement étendit le bras dont seuls les doigts sortaient de la manche, l’agitant de haut en bas en montrant la fumée grise qui s’échappait en volute du toit de l’installation.

« Mademoiselle n’était qu’un autre contrat sur ma liste. Pour être franc, moi ce qui m’intéresse surtout c’est l’argent, mais plus que tout, le CHAOS. J’adore voir les choses exploser, les gens pleurer leurs proches et les immeubles s’écrouler. C’est vraiment ça que je trouve intéressant ! Qu’est-ce qu’il y a de fun quand tout fonctionne bien, quand il n’y a pas de mouvement ? Le chaos c’est l’entropie, et c’est ça qui permet à notre univers d’être ce qu’il est ! C’est la vie ! »

RagDoll vint tourner sur lui-même comme une danseuse, puis étendre les bras en fermant les yeux, un sourire doux collé au visage.

« Vous, vous êtes arrivés au centre de la scène, et vous avez totalement annihilé Shiina, comme un vrai terminator ! J’ai cru qu’elle pouvait créer pas mal de chaos, mais vous, vous monsieur, vous êtes encore plus chaotique ! Alors je veux vous aider. Je vais vous aider à détruire encore quelques trucs, et en échange vous me donnerez de l’argent pour acheter une nouvelle robe et des vêtements mignons. Ça vous va ? La paye peut attendre, si la destruction collatérale est au rendez-vous ! »

Comme si celui-ci cherchait un moyen pour prouver son adoration pour le concept, l’adolescent aux cheveux rose brandit un détonateur de son manteau, sur lequel il plaça le pouce, juste au-dessus du bouton rouge.

« Moi, j’ai ce détonateur ! Si j’appuis sur le bouton, un de mes vieux camarade se prend une décharge sonique dans le cerveau et se transforme instantanément en légume ! Vous arrivez à imaginer la tension, l’excitation de ce qui pourrait arriver si j’appuyais sur ce vulgaire bouton ? C’est la même intensité que le détonateur d’un explosif à grande échelle ! J’adore ! Il faut que je trouve le meilleur moment pour appuyer dessus ! Mais en attendant, allons trouver votre sœur, okay ? Si elle est gravement blessée ou morte dans le délai que vous avez mis pour arriver, vous allez casser d’autres choses, hein ? »

RagDoll commence à se mettre en marche, rangeant le détonateur dans sa poche, piétinant un stylo plume argenté sur son chemin. Il tourne rapidement la tête vers Miyamoto Inoue.

« Je connais aussi les routes que Shiina allait prendre pour s’enfuir, et là où elle a caché des points stratégiques, et des moyens de transports en cas de soucis. Sans moi, vous ne sortirez pas d’ici libre, vous et votre sœur. Alors, marché conclu ? »


♦♦♦


« Otaki-chan… il va falloir l’emmener voir un docteur… je suis même pas sûr qu’une dizaine de chirurgiens seront suffisants dans son cas. Il me faut de quoi stopper les écoulements de sang dans l’immédiat, il a déjà un pied dans la tombe. »

L’unique œil ouvert d’Otaki Sumire clignota dans le miroir du tableau de bord. Son autre face, où se trouvait son œil gauche, était piégé dans une couche de glace qui lui avait rendû la peau blême à cause de l’Akutoku Reitōko ‘‘possédée’’ à l’intérieur de Therma. Les pensées d’Otaki étaient encore embrumées, et le mauvais pressentiment qu’elle avait ressentie lors de l’apparition de ce monstre… Il ne s’était toujours pas estompé. Où était sa sœur ? Qu’est-ce qu’elle avait encore tramée dans l’ombre ? Elle ne pouvait pas lui pardonner d’avoir foutu en l’air le plan d’Eitaro. Elle qui pensait qu’elles pouvaient ‘‘tout se dire’’… Comment avait-elle put la trahir, elle, Otaki ? Mais si il n’y avait qu’elle… Haruhiro qui l’ignorait ouvertement, et Akutoku… Akutoku ! Elle aussi l’avait trahie. Elle s’était retournée contre elle, l’avait humiliée… Les mains d’Otaki se serrèrent sur le volant de la voiture, alors que son œil continuait à tiquer, et que sa canine s’enfonçait dans la chair pulpeuse de sa lèvre inférieure qui était devenue violette et gercée. Sur sa joue gauche glissait une gouttelette de sang, celle qui s’était échappée d’Oshiko lorsqu’elle l’avait empalée.

{{ Tu dois récupérer Akutoku Reitōko, tu sais. C’est la priorité. Mais si jamais la situation change, fais ce qu’il te semble la bonne chose à faire. Suivre son instinct, c’est la chose la plus logiquee qu’on puisse faire. }}

[ Bordel… Bordel de merde ! ]

« Oi tu m’entends ? Il aura pas le temps d’attendre un autre combat alors laisse-moi récupérer Akutoku moi-même quand tu l’auras trouvée. Une fois qu’on sera débarrassés d’Anti-Skill elle sera toute à toi. »

Otaki Sumire pencha son visage de mort derrière elle, inspectant Ryosei, puis l’état déplorable d’Eitaro Kimura. Se crispant, elle retourna sa tête vers la route et appuya sur l’accélérateur. Elle donna un coup dans le tiroir, l’ouvrant, puis enfonça sa main à l’intérieur. Une paire de smart handcuffs, des munitions, une boîte de premiers soins, et un petit P-Phone de communication. Elle l’arracha de son emplacement et le cala sur son oreille. Anti-Skill était en formation tout autour, et avait demandé des renforts. Visiblement, c’était un attentat qui avait été déclaré après l’explosion. Pourtant, tout cela aurait dû être camouflé par la Cité Académique en simple ‘‘détonation’’ d’explosifs pour détruire le vieux bâtiment et le remplacer, des travaux, en somme. L’effusion de rage d’Otaki n’avait pas aidé à faire tenir la couverture, visiblement. Elle lança le P-Phone derrière elle vers le siège passager à côté de Ryosei, où s’égosillait encore des agents d’Anti-Skill, parlant des nombreux blessés grave qu’Otaki avait faits sur son chemin. Le bilan était déjà de trois morts du côté d’Anti-Skill par hémorragie trop importante. Les élèves quant à eux, étaient entre la vie et la mort, mais il était tout à fait possible que les supérieurs cachaient encore le bilan des morts au niveau des élèves pour ne pas créer de la panique. De toute façon, leur mort serait sûrement arrangée plus haut.

« J’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé mais c’est à cause de ma sœur. On a plus le temps. Si quelque chose nous barre le passage on le supprime ou on l’utilise. On fait comme tu as dis, Ryosei-san. La seule chose que je veux, c’est continuer la mission. »

Voir son sempai dans cet état-là lui était insupportable et ne faisait qu’augmenter plus encore la rage qui l’animait désormais. Elle n’avait plus qu’une seule chose en tête, détruire ce qui était devant elle. Ce fut la pensée qui l’anima à l’instant où elle dû tirer sur le frein. Ce qui se trouvait sur sa route alors qu’elle commençait à entamer sa sortie des alentours de Therma lui intima de mettre de côté sa volonté de ‘‘rouler sur tout ce qui se trouvait sur son chemin’’. Dans les bras du garçon au chapeau (qui avait donné le sien à la télépathe membre de Judgment, Chō Nakamura) se trouvait Fuyu. Otaki grinça des dents férocement en croisant le regard de Kyo puis celui de Chō, avant de tourner la tête vers Ryosei sur la banquette arrière.

« C’est Fuyu-kun ! Je la récupère, garde ton arme sur eux ! Tire à vue si ça te paraît nécessaire ! »

« Qu’est-ce que… ?! »

Kyo Akechi manqua de rater un battement en tournant la tête sur le côté vers le fourgon d’Anti-Skill qui avançait beaucoup trop rapidement pour être conduit par une personne parfaitement stable mentalement. Pas de doute, l’oeil violacé à la pupille dilatée était le même que celui de l’adolescente de Nagatenjouki en deuxième année elle aussi à la poursuite d’Akutoku, Otaki Sumire. Les deux télépathes de Judgment venait à peine de survivre à ce chaos en sortant du bâtiment s’écroulant, et il fallait qu’ils retombent sur les plus gros dangers de la zone au premier pas dehors ? Le visage entier du garçon se crispa. Qu’est-ce qu’ils pouvaient faire ? Lui et Nakamura tenaient tous les deux Fuyu, la jeune esper aux cheveux bleus qui travaillaient pour l’ennemi… L’ennemi qui leur faisait désormais face.  Chō Nakamura se redressa en un instant, voyant la portière de la fourgonnette que regardait son sempai s’ouvrir brusquement. Sautant sur le sol à pieds joints avec un réservoir de propane dans la main droite et des lignes bouillonnantes autour d’elle se trouvait celle qui lui avait perforé un trou dans le ventre.

« N-Nakamura-chan ! Va-t-en ! »

« Kh… ! Sempai ! »

Le garçon au chapeau récupéra l’adolescente inconsciente dans les bras en croisant le regard de sa camarade. Evidemment, elle était encore plus perturbée que lui, après tout, ce visage là devait lui rappeller de mauvais souvenirs. Mais le regard assassin que Nakamura lui lança lui rappella ce qu’elle continuait de lui reprocher : toujours tout vouloir assumer seul sans prendre en compte l’aide des autres. Il grimaça en faisant un pas de recul. Sautant sur le capot de la voiture, Otaki fit vrombir ses lances de liquide bouillonants dans leur direction. Plus le choix. Les informations passaient à un rythme effréné dans la tête de Kyo. Avait-il le choix ? Ce n’était pas ce que ses tripes lui faisaient comprendre. Il connaissait déjà la limite de distance de son adversaire, sa capacité offensive baissait en puissance à mesure qu’on s’approchait de celle-ci. Nakamura… Non, c’était aussi à lui qu’il devait prouver quelque chose. Se décalant sur le côté, Kyo posa sa main sur le front de  Chō, activant Mind Hound pour gérer en un éclair ce qui lui était important. Il attrapa l’adolescente par l’épaule et la poussa avec sa paume dans le dos. D’abord immobile, Nakamura se mit à courir en regardant derrière elle avec effroi, sa mémoire réduite à un état assez basique pour que seul la survie soit sa motivation. Sans même s’émouvoir d’une Chō qui l’ignorait temporairement, Akechi releva Fuyu devant lui, menaçant son cou avec l’aide d’un gros morceau de verre.

« Sumire-kun, pas un geste ! »

« De qui tu te moques ? »

La réponse froide et dénuée de la moindre émotion frappa Akechi. Ce n’était pas qu’il ne s’y attendait pas, c’était qu’il pouvait clairement le voir dans le regard de son adversaire. Elle ne s’en occupait même pas, qu’il eut été comme ça ou allongé sur le sol recroquevillé sur lui-même, elle lui aurait sûrement accordé le même regard. Otaki plongea vers lui en même que ses pointes se recourbait vers lui. Eviter ne servirait plus à rien. Elle le transperçerait à travers Fuyu ?! Les lames bouillonnantes ne s’arrêtèrent pas. Posant Fuyu au sol, le télépathe tenta de bondir sur le côté en levant son morceau de verre devant lui. Ce n’était pas lui qu’elle visait. Akechi ouvrit quand les yeux quand les tiges bouillonantes s’enfoncèrent dans le sol autour de lui, l’une d’elle s’enroulant autour de la manche d’Otaki en la déchirant légèrement. L’utilisant comme une corde solidement attaché à l’asphalte, Otaki augmenta sa vitesse dans les airs en tombant sur Akechi, lançant sa bombonne de propane dans les airs.

« Tu es comme Haruhiro. Tu n’as pas les yeux d’un tueur, tu es faible. Un carnivore qui ne peut pas tuer sa nourriture pourrait tout aussi bien être déjà mort. »

Les mains d’Otaki se serrèrent sur les avants-bras du garçon alors que ses jambes servaient de poids pour lui bloquer les jambes. Dans cette position de soumission, même si Akechi était plus fort, il était incapable de contrebalancer son poids. Dans un dernier mouvement, il tourna la tête vers Nakamura ayant dépassée la ligne des 35 mètres en plissant légèrement les yeux, soulagé… Avant de voir l’ombre de la bombonne de propane dans les airs. Sur celle-ci fonçait un autre tentacule de sang grésillant, partant d’Otaki. La pointe traversa la bombone, faisant éclater le liquide en tout sens, qui se mit lui aussi à bouillonner. Tournoyant dans les airs en se rejoignant pour ne former plus qu’une seule lance, l’arme plongea vers Nakamura, s’enroula autour de sa cheville, et l’arracha au dessus du sol pour la tracter vers le fourgon comme une poupée de chiffon. Sous le regard effaré d’Akechi, Otaki Sumire venait de dépasser sa limite de trente-cinq mètres de distance. Les yeux de l’étudiant au chapeau vinrent se replacer dans ceux de son adversaire, qui était en train de suer et de respirer avec difficulté. Sa main était chaude et ses joues rougies, son front ruissellant de goutelettes… Alors c’était ça, le contrecoup de sa capacité ?

[ Elle… Elle surchauffe… ! ]

« Si tu ne peux pas te rendre utile, je vais te tuer directement. Même en tant qu’otage, tu ne vaux rien. »

Les tentacules bouillonnants s’enroulèrent autour du torse de Kyo alors qu’Otaki se relevait en retenant avec elle Fuyu. Le regard qu’elle lança à Kyo était toujours le même, froid, désintéréssé, comme on regarderait un objet cassé sans intérêt. Le garçon grimaça et tenta de relever un peu la tête alors qu’Otaki elle tendait la paume de sa main vers lui en haletant, toujours sous l’emprise de son coup de chaud.

« F-Fuyu et toi, vous avez besoin de soin… Si tu me laisses rester, je pourrais… ! »

Pendant quelques instants les mots d’Eitaro Kimura résonnèrent dans son esprit, comme le conseil d’un professeur.{{ Tu es sûre de toi ? Il aurait pu nous être utile, malgré sa personnalité. }}

[ Kimura-sempai pense toujours à l’avenir et à utiliser toutes les pièces à sa disposition. Lorsque j’ai supprimé la petite fille ennemie, il avait l’air tout autant importuné. ]

Après avoir déposé une Chō inconsciente et menottée à l’arrière de la fourgonette, la portière du côté de Ryosei s’ouvrit sur Kyo Akechi et Fuyu, encore endormie. Le télépathe habillé comme un détective anglais soupira légèrement en se posant à côté du téléporteur, regardant vers le grand blessé de guerre qui avait l’air d’avoir marché sur une mine. Otaki lança la trousse de premier soins sur les genoux de Kyo, qui avait l’empreine de sa main autour du cou et les éraflure dues à ses colonnes de vapeur brûlantes. Sans attendre, dès que la camionnette démarra de nouveau, le téléphate s’activa à presser sur les plaies d’Eitaro Kimura pour empêcher le saignement et couvrir ses blessures de bandages. Ses yeux fatigués d’avoir été capturé aussi facilement mais soulagé que lui et Nakamura n’ait pas souffert de soucis plus importants de leur mains se levèrent vers Ryosei.

« Ton amie va très bien… Mais lui, il est vraiment dans un sale état. laissa s’échapper Akechi avant de faire glisser son regard sur la conductrice du véhicule Il a perdu beaucoup de sang. Sumire-san, si tu veux qu’il s’en sorte, il va falloir… »

« Fais ce que tu as à faire et ferme la. Et essaye quelque chose, bouge d’un centimètre, et si ce n’est pas le fusil de Ryosei, c’est ma main qui peindra la vitre avec tes entrailles. »

Le télépathe laissa échapper une grimace avant de s’occuper de la blessure réouverte de Ryosei avec ce qu’il restait de bandages, Eitaro Kimura ayant utilisé une quantité astronomiques de ceux-ci. Akutoku était devenue totalement imprévisible, il venait de découvrir qu’il était un ancien chien du Dark Side pour laver la mémoire des élèves, une créature géante formée de cadavre avait grimpé sur le toit en se saissisant de l’adolescente, la station d’épuration avait explosée, il avait embrassé Nakamura, et maintenant il était de retour entre les griffes de ses pires adversaires, ayant soigné le plus puissant d’entre eux alors qu’il était aux portes de la mort. Oui, Kyo Akechi commençait sérieusement à en avoir marre et ne savait pas ce qu’il donnerait pour prendre une pause. A la place, il jeta un vague coup d’oeil à l’arrière de la camionnette sur Chō qui au moins, n’était pas blessée. Après un léger soupire, le garçon referma la trousse de premiers soins en passant son regard sur Ryosei et Fuyu qui commençait à rouvrir les yeux à ses côtés.

« Garde la veste si tu veux. »


♦♦♦


Couverte de poussière et les cheveux en bataille, Akutoku Reitōko gisait sur le sol à côté d’Haruhiro Wilkowski, la trace de morsure de serpent toujours visible sur sa jambe droite. Son esprit était encore dans le flou, un flou se faisant passer pour de la lumière. L’explosion continuait de retentir dans ses oreilles comme un écho lointant, qui se dissipa peu à peu pour laisser place aux sons de la cohue d’Anti-Skill et Judgment aux alentours. Un fourgon s’éloigna rapidement en accélérant derrière le gros morceau de pierre servant de couverture à Shoetsu, le mercenaire du Dark Side répondant aux ordres de Lily. Akutoku garda les yeux fermés, ne voyant pas d’intérêt à les rouvrir. Tous les souvenirs qu’elle avait récupérée grâce à l’action de Damballa et Aibak continuaient de tourner dans sa tête en modifiant son jugement, l’enfonçant plus profondément encore dans l’abîme du poison dans ses veines. A côté d’elle, le mercenaire se mit finalement en mouvement.

« Allez debout ma petite, faut qu’on file d’ici avant d’attirer des personnes aux idées louches. »

L’adolescente finit finalement par ouvrir un œil en regardant vaguement vers l’homme au sourire louche, se redressant légèrement en s’aidant de lui pour se lever. Une petite moue se dessina sur son visage lorsqu’elle posa son regard sur Haruhiro au sol. Il l’avait sauvé de l’explosion, apparemment. Quelle étrange histoire. On envoit un assassin pour vous liquider et voilà qu’il se met à vous protéger comme si ça vie en dépendait ! Qu’est ce qu’il avait à prouver au juste pour se donner autant de mal ? La jeune fille ne put s’empêcher d’émettre un léger rire en réfléchissant au comique de la situation, avant de s’intéresser à Shoetsu. Et lui, qui était-il au juste ? Il n’avait certainement pas l’air de quelqu’un de confiance, encore moins d’un allié… Mais avait-elle vraiment des alliés à présent ? Pour l’instant ça n’avait pas vraiment d’importance car dans tous les cas, elle savait qu’elle ne pourrait pas le vaincre. Elle empoigna sa main dans un pan du débardeur blanc ensanglanté en regardant de l’autre côté, ignorant désormais Haruhiro.

« Oui oui ! Allons-y. Je n’ai vraiment pas envie de me perdre de nouveau. »


« Qui êtes-vous, au fait ? Je suis Akutoku Reitōko. »

Avant de pouvoir avoir une réponse en bonne est du forme, le bruit d’un léger fracas derrière eux attira l’attention du duo. Un agent d’Anti-Skill venait d’apparaître mais au lieu de les interpeller, il s’était visiblement écroulé au sol. Il était difficile de dire depuis combien de temps il était aussi proche, mais le duo semblait désormais hors de danger. Cependant, ce qui semblait être la raison de la chute de celui-ci s’approcha vers Shoetsu, marchant à côté du corps visiblement inconscient de l’agent d’Anti-Skill. Une jeune femme devant avoir dans les dix-neuf ans aux cernes prononcés et à l’air extrêmement fatigué se tenait désormais avec eux derrière le bloc, dans un chandail gris à motif de fleurs descendant jusqu’en haut de ses genoux comme une robe. Sa peau pale, ses cheveux clairs et ses yeux vitreux donnait sérieusement l’air d’un individu malade ou en mauvaise santé, ses mains fines aux longs doigts entremêlées les uns dans les autres accompagné d’une vague grimace semblait signifiquer que l’intéressée était du genre timide. La jeune femme s’arrêta de marcher en clignant des yeux, levant lentement et maladroitement la tête vers Shoetsu.

« E-excusez-moi, désolé de vous importuner… Est-ce que… est-ce que par tout hasard… Vous auriez vu une pla… plaque de pierre ? Ou quelque chose de… de bizarre ? »
Spoiler:

strange encounter:

La voix faible et à moitié cassée de la jeune femme fit cligner des yeux Akutoku. Elle semblait vraiment ne pas être dans son assiette et si elle s’écroulait sans prévenir devant eux, ça n’aurait sûrement surpris personne. Mais au lieu de tomber comme le membre d’Anti-Skill, les petits yeux de la jeune femme se dirigèrent vers Aku, alors, la scruttant de loin avant de difficilement baisser le regard vers Haruhiro, puis Shoetsu. Lentement, la nouvelle arrivante délia ses doigts, laissant ses mains descendre le long du corps, une mèche de cheveux gras d’un blanc tirant vers le gris pastel lui passant sur le côté de la joue. Visiblement, elle avait trouvé quelque chose. Comme si elle se trouvait de nouveau embarassée, elle leva une main pour se cacher la bouche, regardant maladroitement l’imposant mercenaire du Dark Side.

« Je suis vraiment désolé… Désolé de vous importuner, vraiment, excusez-moi… mais je crois que cette fille… je vais la prendre avec moi ? Ça heu… ça vous dérange ? Si je le fais ? Vraiment désolé... »

Les épaules de la jeune femme se baissèrent légèrement alors que sa tête vint passer sur le côté, attendant la réponse de Shoetsu, visiblement très embarassée par sa demande. Akutoku serra un peu plus fort les doigts sur le débardeur du mercenaire du Dark Side, sentant derrière elle qu’Haruhiro reprenait conscience. Quelle était la marche à suivre désormais, sans Aibak ni Damballa pour la guider ? Ce qui était sûr, c’est que cette jeune femme ne donnait rien qui vaille.

« Je ne crois pas que cette personne soit du bon côté, sempai. Ou d’aucun côté, en fait. »
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Haruhiro Wilkowski

Haruhiro Wilkowski

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[ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 Empty
MessageSujet: Re: [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku)   [ Alter Fofo ] Une Aku cute et en danger ! (pv Akutoku) - Page 5 EmptySam 2 Fév - 14:36

« Oui oui ! Allons-y. Je n’ai vraiment pas envie de me perdre de nouveau. », fit spontanément la jeune fille, à la bonne surprise du mercenaire qui continua de lui sourire.

« Qui êtes-vous, au fait ? Je suis Akutoku Reitōko. »

Shoetsu s’apprêta à lui répondre mais fut interrompu par un bruit sourd mêlé à celui d’un froissement de vêtements. Il connaissait ce mélange par cœur : c’était celui d’un corps qui tombe au sol.
Une jeune fille tout droit sortie d’un film d’horreur apparut devant eux, s’invitant dans la discussion avec une gêne prononcée.

« E-excusez-moi, désolé de vous importuner… Est-ce que… est-ce que par tout hasard… Vous auriez vu une pla… plaque de pierre ? Ou quelque chose de… de bizarre ? »

Le mercenaire leva un sourcil. Bizarre ? Oui, il venait de voir quelque chose de bizarre mais ça n’était pas une plaque de pierre.

« Je suis vraiment désolé… Désolé de vous importuner, vraiment, excusez-moi… mais je crois que cette fille… je vais la prendre avec moi ? Ça heu… ça vous dérange ? Si je le fais ? Vraiment désolé... »

« Je ne crois pas que cette personne soit du bon côté, sempai. Ou d’aucun côté, en fait. »

« Huuh ? Tu veux prendre Akutoku ? Ça me dérange un peu ouais, c’est que j’en a besoin moi aussi, faut que je puisse manger le prochain mois tu comprends ? Hahaha » fit Shoetsu avant de lâcher un rire franc et bruyant à l’encontre de l’adolescente aux cheveux clairs.

« Oh je sais qui tu es, ne t’en fais pas. »
ajouta-t-il à l’encontre d’Akutoku. « Je m’appelle Shoetsu, je travaille pour Lily, je crois que tu la connais. Je dois vous ramener tous les deux à elle en un seul morceau. »

Attrapant un Haruhiro qui peinait à reprendre conscience comme un morceau de chiffon et d’un seul bras, il posa l’adolescent contre Akutoku, avec un bras autour de ses épaules.

« Aide-le un peu le temps que je trouve un véhicule, ok ? »
Si le sourire du mercenaire était toujours présent, il semblait plutôt réaliste de penser que sa question était plus rhétorique qu’autre chose. Il se tourna une nouvelle fois vers la nouvelle arrivante.

« Bah, t’es encore là ? Tu peux t’en aller hein, elle est avec moi je peux pas la donner à n’importe qui. » explica-t-il en battant deux fois l’air de sa main.

Shoetsu sembla peser le pour et le contre mais la démarche semblait fausse vue de l’extérieur, comme un jeu d’acteur volontairement mal réalisé.

« Hmm… »

Sa main se porta à l’arrière de sa ceinture d’où il sortit une arme de poing qui semblait minuscule dans le sien. Il fit deux pas en avant et se mit de profil avant de tendre le bras vers l’adolescente, le canon de l’arme se trouvant à moins d’une trentaine de centimètres du front de la jeune fille.

« M’enfin, les gens sont tordus par ici et le prend pas mal mais la petite a raison, LadyGhost. J’ai pas vraiment envie que tu me hantes dans mon sommeil mais j’ai un attrape-rêve chez moi alors ça devrait aller… Ciao ! »


Pew:




***




« Vous avez survécu… C’est remarquable. Et l’amalgame… »

Azami soupira de soulagement en entendant la voix de la fillette noire, tout comme elle, Damballa n’avait pas l’air sérieusement blessée ce qui relevait presque du miracle pour la jeune fille.

« …Révoltant. Voilà ce qui arrive lorsque la nature est arrachée à ses racines. Tous ses éléments, mélangés les uns avec les autres… Ce monde est bien froid …Pas d’inquiétude, jeune fille. Les générations futures écriront des contes et des légendes sur votre exploit. Mais pour cela, il faut que vous trouviez un homme, et que vous éleviez une famille, qui élèvera d’autres familles, qui formeront un clan partageant à jamais votre sang et celui de vos ancêtres à travers les âges. »

Azami cligna des paupières à deux reprises, peinant visiblement à comprendre ce que lui disait la jeune fille.

« Hein… ? Mais je… quoi ? De quoi tu parles ? Hé, qu’est-ce que tu fais ? »

Peu importe l’angle sous lequel on la regardait, Damballa avait quelque chose d’étrange. Son vocabulaire ne collait pas avec son âge, et elle avait parlé de Golem et d’autres sujets fantasistes lors du combat contre le monstre un peu plus tôt. Si Azami ne pouvait certes pas expliquer l’existence de la créature qui manipulait le sang, elle ne croyait pas pour autant aux invocations et à la magie. La Cité Scolaire pouvait créer toutes sortes d’abominations et un pouvoir permettant de manipuler le sang n’était malheureusement pas la chose la plus folle qu’elle avait vu dans sa vie.

[ Alors cette fillette, est-ce qu’elle est membre d’une secte ou quelque chose du genre ? Elle a l’air complètement décalée par rapport au monde réel. ]

« Anti-Skill et des secours doivent déjà être près de Therma, ça va prendre un peu de temps mais ils vont nous récupérer alors on n’a pas besoin de trop s’inquiéter, juste à attendre. »

Là où Azami était moins sereine c’était l’idée qu’on la remettrait dans un hopital sous surveillance, pour mettre au clair son rôle dans les récents évènements. Elle qui voulait disparaître sitôt les soucis locaux éliminés, elle était bien loin de son objectif de base, maintenant.

« Je vais vous aider à sortir de là, mais je ne suis que la voix du souffle du vent dans les arbres, et le remous de l’eau sur les rochers. Je peux vous montrer comment procéder, mais pas le faire moi-même. »

[ Ah… sérieusement ? ]

« Cette poudre blanche, le ‘‘plâtre’’ fera office de poudre d’os et de farine de manioc. Avec cet élément, nous pouvons en appeler aux forces des ancêtres, et leur demander de l’aide en échange du sang frais de la jeunesse. Dans le royaume des morts, ils écoutent encore les vivants, et peuvent apparaître dans leur esprit et leur corps. Ils ne peuvent pas influencer directement le monde qui nous entoure, mais peuvent influencer les forces de la nature. »

« Désolé de te stopper là mais je ne partage pas tes croyances Damballa. Ce sont des agents d’Anti-Skill, des membres de Judgement et des médecins de la Cité Scolaire qui vont nous sortir de là, pas les spectres du royaume des morts ou je ne sais pas quoi d’autre. »

Mais la jeune fille ne semblait pas l’entendre, ou en tout cas certainement pas l’écouter. A la place de lui porter la moindre attention elle s’activait maintenant à tracer des formes dans la poussière et le plâtre qui recouvraient la cavité dans laquelle elles étaient.

Et puis Damballa lui tendit un morceau de verre, ce qui provoqua un léger mouvement de recul chez la jeune fille.

« Répand un peu de ton sang sur l’autel, et répète les paroles que je vais t’énoncer. Ton chant va nous permettre de fragiliser les éléments, il faudra que nous nous activions pour passer en force là où la paroi sera la plus mince avant que, conclusion logique, cela ne s’écroule sur nous deux. Ecoute bien. »

[ Bon et puis pourquoi pas après-tout ? Ca fera passer le temps j’imagine. J’aurai bien des questions à lui poser mais autant attendre qu’elle se lasse de ses prières. ]

Sans y mettre trop de conviction, Azami finit par se trancher la peau de sa main et répendit quelques gouttes de son sang ça et là, répondant plus ou moins à la demande de fanatique de sa compagne d’ensevelissement.

« Mwen fè apèl nan gwo pouvwa a nan chèf fanmi yo. (j'en appelle au grand pouvoir des anciens.) Se pou yo trase nan san jèn yo, jwenn respè mwen yo ak transfòme li nan fòs. (Qu'ils puisent dans le sang de la jeunesse, y trouve mon respect et le transforme en force.)  Se pou fòs sa a vibre, transfòme ak tòde wòch la, deplase mòn yo nan onè nan jèn sa a ki pral byento rantre nan ansyen yo nan jaden yo. (Que cette force vibre, transforme et torde la pierre, qu'elle bouge les montagnes en l'honneur de cette jeunesse qui bientôt rejoindra les anciens dans leur domaine). Dans ta langue ou dans la mienne, ça n’a pas d’importance. Et que tu crois en moi ou pas non plus. C’est ta meilleure chance de sortir avant de manquer d’air pour gonfler ta poitrine. Ton corps n’en souffrira que légèrement, je serai avec toi, je ferai en sorte de subir la majeur partie du contrecoup. Maintenant, sépare la roche, jeune fille ! »

[ Qui est la jeune fille ici ? ]

Un sourcil levé et un regard las se posèrent sur la fillette, après avoir versé du sang elle voulait maintenant qu’elle prie avec elle… si on avait dit un jour à Azami qu’elle se retrouverait à prier un dieu païen de la secourir sous des tonnes de roches, elle aurait volontiers corrigé l’escroc à coups de techniques de karaté. Maintenant, nettement moins.

« Si tu veux », marmona-t-elle avant de changer de position pour être plus confortable pendant sa toute première expérience de prière de non croyante.

« J'en appelle au p- au grand pouvoir des anciens. Qu'ils puisent dans le sang de la jeunesse, y trouve mon respect et le transforme en force. Que cette force vibre, transforme et torde la pierre, qu'elle bouge les montagnes en l'honneur de cette jeunesse qui bientôt rejoindra les anciens dans leur domaine… »

Au fur et à mesure qu’elle récitait les paroles, elle s’interrogeait sur le sens de la prière. Puiser dans le sang de la jeunesse le respect, et le transformer en force pour les sortir de là. Très bien, ça semblait honnête comme prière. La dernière phrase était plus obscure cependant : cette jeunesse qui bientôt rejoindra les anciens dans leur domaine

[ Le domaine des anciens c’est pas supposé être le royaume des morts ? C’est pas très joyeux comme prière, elle a beau être endoctrinée, elle doit bien voir que c’est bizarre… Enfin, les fanatiques ne sont pas sur ma liste, du moment qu’ils ne sacrifient pas des gens pour faire vibrer la roche ou autre. ]

Alors qu’elle prononçait les derniers mots, Azami eut une drôle d’impression, un sentiment qu’elle n’avait jamais ressenti jusque là, quelque chose de… décalé. Mais à peine eut-elle le temps de s’interroger sur cette nouvelle impression que soudain, la cavité se mit à changer. Les roches semblaient changer de forme,certaines s’aplatissaient tandis que d’autres vibraient comme pour échapper au contact des autres morceaux de roche et de plâtre. Une avalanche de poussière s’abattit sur les deux jeunes filles et ce fut là qu’Azami perdit de vue ce qui se passait autour d’elle. Balayant l’espace à tâtons, elle parvint à attraper le bras de Damballa. Si même ses lentilles ne pouvaient pas traverser l’épaisse couche de poussière, les sons parvenaient bien aux oreilles de la jeune fille. Craquements, roulements et chocs sonores ne cessaient de se faire entendre de toutes les directions. C’était la fin, elles allaient finir ensevelies, ou peut-être qu’elles mourraient d’étouffement avant. Azami n’arrivait plus à respirer d’ailleurs, est-ce qu’elle s’était cognée ? Ses sens ne suivaient plus. Elle n’arrivait pas à savoir si elle était assise, debout ou allongée maintenant. Et toute cette poussière…

Une violente quinte de toux pris l’adolescente qui évacua tout ce qu’elle pouvait de ses poumons et de sa bouche. La vision lui revint finalement mais ses yeux étaient couverts de poussière. Elle devina de la roche sous ses mains, elle était à quatre pattes et cette sensation… du vent ? Elle leva la tête en arrière et inspira l’air frais du dehors dans un glapissement aigüe, au dessus d’elle le ciel bleu commençait à s’éclaircir.

« C’est… pas possible… »

[ Damballa ! ] Fut la première chose qui sonna dans son esprit après les quelques secondes de stupeur qui suivirent la découverte de sa présence à l’air libre. Elle ôta ses lentilles désormais inutiles et cligna des yeux embués de larmes à plusieurs reprise pour se débarrasser des restes de poussière.

« Damballa ! » s’étrangla-t-elle avant de se remettre à tousser violemment. Elle tenta de se redresser mais ses forces semblaient l’avoir quittées. En plus de ça la jeune fille avait la désagréable sensation que tout mouvement trop brusque lui ferait rendre son dernier repas. Rien de trop étonnant après les derniers évènements.

Une silhouette noire se révéla finalement un peu plus loin dans le nuage de poussière qu’avait soulevée leur remontée à la surface. Faisant taire les protestations de son corps, Azami tituba jusqu’à la jeune fille et la releva, passant un bras autour de son cou à elle. Une fois debout elle s’immobilisa cependant, regardant devant elle, visiblement stupéfaite.

Devant elle s’étendaient les environs de Therma, de nombreux fourgons d’Anti-Skill y étaient stationnés maintenant et la pagaille ne semblait avoir fait que se répendre ici et là. De là où elle était, Azami pouvait tout voir, aussi elle regarda ses pieds et le monticule de gravats sur lequel elle se tenait avec Azami. Elles n’étaient plus prisonnières en dessous, elles étaient au sommet, à la surface.

« Il va falloir qu’on parle de ce qui vient de se passer Damballa, mais pour l’instant il faut surtout qu’on s’en aille avant que la fumée ne se dissipe. »

Commençant à descendre le monticule de gravats qui restait du bâtiment principal de Therma, Azami n’arrivait pas à trouver d’explication logique qui pourrait expliquer leur remontée à la surface. Ca avait été difficile à distinguer mais vu les mouvements prudents des hommes et des femmes au sol, ils avaient du croire à un éboulement au sein des gravats. Bien qu’elles descendaient maintenant de l’autre côté, rien ne garantissait leur sécurité pour autant. Azami avait perdu tout son matériel et il y avait toujours cette drôle d’impression désagréable… leur priorité était de sortir du périmètre posé par Anti-Skill et de trouver un abri. Une fois ces deux objectifs atteints, elle pourrait en apprendre plus sur les derniers évènements. Damballa lui avait toujours parue un peu décalée, mais la jeune fille commençait à se dire qu’elle était peut-être la clé d’une salle aux secrets bien plus grande que ce qu’elle pensait.




***




« J’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé mais c’est à cause de ma sœur. On a plus le temps. Si quelque chose nous barre le passage on le supprime ou on l’utilise. On fait comme tu as dis, Ryosei-san. La seule chose que je veux, c’est continuer la mission. »

[ Au moins tu as l’air motivée, Otaki-chan. ]

« C’est Fuyu-kun ! Je la récupère, garde ton arme sur eux ! Tire à vue si ça te paraît nécessaire ! »

Une expression de surprise s’afficha sur le visage de Ryosei. Fuyu ? Qu’est-ce qu’elle faisait encore avec les télépathes ? S’il l’avait laissée derrière c’était pour qu’elle quitte le bâtiment lorsqu’elle le pourrait pour le rejoindre plus tard. Ni une explosion ni un bâtiment s’écroulant sur lui-même de pourraient l’arrêter si elle avait la motivation nécessaire.

« N-Nakamura-chan ! Va-t-en ! »

« Kh… ! Sempai ! »

Ryosei esquissa un sourire à l’entente des deux voix paniquées.

[ Les tourtereaux… si prévisibles. ]

Mais visiblement, Otaki avait déjà compris la situation et pris les devants.

« Sumire-kun, pas un geste ! »

« De qui tu te moques ? »

L’espace d’un instant, le canon de l’arme de Ryosei pivota pour cibler Otaki. Tout était dans sa voix et son regard : si ça avait été nécessaire, elle n’aurait pas hésité à découper Fuyu en même temps que le télépathe.

Cependant, pas plus de deux minutes après s’être arrêté, la fourgonnette reprenait déjà son chemin avec trois passagers supplémentaires à son bord.

« Ton amie va très bien… Mais lui, il est vraiment dans un sale état. Il a perdu beaucoup de sang. Sumire-san, si tu veux qu’il s’en sorte, il va falloir… »

« Fais ce que tu as à faire et ferme la. Et essaye quelque chose, bouge d’un centimètre, et si ce n’est pas le fusil de Ryosei, c’est ma main qui peindra la vitre avec tes entrailles. »

Ryosei ne réagit pas lorsque le garçon s’affaira sur sa blessure, se laissant faire sans ciller et posant même le fusil à côté du télépathe. Il ne bougerait pas, pas tant que la fille serait si près d’Otaki.

« Garde la veste si tu veux. »

« Oh, c’est vrai, fit-il en l’enlevant avant de la tendre à l’adolescent, je suis plein de choses mais certainement pas un voleur. Et puis tu m’as « rendu » Fuyu alors comme ça on sera quitte. »

Ryosei affichait un sourire amusé, comme si quelque chose de très drôle lui était arrivé récemment. Il reprit :

« Au fait c’est quoi vos noms ? Parce qu’on risque de passer un peu de temps ensemble et je vais pas vous appeler « télépathe 1 » et « télépathe 2 » pour l’éternité. Ah crois moi je t’appellerai pas senpai par contre. »

Amusé par sa propre blague, Ryosei posa un œil sur Fuyu qui remua légèrement dans son coin.

« Au fait. », fit le téléporteur sur un ton plus grave. « Y a quelque chose que je voudrais confirmer avec toi. »

Lentement le canon du fusil se posa sur Kyo. D’un coup de pouce vers le haut, Ryosei leva la sécurité.

« Ce qui s’est passé devant l’hôpital quand on s’est rencontrés pour la première fois, j’ai mis un peu de temps à comprendre ce que tu m’avais fait. Mais avec du recul, j’ai finis par remarquer que les trois heures précédant notre rencontre c’était le trou noir. Aucun souvenir, rien. Du. Tout. »

Le mercenaire transperça Kyo du regard puis se rapprocha, de façon à enfoncer le canon de l’arme dans le ventre de l’adolescent. « Les télépathes sont dangereux, toi tu peux manipuler les souvenirs pas vrai ? Mais il te faut un contact physique pour ça. Et elle je sais pas encore ce qu’elle peut faire exactement mais voilà ma question, et tu as intérêt à très bien choisir tes prochaines paroles. » lentement, le canon du fusil glissa sur la droite pour pointer la tête de Chō.
« Est-ce que vous avez modifié quelque chose dans la tête de Fuyu ? Parle bien fort je veux t’entendre. »

Derrière, Fuyu se redressa péniblement et se massa la tête avant de regarder ce qui se passait devant elle, ayant visiblement entendu les dernières paroles de son collègue.

« Ryosei. Elle, elle crie très fort dans la tête des gens. » fit-elle finalement à l’encontre du mercenaire qui se contenta d’écraser un peu plus fort le canon de l’arme contre la tempe de Chō, en fixant le second télépathe avec insistance.

Fuyu fronça les sourcils, il ne la croyait pas.

« Ryosei… »

« Dépêche-toi, télépathe, je peux la mutiler pendant des heures si ta réponse ne me convient pas. Mais si vous coopérez je garantis votre sécurité. J’attends. »




***




« Mon cher monsieur, mais je suis vraiment désolé pour le coup de porte. C’était juste que j’avais pas d’autre arme à disposition. En général, je préfère faire sauter les gens avec des explosifs, mais j’ai tout utilisé pour, vous voyez. Therma, tout ça. »

Fit le dénommé « RagDoll », visiblement hilare, avant de reprendre :

« Mademoiselle n’était qu’un autre contrat sur ma liste. Pour être franc, moi ce qui m’intéresse surtout c’est l’argent, mais plus que tout, le CHAOS. J’adore voir les choses exploser, les gens pleurer leurs proches et les immeubles s’écrouler. C’est vraiment ça que je trouve intéressant ! Qu’est-ce qu’il y a de fun quand tout fonctionne bien, quand il n’y a pas de mouvement ? Le chaos c’est l’entropie, et c’est ça qui permet à notre univers d’être ce qu’il est ! C’est la vie ! »

[ Pourquoi il a fallut que je tombe sur la brochette d’allumés exactement ? ]

« Vous, vous êtes arrivés au centre de la scène, et vous avez totalement annihilé Shiina, comme un vrai terminator ! J’ai cru qu’elle pouvait créer pas mal de chaos, mais vous, vous monsieur, vous êtes encore plus chaotique ! Alors je veux vous aider. Je vais vous aider à détruire encore quelques trucs, et en échange vous me donnerez de l’argent pour acheter une nouvelle robe et des vêtements mignons. Ça vous va ? La paye peut attendre, si la destruction collatérale est au rendez-vous ! »

Miyamoto tiqua sur « terminator » mais ne dit rien, préférant laisser l’adolescent finir sa tirade digne d’une scène de théâtre ou quelque chose du genre pour peu qu’il savait, il n’allait jamais au théâtre.

« Moi, j’ai ce détonateur ! Si j’appuis sur le bouton, un de mes vieux camarade se prend une décharge sonique dans le cerveau et se transforme instantanément en légume ! Vous arrivez à imaginer la tension, l’excitation de ce qui pourrait arriver si j’appuyais sur ce vulgaire bouton ? C’est la même intensité que le détonateur d’un explosif à grande échelle ! J’adore ! Il faut que je trouve le meilleur moment pour appuyer dessus ! Mais en attendant, allons trouver votre sœur, okay ? Si elle est gravement blessée ou morte dans le délai que vous avez mis pour arriver, vous allez casser d’autres choses, hein ? »

« … »

« Je connais aussi les routes que Shiina allait prendre pour s’enfuir, et là où elle a caché des points stratégiques, et des moyens de transports en cas de soucis. Sans moi, vous ne sortirez pas d’ici libre, vous et votre sœur. Alors, marché conclu ? »

« Oi, attends une minute. » grogna le jeune adulte en se relevant, le visage sévère.

« Tout ce que je veux c’est me tirer d’ici avec Nonoka, le reste je m’en fous. J’ai pas d’argent à te donner et ce pour deux raisons très simples : Un, je fais pas confiance à un type que j’ai rencontré y a à peine cinq minutes qui n’arrête pas de parler de faire exploser des trucs. Et deux, j’ai pas un rond. »

Le bruit de chargement de turbine maintenant caractéristique de Miyamoto s’activa pour monter lentement en volume à mesure que de a lumière bleutée apparaissait sur son bras métallique.

« J’ai pas besoin de ton aide pour détruire des trucs de toute façon. Tu peux transformer qui tu veux en légume, tous ceux concernés sont des pourritures alors j’en ai rien à foutre. Donc on a deux façons de régler ça : soit on se sépare ici et maintenant soit je réenfonce ton crâne dans le sol. »

En vérité Miyamoto préférait de loin la première option, il était fatigué de toute cette histoire et n’avait pas envie de se battre d’avantage. Ses nerfs avaient parlé cependant, ce garçon semblait assez tordu pour le tuer sans état d’âme mais l’ainé des Inoue était plutôt de l’avis qu’il préférerait le cotoyer en vie, pour avoir plus de chaos.

[ Génial. ]

De toutes les choses qu’avait dites RagDoll, il y en avait bien une qui avait particulièrement déplut à Miyamoto cela dit. Mais en attendant, allons trouver votre sœur, okay ? Si elle est gravement blessée ou morte dans le délai que vous avez mis pour arriver, vous allez casser d’autres choses, hein ? ». Ca sonnait presque comme un avertissement et pour le jeune homme, aucune parole n’était lancée par hasard lorsque l’on cotoyait le Dark Side de la Cité Scolaire.

Serrant le poing, il fit un premier pas en avant, puis un autre. Ce drôle de personnage était dangereux, et s’il décidait de s’en prendre à Nonoka pour créer plus de chaos…

« Miy-mo-o. » grésilla une voix dans son oreille, le faisant soudain s’immobiliser.

« Miyamoto tu m’entends ? »

« Qu’est-ce que tu veux ? C’est fini je ne travaille plus pour toi Lily. »

Derrière son écran, la fillette blonde se pinça les lèvres.

« Mais moi j’ai encore besoin de toi. Et je ne te lâcherai pas tant que je n’aurai pas ce que je veux. »

Miyamoto commençait à perdre patience, entre l’énergumène devant lui et la petite stalkeuse dans l’oreillette il n’était pas sorti. Il leva un doigt en direction de RagDoll, lui signalant d’attendre son tour.

« En plus, c’était pas très galant de ta part, de me quitter pour ta petite sœur. Espèce de sale siscon, va. »

Alors qu’une voix rauque s’énervait à l’autre bout du fil, Lily reposa son verre sur la petite table à côté d’elle, puis coupa la parole à son chauffeur sans plus d’état d’âme que cela.

« J’ai besoin de pas mal de monde mais j’ai surtout besoin de Haruhiro, et c’est pour ça que j’ai besoin de toi en ce moment. RagDoll va transformer Haru en légume et je ne peux pas laisser ça arriver. Si tu m’aides je promets de ne plus jamais te recontacter. »

« Et comment est-ce que je pourrai te faire confiance ? J’ai descendu Sumire parce qu’elle a essayé de tuer Nonoka, mais c’est toi qui nous a mis dans cette situation à la base. Tu m’as déjà fait cette promesse et tu ne l’as pas tenue, c’e- »

« J’ai aussi promis à Azami de lui donner vos localisations. J’ai pu mentir. », coupa de nouveau Lily d’une voix plus déterminée. « Fais ça pour moi et je ferai ça pour toi. »

Un silence s’installa avant que Miyamoto ne grogne finalement. « Un dernier job, t’as intérêt à tenir parole. »

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Lily : « Mes félicitations pour avoir défait Shiina Sumire. »
Quelques instants plus tard, c’était à RagDoll que Lily parlait, via un téléphone portable piraté au préalable par son allié anonyme.

« J’ai entendu dire que tu vivais pour deux choses, RagDoll : l’argent et le chaos. J’ai une proposition pour toi, qui nous sera profitable à tous les deux. » elle marqua une pause avant de reprendre. « Vois-tu j’ai un grand projet, un projet pour lequel j’aurai besoin d’alliés précieux et compétents. Travaille pour moi et tu seras bien payé, tu pourras même t’amuser autant que tu le voudras, du moment que tu suivras mes instructions. Tu as travaillé pour Sumire, elle était très douée, avait les fonds, l’ambition et en plus tu cotoyais le chaos à ses côtés. Vois les choses ainsi : j’ai battu Shiina Sumire. Je suis comme elle, mais en mieux. Je n’ai qu’une seule condition, j’ai besoin de Haruhiro vivant. Je pense que ça peut être le début d’une longue et profitable amitié RagDoll, alors qu’est-ce que tu en dis ? »
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